14.1🦇Belle comme un cadavre

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Tu es le premier

à m'avoir donné l'envie

de briser le silence. 


Je ne sais pas combien de temps je l'observe préparer ses colis de philtres d'amour, mais j'ai suffisamment de temps pour réfléchir à tout ce que ses clients pourraient en faire en l'espace de cinq heures d'effet.

Le souvenir de son corps se tendant sous moi me fait déglutir.

— Par le biais de contrats avec des esprits, répondis-je.

— Exactement. Les applications sur téléphone sont des interfaces permettant les échanges entre les humains normaux et les esprits. Sinon, cela serait impossible. Seules les sorcières et certaines autres créatures sont capables de communiquer avec eux.

— Un contrat impliquant l'utilisation de la magie d'un esprit doit exiger une contrepartie, n'est-ce pas ?

— C'est ce que j'enseigne lors de mon premier cours. Les esprits te prélèvent des parties de ton âme pendant l'utilisation de la magie, avant de te les restituer. Ils s'en nourrissent, comme l'indiquent les conditions générales des applications... mais personne ne les lit.

— Et que prennent-ils aux sorcières ?

— Nous avons des statuts particuliers. Ils nous prennent quelque chose dès la naissance. Ça peut être la moitié de ton âme, une jambe, la capacité de mentir, etc.

— Et toi, qu'est-ce qu'ils t'ont pris ?

Mav reste silencieuse avant de finalement croiser mon regard. Ses yeux gris me fixent intensément pendant d'interminables secondes, puis elle les baisse vers le bouquet de fleurs que je tiens dans mes mains.

Je lui tends son café, qu'elle hume avec satisfaction. Lorsqu'elle pousse un gémissement de plaisir en le goûtant, un frisson agréable mais inquiétant traverse mon corps.

— C'est pour te remercier de m'avoir ramené à ma chambre, je ne sais pas comment, dis-je.

— Tu vas être déçu, j'ai simplement demandé de l'aide à Nath.

Même si je contrôle mes émotions, je ne peux m'empêcher de serrer un peu plus fort le bouquet avant qu'elle ne le remarque et me le vole.

— Ne t'inquiète pas, je n'ai dit que la vérité. Même s'il ne m'a pas cru et pense que nous avons couché ensemble.

— C'était... un peu le cas, non ? D'une certaine façon.

Elle observe les fleurs avant de prendre un vase de fleurs mortes, de changer l'eau et d'exposer les pervenches sur son bureau.

— Merci, mon vampire.

Ces mots, surtout son sourire et les étincelles dans ses yeux, me font manquer un battement de cœur. Elle pourrait envoûter une foule entière avec sa beauté. Elle me rend déjà accro avec seulement quelques gouttes de sang.

— C'était... pas vraiment... enfin. Hm. Le café était pour toi, mais les fleurs sont pour l'enquête.

— Oh, je suis déçue ! dit-elle d'un ton faussement triste avant de reprendre. Et donc, de quoi s'agit-il ?

— Gustave était à la recherche de ces fleurs pour je ne sais quelle raison, et on l'a retrouvé enterré au pied d'un arbre, entouré de pervenches. Je n'ai pas assez de connaissances pour établir un lien, mais je suis certain que nous avons affaire à quelque chose.

Always yours, the Witch  [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant