DRIVE OR DIE

Chapitre 7 - Harley

  Ma poitrine me fait un mal de chien en lui avouant une telle vérité. Si seulement, ils pouvaient comprendre que c'était la seule chose qui me faisait me sentir intouchable.

C, a pris une place si importante dans ma vie en presque trois ans. Nous étions les deux doigts de la main, nous ne passions pas une journée loin de l'autre, soit au total mille deux jours. Même pour son dernier souffle, j'étais là.

Je me souviens de cette nuit, dans les moindres détails.

Le vrombissement du moteur, la sensation de la vitesse, tout était empreint d'une euphorie partagée. Nous étions inséparables, bravions l'inconnu à bord de notre Camaro, surnommé par nos fans, Bonnie et Clyde lors de nos courses nocturnes.

Puis, l'obscurité s'est abattue, déchirant notre bulle d'insouciance. Des lumières surgirent de nulle part, des cris perçaient la nuit, et soudain, un choc brutal.

L'univers s'est plié sur lui-même, le métal hurlant dans un crescendo douloureux.

Les secondes qui ont suivi ont été comme une éternité suspendue dans le néant. Les images défilaient devant mes yeux, un cauchemar devenu réalité. Mes doigts enroulés avec les siens, sa peau qui se refroidissait dans la mienne.

La réalité s'imposait cruellement, écrasant mon cœur de douleur.

Les sirènes des secours, les lumières clignotantes des véhicules d'urgence, tout devenait flou, comme si le monde lui-même refusait de reconnaître la tragédie qui venait de se dérouler.

Le goût du sang dans ma bouche, le choc qui m'engourdissait, tout n'était qu'une toile chaotique de souffrance.

Ses yeux qui se fermaient alors que j'essayais de le maintenir éveillé.

Depuis cette nuit, chaque rêve est hanté par l'écho de ses derniers mots, chaque virage rappelle le tourbillon fatal qui nous a arrachés à la vie, incapable d'oublier la douleur qui a marqué mon âme à jamais.

Oui, je comptais chaque jour passer à ses côtés, car il les rendait inoubliables par son sourire, par ses yeux, par sa simple présence. Je ne pourrais jamais oublier ce que nous étions, Nick le savait pour nous avoir vus en action.

Il a toujours cru que nous finirions ensemble, mais ça ne nous traversait même pas l'esprit, enfin pas le mien, j'avais trop peur de perdre ce que nous étions. Je crois qu'il n'y a même pas de mots pour expliquer notre relation. Moi-même, je n'ai jamais su trouver l'adjectif qui nous qualifierait.

C'était fort, intense, dangereux et hors du commun. Je me demande si ce serait toujours pareil.

Au fond de moi, c'est de toute évidence oui, mais en vrai, je n'aurai jamais cette chance de le savoir.

Je tripote ma gourmette, faisant redescendre cette envie de m'évader de sa voiture pour me perdre dans mes ombres, ainsi que de calmer cette tension étrange entre S est moi.

Je dois dire qu'il m'a un peu pris de court avec ses questions et ses mots qui ne m'ont pas laissée indifférente même si, au fond, je ne veux pas prendre de risque.

J'ai l'impression de retrouver un peu de mon C en lui, même si nous ne nous connaissons que dans sa bagnole.

Je dois dire qu'il me rappelle souvent lui, non presque, parce que mon corps ne réagissait pas de la même façon.

Les picotements qu'il vient d'engendrer dans mon bas ventre en me proposant d'être l'auteur de mon orgasme.

C, ne m'avait jamais fait ressentir ça, même lorsqu'il m'avouait que j'étais bandante.