Chapitre 25 - Harley

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  Dès que les garçons ont quitté l'appartement, je me suis mise au fourneau. J'avais besoin de m'évader après que mon frère n'arrêtait pas de me reprocher que si je n'avais pas déraillé jamais, je n'aurai pas eu besoin d'être surveillé. Quel hypocrite.

Malgré ses paroles blessantes, mon sourire ne m'a pas quitté depuis qu'Isaac est entré dans ma chambre, avec une condition, qu'à son retour je sois dans ses draps.

Par sa simple présence, j'arrive à tout oublier, comme un miracle. Ce miracle, que j'attendais depuis des lustres.

Savoir que je ne passerai pas la nuit seul, créé des turbulences dans mon estomac qui ne font que s'accentuer.

Il a plutôt intérêt à ne pas me refaire un sale coup si il tient à ses bourses.

Sans oublier les lasagnes que j'ai faites en sachant qu'il les mangera.

J'ai souvent entendu sa porte s'ouvrir dans la nuit après ses parties de jambe, j'ai rapidement fait le lien en découvrant le matin mon plat presque vide.

Isaac, aime ma cuisine. Je suis contente de voir qu'au moins l'un de mes trois colocs me remercie sans forcément me le dire.

À présent, quand je cuisinerai, ce sera avec le sourire de savoir que c'est lui qui dévorera mes plats après m'avoir prise moi. Je dois dire que l'idée m'émoustille.

Je suis même prête à me recouvrir de sauce tomate et de béchamel, s'il me le demandait.

Harley, tu vas beaucoup trop loin...

Les draps m'enveloppent dans le calme de sa chambre, je l'attends, le cœur battant au rythme d'une anticipation ravageuse.

Je regarde l'heure. Deux heures.

J'ai même eu le temps de remettre en ordre ma chambre qui, je dois dire, ne ressemble plus vraiment à une chambre, mais plutôt à une pièce d'isolement avec seulement un lit en bon état si on épargne les lattes cassées.

Mon corps se figé au bruit de la porte d'entrée qui s'ouvre, tandis que mon cœur sautille d'impatience. Je fais un bon dans les draps lorsqu'elle claque à pleine puissance.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le pressentiment que la soirée ne s'est pas passée comme prévu. Ses pas lourds s'approchent à grande vitesse. Ma respiration se fait plus haletante, ma bouche se retrouve sèche. Mille scénarios me passent en tête, mais tout se volatilise quand il entre en trombe, le souffle court.

Tout se bouscule en moi, en découvrant son regard. Les battements de mon cœur se suspendent. Il s'empresse vers moi, je peux lire sur son visage une immense tristesse mélangée à une profonde colère retenue. Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche, sa main imposante emprisonne mon bras, m'obligeant à me redresser et à sortir du lit.

⸻ On se casse d'ici, petit démon ! Prescrit-il d'une voix éraillée.

Je le vois ouvrir un sac sur le lit, qu'il remplit de vêtement. Ma main se pose sur son épaule.

⸻ Qu'est-ce qui se passe ? Tu m'inquiètes.

Il se tourne dans ma direction, ses mains tendues couvrent mes joues. Sa bouche se pose sur mon front, comme s'il avait besoin de me faire savoir que j'étais en sécurité.

⸻ J'ai besoin d'une semaine de repos. Pars avec moi, petit démon. Une semaine. Juste nous deux.

Ses mots, empreints d'une urgence particulière, créent une onde de surprise dans ma poitrine.

Je le scrute, cherchant des indices dans son regard, mais il reste énigmatique. Un frisson d'excitation me traverse, mêlé à une pointe de confusion.

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