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"AM I THE ONLY ONE TO NOTICE THAT WE GROW?
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𝕬 𝖈𝖊𝖙𝖙𝖊 𝖍𝖊𝖚𝖗𝖊de la soirée, – pour ne pas dire de la nuit –, la salle commune teintée d'émeraude était sereinement plongée dans la quasi-obscurité. Quasi, seulement, car face au sofa étouffaient lentement les quelques flammèches qui restaient dans la cheminée, parvenant tout juste à propager leur lueur dans la pièce. Parvenant finalement tout juste à éclairer le visage blême de celui qui s'était laissé choir sur la banquette. En dépit du vide de la salle, ce dernier était bien loin d'être seul, accablé par des pensées tenaces.
Mais sa solitude qui n'en avait que l'apparence, fut alors brutalement interrompue par une bruyante irruption dans la salle. Certainement persuadé de ne trouver personne à cette heure-ci, le nouveau venu avait négligemment jeté sa besace avant de seulement s'apercevoir qu'il n'était pas l'unique occupant des lieux.
— Il est tard, signala-t-il inutilement à Ominis, qui n'avait pas quitté le canapé.
Il n'eut qu'à procéder à une furtive analyse de son visage pour apercevoir les signes évidents d'une mauvaise journée, et il fut persuadé que le cours donné par son géniteur n'était pas l'unique cause à cela.
— Je confirme, oui. Où étais-tu ? surenchérit-il, avec une lassitude édulcorée dans ce qu'il pouvait montrer de curiosité.
– A la volière, répondit-il, évasif. Disons que j'essayais de consoler l'inconsolable.
– Que tu es charitable. Et quelle était donc cette inconsolable âme en perdition ?
– Poppy Sweeting.
Sebastian vit à la manière dont ses traits s'étaient étirés que de toutes les réponses possibles, cela n'était certainement pas celle à laquelle il s'attendait.
— J'ignorais que vous vous fréquentiez, crut-il sans doute bon de se justifier.
– Parce qu'en temps normal, ce n'est pas le cas. Or, ces derniers temps n'ont rien que l'on puisse qualifier de normal.
