Recueil d'OS F1

Yuki x Pierre - Flirt

Depuis l'arrivée de Pierre dans son écurie, tout avait changé pour Yuki. Tout ce qu'il avait prit pour acquis, ses habitudes, tout avait été bousculé par le français. Mais honnêtement, il pouvait tout sauf lui en vouloir, il avait même accepté ces changements dès qu'ils s'étaient présentés. Il s'était levé plus tôt, d'abord, pour partager le petit déjeuner avec son ami. 

Puis, il s'était couché plus tard, restant à discuter de tout et rien dans la chambre de l'autre, souvent voisine à la sienne. Puis, petit à petit, plus rien n'était pareil à ce qu'il connaissait: il ne passait plus aucun repas seul, se surprenait à se préoccuper du bonheur de Pierre, ou encore il ne passait plus une minute sans l'avoir qui venait bousculer ses pensées. Il était tout le temps là, même si il ne l'était pas physiquement. 

Au début, ça l'avait un peu perturbé, puis il se dit que ça devait être normal de ressentir tout ça, de rougir dès qu'ils étaient tactiles, ou de toujours vouloir l'impressionner. Ce devait être un truc amical qu'il n'avait jamais connu. Et puis, le français ne semblait pas non plus réticent à satisfaire les envies du plus jeune, et le public ne s'étonnait même plus à les voir dans les bras l'un de l'autre, ou simplement de voir le bras de Pierre entourant la hanche de Yuki, lorsqu'ils se devaient d'être un peu plus professionnels. 

De jour en jour, se retrouver avec un sourire le matin était devenue une routine, l'un allant chez l'autre lorsqu'ils n'étaient pas en week-end de course. 

"Salut bébé."

Il savait pertinemment que c'était du faux flirt, que c'était uniquement pour rire entre amis. D'ailleurs, ça avait commencé comme une blague, entourés de leurs amis, alors il savait que ça n'avait pas changé. Pourtant, Yuki ne put s'empêcher de trébucher sur ses mots. 

"Sa- salut mon amour." Le sourire de Pierre s'étira en un rictus, trouvant sûrement cette petite blague entre eux toujours aussi drôle. Il ne s'en lassait pas, au plus grand bonheur du japonais. 

Par habitude, le plus petit vint entourer de ses bras le torse de l'autre, le sien pressé contre le dos de Pierre. Un simple bonjour entre amis. Puis, il finissait par se détacher pour manger face à face, cette fois réellement comme des amis, ce qu'ils étaient avant tout. Ils se racontaient des anecdotes, parfois pris de fou rires, parfois calmes comme il fallait savoir l'être. Tout contribuait au bonheur des deux amis, et ils ne virent pas pourquoi ils devraient changer, alors ils continuèrent, longtemps. 

Un soir, après une journée d'essais au circuit de Bahreïn, ils avaient tout bonnement décidés de passer la soirée ensembles, à jouer aux jeux vidéos probablement. Enfin, jusqu'à ce que Yuki jette la manette sur Pierre par énervement: c'était ce qui arrivait dans la plupart des cas. 

Ainsi, Yuki s'était habillé d'un pull un peu trop grand pour lui et d'un simple jogging, ayant dépassé l'envie de s'habiller vraiment bien à chaque fois qu'il voyait son ami. Puis, rapidement, désireux de rejoindre son ami, il sortit pour frapper à sa porte. 

Alors, rapidement, ils s'installèrent sur le lit de Pierre, leurs cuisses se touchant légèrement, faisant hérisser les poils sur la peau de Yuki. Fatigués, ils décidèrent de regarder un film, leur dos collés contre la tête de lit. 

Yuki posant sa tête contre l'épaule de son ami, ils le laissa avec désinvolture choisir le film, jusqu'à ce qu'il se relève brusquement: Pierre avait mit La plateforme, un film qui, à priori, faisait peur. 

Et Pierre savait pertinemment que Yuki détestait les films d'horreurs. 

********

Rapidement, Yuki avait caché sa tête dans le creux du cou de son ami, inspirant son odeur, espérant peut-être se rassurer. Cependant, rien n'y faisait, et il garda ses yeux cachés contre celui-ci, finissant par, inconsciemment, déposer un baiser dans le cou de Pierre. 

"Merde, Yuki..." Pierre gémit presque. 

Le japonais ouvra grand les yeux, prenant subitement conscience de ce qu'il venait de faire. Son visage vira au rouge en l'espace d'un instant. 

"Pardon, pardon ! Je sais pas ce qui m'as prit !

-Eh, eh, Yuki c'est rien." Il essaya de le rassurer, passant son pouce contre la joue de son ami. 

"Je voulais pas t'embarrasser, c'est juste que... ça m'as fais quelque chose."

Yuki se cacha le visage, rouge, sous les couvertures, murmurant des excuses que Pierre ne saisit pas. Comprenant que les mots ne suffisaient pas, Pierre se glissa à ses côtés sous les couvertures après avoir éteint la télé. 

Après avoir été traversé par un soudain élan de courage, le français osa enfin glisser son bras autour de Yuki, l'attirant contre lui. Rapidement, le plus jeune se retourna, s'installant confortablement dans les bras de son ami. 

**********

Le lendemain matin, Pierre se réveilla en premier sous les rayons du soleil, admirant le visage baigné de lumière de son ami. Etait-ce même encore son ami ? Il n'avait plus rien à perdre, et il finit par se convaincre, après s'être introspectif pendant une dizaine de minutes, que si Yuki ne ressentait pas la même chose, il l'aurait repoussé plus tôt. Ou est-ce que c'était purement du flirt amical pour lui ? Est-ce que c'était qu'une blague ? 

Il balaya ces pensées de son esprit alors qu'il observa les yeux de son ami s'ouvrir difficilement. 

"Coucou bébé" tenta Pierre, encore peu sûr de sa réaction après ce qu'il s'était passé la veille au soir. 

Le visage de Yuki s'étira en un sourire, et Pierre sut que ça irait. Lentement, il se pencha pour embrasser doucement les lèvres de l'autre. Une sensation de confort l'envahit, et il sut que c'était là où il devait être. 

Yuki s'éloigna. 

"Est-ce que c'était encore une blague ?"

Pierre sourit tendrement.

"Ça l'as jamais été pour moi. Je t'ai toujours aimé, Yuki." 

Le japonais se rapprocha, le visage rouge, pour enfuir sa tête contre le torse de l'autre. Alors qu'il l'entourait enfin de ses bras, il comprit qu'il n'avait pas rêvé, tout ce temps. Ils s'aimaient, réellement. Et tout ça n'était pas prêt de se finir. 

Ils étaient amoureux, pour de vrai, cette fois.