Always yours, the Witch [TOME 1]

16🦇J'ai pas aimé la fin de Dexter

Alors c'est donc cela, « aimer » ?

Comment un seul mot peut rendre le monde

Aussi heureux que désespéré ?

— Tu n'approuves toujours pas mon idée brillante ?

— Accepter les avances d'Olsen pour fouiller sa chambre après avoir couché avec lui et trouver des preuves ? Devine pourquoi je n'approuve pas.

— Oh ça va, je peux l'endormir d'une potion avant même qu'il me voit nue.

Maverick, affalée sur une pile d'oreillers disposés sur le tapis de ma chambre, me jette un popcorn sucré dans les cheveux alors que je baisse le volume de mon ordinateur portable et relance The Babysitter.

Notre session de préparation pour inculper Nathaniel Olsen s'est directement transformée en soirée Netflix and Chill. La faute à une Mav énervée par l'une de ses étudiantes ayant mis le feu à son pupitre en ne respectant pas les conseils de sa professeure sur l'utilisation des applications magiques.

— On va trouver autre chose.

— Tu crois qu'ils se sont inspirés des satanistes pour ça ? demande-t-elle en désignant le rituel réalisé par les adolescents dans le film d'horreur.

— Granth, concentre-toi.

Je viens la rejoindre, l'épaule collée à la sienne, avant de lui piquer du popcorn et d'en jeter à Edgar qui croasse mon prénom avant de se sauver par la fenêtre et nous laisser seuls.

— J'ai passé ma journée à faire des recherches sur lui, mais je pourrais en savoir plus si j'avais accès aux serveurs de la police surnat-

— Oui, oui, allez changeons de sujet parce que ça me met mal à l'aise d'avoir trainé avec un nécrophage désirant potentiellement me bouffer le cul, sans sous-entendu sexuel.

Je laisse s'échapper un petit rire avant qu'elle ne me donne un coup d'épaule. Ma concentration va à la fois sur l'enquête et le film, car sinon, je sais que son parfum et sa proximité vont me faire perdre toute raison.

Je suis un putain d'adolescent soumis à ses hormones.

Au bout d'une dizaine de minutes, elle s'agite contre moi et me demande :

— Est-ce que tu as faim ?

— Il y a assez de popcorn pour deux.

— Non, je parle... de sang.

Je déglutis et n'ose pas retourner la tête vers elle, par peur qu'elle perçoive mon désir. Mais Maverick s'en fout, autant du film que de mon indifférence feinte.

Elle me chevauche, sur fond d'adolescents criant à la mort, et pose ses mains contre mes joues en me demandant d'un air sérieux :

— Est-ce que tu veux mon sang ?

— Mav, ce n'est pas une bonne idée. Et puis je ne suis pas dans le même état que l'autre fois et tu dois garder ton énergie pour notre plan et-

— Et est-ce que c'est bizarre si j'ai aimé ce que tu m'as fait ?

Je détourne le regard, mais elle me pince la joue pour que je la fixe droit dans ses yeux gris.

Elle a l'air à la fois concentrée, en colère et frustrée. Je maintiens mon expression impassible jusqu'à ce qu'elle porte son pouce à sa bouche et qu'elle le mordille.