❝ La magie noire semble inoffensive jusqu'à ce qu'il soit trop tard.❞
Sebastian Pallow avait tout sacrifié pour perdre encore plus que ce qu'il possédait.
Seulement, si ce pénible été touchait à sa fin, cette nouvelle année...
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"LET'S RAISE A GLASS OR TWO TO ALL THE THINGS I LOST ON YOU
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𝕯'𝖔𝖗𝖊𝖘 𝖊𝖙 𝖉é𝖏à agacé par le brouhaha environnant, Ominis se frayait péniblement un passage au milieu de la foule grouillant dans les couloirs du Poudlard Express. Si c'était la même histoire chaque année, l'ambiance particulière qu'arborait celle-ci n'arrangeait rien à son humeur.
— Saletés de premières années, pesta-t-il entre ses dents en devinant la horde de jeunes sorciers bien trop excités pour tenir en place.
Après ce parcours du combattant, il finit enfin par trouver un wagon vide. Il s'accapara la banquette au plus près de la fenêtre en s'y affalant dans un profond soupir. Encore une fois, c'était à peu près la même histoire chaque année : il n'avait pas manqué d'haïr son été. En revanche, c'était bien la première fois qu'il n'était pas plus enjoué à l'idée de retourner à Poudlard, et ce pour bien trop de raisons.
D'abord, Anne était en quelque sorte devenue sa préoccupation, à lui aussi. Sebastian ayant été mis sur la touche, c'était sur lui que pesait la charge de frère de substitution et avec, toutes les angoisses qui étaient de mise. Et pour cause, le mal dont elle souffrait était tellement imprévisible qu'aucun médecin n'aurait su prévoir la suite avec certitude. Même un état aujourd'hui stable ne les mettait pas à l'abri d'une chute brutale le lendemain.
Ça lui faisait peur parce qu'en un sens, les Pallow étaient ce qui pouvait le plus ressembler à une famille autour de lui. Chez les Gaunt, il n'y avait eu que Noctua pour assumer ce rôle. Lorsqu'elle est partie, lorsqu'il n'y eut plus personne, les parents des jumeaux avaient compris et plus encore, avaient tâché de se montrer présents. Au bout du compte, Anne et Sebastian avaient été de meilleurs frères et sœurs que les siens, et le jour où la mort était venue emporter leurs parents, lui aussi avait eu le sentiment d'avoir perdu quelque chose.
A ses yeux, jamais sa peine n'aurait pu être aussi légitime que celle de Sebastian, mais force était d'admettre que voir les Pallow mourir un à un accentuait cette amère impression que les seules personnes à qui il tenait étaient condamnées. À croire que la famille était un privilège auquel il n'avait pas le droit.
Il repensa à sa dernière visite à Ste Mangouste, la veille. Quand il était entré dans la chambre, il avait deviné Anne, debout près de la fenêtre, en train d'observer la rue comme un oiseau en cage. En y réfléchissant, la métaphore n'aurait pu être plus réelle. Anne était la colombe à qui la malédiction avait arraché les ailes. Qu'avait-il de plus dissonant que l'idée d'un oiseau privé de sa liberté ?
