CHAPITRE X

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Ne te perds pas dans tes pensées, Izan



« Nous sommes comme les noix, nous devons être brisés pour être découverts. »
-Khalil GIBRAN





Izan
Octobre-Université Simón Bolívar

Ça fait un moment qu'elle est rentrée chez elle, mais je ne sais pas.. Je n'arrête pas de penser à elle, ou plutôt à ce qui s'est passé

Et ça a raviver mes traumatismes.

Je me suis revu sept ans en arrière, ce soir-là.

Le soir où ma vie a basculé, où j'ai complètement perdu foi en moi. Ce soir-là, où j'ai cru que j'allais mourir de tristesse, de honte, de peur et de dégoût.

Ce soir-là, où personne est venu m'aider.

Et c'est aussi ce soir-là que personne ne m'a cru.

J'ai traversé ce moment seul, sans l'aide de quiconque. Et je sais à quel point c'est difficile. Je m'en suis peut-être sorti, du moins c'est ce que je crois.

Non, je n'ai juste plus de cœur.

Et je sais que Laïa ne surmontera pas ça toute seule. C'est vrai, qu'elle a raison, je ne la connais pas si bien, mais je sais qu'elle est sensible et qu'elle souffre énormément.

Alors.. je me dois de l'aider. Non, je veux l'aider.

Parce que personne n'a été là pour moi.. Donc, j'ai envie d'être là pour elle.

Pour qu'au moins, je serve à quelque chose dans cette vie.. que je ne sois pas sans cœur.

Mais en même temps, j'ai tellement peur de replonger dans tout ça, dans cette peur, dans ces souvenirs. Heureusement, je suis arrivé avant que Mike ait eu le temps de faire quoi que ce soit, parce que si ça avait été le cas.. ça aurait été horrible à vivre pour Laïa, pour tout le monde. Personne ne mérite ça, personne, même pas mon pire ennemi.

Mais regarde, papa. Moi, je me suis relevé seul, parce que personne ne m'a cru, même pas toi. Et maman, elle ne disait rien.

Mais je ne lui en veux pas, non, pas du tout, parce qu'on a vécu ça ensemble.

Je masse mes paupières, sentant une migraine arriver. Ça promet pour cette nuit..

J'essaie de trouver une bonne position pour dormir.

Après l'avoir trouvée, je ferme les yeux. Mais je sens déjà l'insomnie arriver.. je bouge dans tous les sens.

Putain..

Je n'arrive pas à fermer l'œil de la nuit.

Je ne sais pas quelle heure il est.. mais c'est chiant. Très chiant même.

Je regarde mon téléphone et il est déjà 2h30 du matin.. je vais être épuisé pour le match demain..

Je soupire et passe une main sur mon visage.

Elle me manque terriblement..

Maman..

On ne méritait pas tout ce qu'on a vécu.

SálvameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant