DRIVE OR DIE

Chapitre 9 - Harley

  Après ma superbe discussion avec mon putain de frangin et son connard de coloc, qui se croit tout permis.

J'ai profité qu'ils se soient barrés pour faire de même, du moins après avoir fait le repas et nettoyé le bordel de mon enfoiré de frère.

Une fâcheuse habitude d'ailleurs.

J'ai marché sans aucun but précis, ma discussion avec S, n'arrête pas de tourner en boucle dans ma tête, comme celle avec mon frère, n'oublions pas... cet enfoirée d'Isaac qui me traite de junkie, pensant que je m'envoie dans les nuages alors que je me suis battue pour arrêter mes conneries. Où devrai-je dire qu'on m'a traumatisé la cervelle au point de ne plus penser à ce que je m'enfilais dans les veines.

C'était trop pour moi, particulièrement quand j'ai vu la date. Dans cinq jours, cela fera huit ans que je l'ai perdue. C'est l'une des plus grosses douleurs qui m'a poussé à quitter les lieux pour la nuit.

Je ne savais pas où aller, alors j'ai fait ce que ma tête me disait, plutôt ce que C, essayait de me dicter.

Je me suis décidé, après deux heures de marche, à joindre le seul qui arriverait à me faire rire sans la moindre difficulté, celui qui me fait penser à lui tout en étant différent, avec l'espoir de trouver un réconfort que je n'avais jamais reçu.

Heureusement, j'avais pris la peine de faire biper mon téléphone en lui notant le mien. Sinon, c'est sûr, ce soir, je serai probablement en pleine rechute après autant d'efforts, de cauchemars à vomir mes tripes afin de sortir les merdes qui me rendaient heureuse. À mes tremblements, qui j'ai cru... ne s'arrêterait jamais.

S, à ce truc qui me fait oublier les jours qui passent, depuis nos sorties matinales.

Pas une fois, la date ne met venu en tête.

Jusqu'à ce soir, tout mes retombées dessus comme un éclair, mon frère, mon passé de toxico et lui.

Quand j'ai entendu cette nana gémir, mon corps s'est tendu.

S, était en plein bonheur, alors j'ai vite abandonné l'idée qu'il me retrouve.

J'étais blessée sans comprendre pourquoi...

Je pense que c'est un mélange de tout. Comprendre qu'il n'était pas dispo, que comme les autres, il ne me viendrait pas en aide, cette révélation m'a poussé à bloquer son numéro.

Je ne peux pas le mêler à mes problèmes après tout, il n'y peut rien, puis nous sommes de simples connaissances qui passent du temps ensemble. À discuter durant une balade en voiture, à acheter des cappuccinos en espérant les boire ensemble.

Mais je me suis trompée...

Je n'aurai pas pensé, une seule seconde, que S, aurait foutu en l'air son moment de baise, pour venir au secours d'une petite folle en plein pétage de plomb.

Il la fait.

Peut-être que C, a de bonnes raisons de me pousser à le revoir, même si, au fond, je ne suis pas prête à une nouvelle perte. Mais de toute évidence, mon ancien copilote n'est pas du même avis que moi.

Il est buté même de là-haut.

Je glisse mes doigts sur son prénom, j'aimerais penser que le bug de son GPS n'est pas le fruit du hasard.

Mon mentor savait comment m'aider à oublier. Je suis sûr, au fond de moi, que c'est encore l'un de ses plans de merde pour me prouver qu'il tiendra sa promesse, de toujours veiller sur moi, de me guider dans la bonne direction dont S en fait de toute évidence partit.