Daniel x Max - In our hands

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TW: homophobie, dépression (mais happy end !!)

La nouvelle était tombée subitement. D'abord, ça avait été une simple rumeur. Puis, les médias l'avait reprit, et bientôt tout le monde de la F1 tournait autour de ça. Certains avaient fait des scandales contre George, d'autres contre les médias, d'autre encore contre Mercedes: "Comment pouvaient-ils accepter un pilote gay en formule 1 ?" 

Aux interviews, même depuis qu'il avait été autorisé à ne pas y assister, les questions ne tournaient plus qu'autour de ça. Combien de fois on avait demandé aux pilotes si il savaient, si ils s'en étaient révoltés ? Puis après, ce fut au tour de Lewis de subir. 

Il avait eu le malheur de défendre son coéquipier et les droits qu'il avait, et ça n'avait fait que lui retomber dessus. 

"C'est toi, celui qui l'a influencé ? "

"Vous sortez ensembles ?"

"Deux gays dans la même écurie, quelle honte."

Alors, George, dans l'ombre, l'avait forcé à ne plus le défendre, et Lewis, menacé par ses responsables médiatiques, avait fini par accepter à contre-coeur. Les commentaires incessants avaient bien-sûr causés du tord à George, qui ne cessait de descendre dans le classement, finissant la plupart du temps dans les 5 derniers, alors qu'il roulait dans une Mercedes. 

Certains mirent ça sur le compte de son homosexualité, et bien que de nombreux fans le soutenaient et faisaient leur possible pour signaler les mauvaises personnes, George ne voyait qu'eux. Il tombait, de plus en plus bas. Sa famille avait été accueillante, mais ce n'était pas le cas de tous ses amis, et bientôt il ne trouvait plus de réconfort nul part. 

Bien-sûr, les pilotes se succédaient pour aller lui rendre visite, lui remonter le moral. Ils organisaient des sorties, mais elles résultaient souvent en sorties seuls durant lesquelles George ne venait pas. On ne lui en voulut pas. Mais on s'inquiéta. 

Les visites redoublèrent, mais George ne croyait plus aux compliments et mots rassurants, il se fermait. Bientôt, il n'ouvrait plus sa porte. Il venait de moins en moins aux courses, prétextant des maladies, et Mick prit sa place en tant que pilote de réserve. 

Par obligation, on ne répondit plus aux questions sur lui, à part pour assurer qu'il allait bien, et le britannique écoutait d'une oreille distraite ces réponses depuis sa télé, dans sa chambre. Il ne loupait jamais de regarder une course, mais il ne parvenait plus à trouver la motivation nécessaire pour, au moins, y assister en public. 

De leur côté, les pilotes s'inquiétaient de plus en plus, et Daniel, dans son infinie amitié, cherchait désespérément une solution, quelque chose qui aiderait son ami. Un soir, il rencontra Max dans sa chambre d'hôtel. 

"Hey Daniel, tout vas bien ?

-Je m'inquiète pour George.

-Oh" Max le fit entrer immédiatement, le regard au sol. 

Il avait déjà tenté de rassurer son coéquipier, de lui dire qu'il s'en sortirait, mais rien ne marchait, et lui n'était même pas persuadé de la véracité de ses promesses. Il regarda Daniel s'asseoir sur son lit, en pleine réflexion. 

"Il n'y a rien qu'on peut faire, hein ? On sert à rien ?

-Daniel, t'es là pour lui. C'est déjà plus que ce que la plupart font." 

Daniel leva la voix. 

"Et pourtant c'est pas assez ! Il s'en sort pas, là ! Je veux vraiment faire quelque chose."

Max essaya de promettre que ça ira, mais il n'y parvint pas. Alors, il se mit à réfléchir activement à son tour. Il fallait aider George, et il le voulait autant que de voir Daniel arrêter de se torturer. 

Après être allé se rincer le visage pour se concentrer, il revint dans la chambre, un sourire lumineux sur le visage. Daniel le dévisagea. 

"Qu'est-ce que t'as ?

-J'ai un truc !

-Développe..?

-Pour George ! On peut faire quelque chose !"

L'australien releva la tête, subitement à l'écoute de tout ce qui pouvait sortir de la bouche de Max. 

"Regarde: toute l'attention est sur lui. On a qu'à l'amener autre part ! Faire quelque chose de plus gros, et puis franchement, ça doit pas être bien compliqué étant donné le mal que les gens se donnent pour un simple coming out. 

-Amener l'attention sur autre chose ? Mais sur quoi ?"

Là, Max commença à hésiter, trébuchant sur ses mots. 

"Et bien... euh, j'avais pensé à... On pourrait s'embrasser."

Il ferma les yeux, de peur d'affronter le regard dégoûté de Daniel devant sa proposition qui était peut-être allée trop loin. 

"C'est pas que ça me déplairait, mais je vois pas ce que ça changerait qu'on s'embrasse. 

-Non mais devant des caméras, devant le public !"

A son tour, Daniel se mit à sourire. Après tout, ça ne semblait pas être une si mauvaise idée. Alors, ensembles, ils mirent en place un plan, continuant la conversation jusqu'à tard dans la soirée, avant de se quitter, chacun rempli d'adrénaline face à ce qu'ils allaient faire le lendemain. 

Si tout se passait bien, Max devait gagner la course, et c'est ce qu'il fit. Ce fut un peu incertain à un moment donné mais il avait vite rattrapé son retard et avait fini par creuser un écart avec Charles Leclerc, qui le suivait. 

Puis, il se pressa d'envoyer un message à George dès qu'il en eut l'occasion. Sur le podium, il regarda le ciel lors de l'hymne néerlandais. Alors que la foule pensait qu'il était ému de rendre fier son pays, il ne pensait plus qu'à une chose: il priait pour que George voit le message à temps. 

Enfin, il put descendre rejoindre son écurie qui l'attendait, et, juste devant les journalistes qui attendaient patiemment l'interview du vainqueur de la course, Daniel Ricciardo attendait, un air impatient sur le visage. 

Il voulait aider George, avant tout. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'être nerveux à l'idée d'embrasser Max. 

Il repoussa sa pensée au coin de sa tête lorsqu'il vit celui-ci s'approcher, les mains tremblantes. Il lui mima des lèvres un petit "ça va ?", histoire de se rassurer, de se dire qu'il n'était pas seul à être nerveux, mais il dut se rendre à l'évidence rapidement: c'était maintenant ou jamais. 

Mimant une habitude comme une autre, il s'approcha à grand pas, un sourire sur le visage. Et, après un dernier regard complice, il fondit sur les lèvres de son coéquipier, lui glissant un petit "félicitations" au passage. 

Toutes les caméras autour d'eux flashaient, et ils persistèrent, essayant d'être certain que tous avaient eu le baiser dans l'objectif. Mais bientôt, les caméras n'existaient plus, la foule n'existait plus, George n'existait plus: ils étaient seuls au monde, leur souffle s'accélérant, les mains sur le corps de l'autre. 

Ils le savaient désormais, c'était la première fois qu'ils s'embrassaient, et sûrement la plus audacieuse, mais pas la dernière. Pour chacun, simplement goûter aux lèvres de l'autre avait rendu plus addictif son ami qu'il ne l'était déjà, et plus rien ne pouvait les écarter l'un de l'autre. 

Alors qu'ils se séparaient, le téléphone de Max vibra dans sa poche, et, ayant de toute façon déjà bravé tous les interdits, il le sortit pour voir le message de George. 

"Merci, sincèrement. Et félicitations à vous ;)" 

Recueil d'OS F1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant