Lance x Esteban - Cohabitation

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La blessure avait été brusque, et malheureusement bien trop grave pour ce que Lance avait prévu. Evidement, en tant que pilote, avec des poignets cassés, son activité était vite réduite. Et, en plus, cela ne concernait pas uniquement son activité professionnelle, mais aussi tout ce qui nécessitait des mains, soit à peu près tout, sachant qu'il vivait seul. 

Il était sorti de l'hôpital, dévasté, et s'était vite rendu compte du problème lorsqu'il avait voulu appeler Esteban pour venir le chercher, sa famille étant de l'autre côté de l'océan. En effet, chaque mouvement qu'il effectuait lui faisait un mal fou et il se dit rapidement que ce serait un enfer de vivre quelques mois encore dans ces conditions. Ainsi, après avoir réussi à appeler son ami, il se retrouva à se plaindre dans sa voiture. 

Bien-sûr, Lance se dit qu'il devrait plutôt remercier son hôte plutôt que de râler en continu, mais, avec un tel handicap, il ne pouvait pas vraiment s'en empêcher. Heureusement, Esteban ne semblait pas lui en tenir compte, et, quand il se gara devant la maison du canadien, il garda son attitude de charmeur en lui tenant la porte, un grand sourire moqueur sur le visage. 

Alors que Lance s'attendait à ce que celui-ci reparte aussitôt qu'il était rentré dans la maison, Esteban monta avec lui à l'étage avant de sortir un grand sac de sport.

"Faisons un sac pour toi."

Il se valut un regard étonné de Lance qui ne comprenait pas trop le but, et il finit par expliquer. 

"Bah, tu vas venir vivre chez moi, je vais pas te laisser tout seul dans ta merde quand même." 

Les lèvres de Lance s'étirèrent en un sourire, et il remercia avidement son ami, qui levait les épaules nonchalamment comme si il aurait fait ça pour tout le monde. Ainsi, en moins de cinq minutes, le sac avait été rempli par les deux amis, se disant que, de toute façon, ils pourraient très bien revenir chercher quelque chose si ça manquait. Et puis, Esteban insista sur le fait qu'il n'avait pas besoin d'utiliser tout l'espace de son sac en pull, disant qu'il pourrait lui en prêter avec plaisir, ce que Lance ne refusa pas. 

Ainsi, une heure plus tard, ils arrivèrent enfin devant l'immeuble parisien d'Esteban, Lance prêt à découvrir son nouveau chez lui pour les semaines à venir, comme lui avait assuré le français. 

L'avantage était qu'ils pouvaient parler français entre eux, et les gens dans la rue ne les regardaient pas comme deux touristes méprisants. Lance était ravi de découvrir la vie parisienne, et d'autant plus de vivre avec Esteban, de partager des moments simples avec lui.

Etrangement, c'était ce qui le réjouissait le plus: manger avec lui, lui préparer son café -si il retrouvait l'usage de ses mains-, regarder des films avec lui... Malheureusement, ils ne vivraient tout de même pas comme un couple, mais cette situation était bien plus que tout ce que pouvait espérer le pilote. 

Rapidement, après avoir mis en place ses affaires dans la chambre d'amis, ils s'installèrent côte à côte sur le canapé dans la pièce de vie, Esteban lançant un programme télévision auquel il ne prêtait pas vraiment attention. 

Tout d'abord, ils avaient regardés chacun leur téléphone, puis, lassé, le français l'avait posé sur le côté, lançant un sujet de discussion avec son ami. Ainsi, ils se racontèrent tout ce que leur années d'amitié ne leur avait pas permis de se dire, et la conversation dura jusqu'à tard dans la nuit. Seulement, elle avait fini par s'arrêter naturellement, et, deux minutes après seulement, Esteban sentit un poids sur son épaule: Lance s'était endormi. 

Puis, les jours étaient passés, et une routine s'était installée. Esteban préparait un café pour Lance et lui, puis ils déjeunaient ensembles, partaient souvent se promener dans Paris, chacun racontant des anecdotes que leur rappelait certaines choses qu'ils croisaient. Enfin, Lance, qui se sentait un peu mal de profiter de la gentillesse de son ami, finissait par lui payer un café sous les protestations de celui-ci.

Chaque soir, le canapé sur lequel ils s'étaient partagés leurs secrets le premier soir devient une sorte de tradition, et ils s'y reposent côte à côte après une longue journée. Souvent, ils choisissent chacun leur tour le film qu'ils mettent à la télé, mais la plupart du temps, soit un d'eux s'endort et l'autre le porte à son lit, soit ils finissent par éteindre le film pour parler jusqu'à la fin de la nuit. 

Bien-sûr, ils se rendirent compte que ce n'était pas le mode de vie le plus sain, surtout pour des pilotes professionnels, mais ils décidèrent simplement qu'ils voulaient profiter du temps qu'ils avaient ensembles. De l'extérieur, ils ne ressemblaient pas à moins qu'un couple, et ils reçurent même quelques félicitations de la part d'amis plus ou moins proches. Ils en avaient rigolé, un instant, puis chacun y avait repensé une fois seul, espérant que l'autre ne se rende compte de rien. 

Après ça, cependant, ils se mirent en tête -chacun de son côté, bien-sûr- de tenter des rapprochements, parce que si des inconnus voyaient en eux un couple, alors pourquoi ça ne marcherais pas ? 

Alors, petit à petit, les cafés préparés le matin avaient été remerciés par un câlin par derrière pour surprendre Esteban, les boissons payées par Lance étaient devenues des restaurants, de plus en plus romantiques, et les deux hommes étaient de plus en plus proches sur le grand canapé du salon d'Esteban. 

Un soir audacieux, le français, alors que c'était son tour de choisir le film, décida, sans prévenir Lance, de mettre un film d'horreur. Il le choisit discrètement alors que l'autre allait chercher des collations, et, comme pour se faire pardonner, les enroula lui et Lance dans un plaid, collant leurs corps. 

Le canadien se tortilla un peu, essayant de se mettre à l'aise alors que le fait d'être aussi proche d'Esteban le perturbait plus qu'autre chose. Seulement après avoir fini de bouger, il leva enfin la tête vers l'écran pour voir le titre s'afficher en gros. 

Conjuring. 

Ne lui avait-il jamais dit qu'il détestait les films d'horreurs ? Il était certain de l'avoir fait. Cependant, il ne dit rien, trop gêné et, surtout, ne voulant pas bouger de la position dans laquelle ils étaient. Alors, instinctivement, lorsque le film commença, il se colla encore un peu plus à son ami, celui-ci ne refusant absolument pas. 

Après plusieurs dizaines de minutes, et tout autant de rapprochements entre les deux pilotes, Lance, qui était à moitié couché sur Esteban, recommença à gigoter. Alors que le plus vieux pensa qu'il appréhendait encore une scène du film, il resserra ses bras autour de lui, dans l'espoir de le rassurer. C'était peine perdue: le geste n'avait que rendu Lance plus nerveux, qui lui ne pensait plus du tout au film. 

Soudain, il se releva brusquement, faisant Esteban arrêter le film, inquiet. 

"Tout va bien ? On peut l'arrêter, si tu veux, désolé d'avoir mis ça.."

Lance le coupa.

"Non, c'est pas ça. Je.. Je sais pas trop comment dire."

Esteban, habitué à aider son ami dans des tâches qui ne le gênait même plus tant elles étaient habituelles, se prépara à une demande de cette sorte. Peut-être qu'il avait besoin d'aide pour aller aux toilettes, ou quelque chose comme ça.

"Avec quoi je peux t'aider ? T'as plus besoin d'être gêné, tu sais. 

-C'est pas.." Il se racla la gorge. "Je peux le faire tout seul, ça."

Intrigué, Esteban le regarda, attendant de savoir le problème, tandis qu'il sentit des lèvres se poser sur les siennes. D'abord surpris, il ne put réagir hormis fermer les yeux pour profiter du moment qu'il avait tant attendu, puis enfin, il répondit au baiser. 

Lance soupira de soulagement, et ils se rapprochèrent encore, le français faisant pression sur les hanches de l'autre pour le faire monter sur ses cuisses.

Une fois encore, plongé dans leur baiser qu'ils avaient tant attendus, ils ne virent pas la fin du film, au plus grand bonheur de Lance. 

Recueil d'OS F1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant