DRIVE OR DIE

Chapitre 16 - Isaac (🌶️🌶️🌶️)

Je ne sais pas depuis combien de temps, j'attends devant ma bagnole.

Elle devrait déjà être là et ça me casse les couilles.

Pourquoi il a fallu que Nick me demande de la ramener ?

Ses photos découvertes après mon coup dans les vestiaires avec Angelyne, n'arrêtent pas de tourner en boucle dans ma tête.

Harley, n'a rien avoir avec la fille que j'ai vue dessus, elle rayonnait de vie, d'insouciance, loin de la colère et de la douleur qui semblent la consumer chaque jour un peu plus.

La Camaro, témoin silencieux d'un temps révolu, portait les souvenirs d'une époque où l'amour et l'amitié semblaient indestructibles.

Un sentiment étrange s'empare de moi. Une pointe de jalousie, une jalousie envers Cameron, ce mystérieux individu qui a pu partager des moments privilégiés avec elle, sans avoir à y mettre fin, du moins de son vivant.

Quelque chose en moi s'installe, jalousie, déception, rage, je ne sais pas, mais c'est de toute évidence quelque chose de négatif.

À chaque photo, elle n'avait des yeux que pour lui, comme s'il était son Dieu. Je n'ai pas eu besoin de savoir davantage pour comprendre que ce mec avait tout d'elle.

Voir ce bonheur sur son visage, celui qu'elle me dédiait durant notre trajet, me fait penser que peut-être j'aurai pu l'empêcher de devenir cette nana complètement abattue par la vie, par les conditions de sa famille.

J'aurais peut-être dû l'aider au lieu de protéger mon amitié avec Nick, même si l'idée me fait mal dans la poitrine.

Je secoue la tête, je dois arrêter de penser de cette manière, je dois oublier Harley du moins la nana que j'ai connue, H. Qui n'a rien avoir avec la fille qui me donne envie de traverser les rues pour la retrouver.

⸻ Débrouille-toi, Harley !

Je m'engouffre dans ma bagnole et passe les rapports à toute vitesse, en frappant dans mon volant.

⸻ Nick va me tuer, s'il apprend que tu n'es pas à l'appart.

Mon téléphone sonne au même moment, je lève les yeux au ciel.

⸻ Quand on parle du loup !

Je laisse sonner et trace jusqu'au garage. Je n'ai sûrement pas envie de me prendre la tête. Je suis déjà assez remonté comme ça.

Il me faut douze minutes pour arriver, comparé à Nick qui en met plus de vingt. À peine à l'intérieur, je sors en trombe et monte deux par deux les marches, le cerveau en ébullition. Je vais pour enfoncer ma clé, mais impossible, j'enroule mes doigts autour de la poignet. La porte est ouverte.

Je soupire de soulagement avec une pointe de stress à l'idée de me retrouver seul avec elle.

Je passe l'entrée, puis le salon, aucun signe de Harley. Je m'engouffre dans le couloir pour atteindre ma piaule afin de l'éviter au maximum. À un pas de ma porte, le bruit provenant de la salle de bain me fait détourner les yeux vers mon objectif. Je sens mon pouls se déchaîner dans mon cou, comme dans mes tempes en la découvrant à l'encadrement, dans une situation qui fait vaciller d'une pichenette les barrières que je mettais érigées.

Elle se tient là, seulement vêtue d'une serviette, son corps dévoilant une vulnérabilité qui contraste fortement avec la colère que j'avais vue plus tôt.

L'atmosphère dans le couloir devient dangereuse, une tension psychologique entre le dilemme de succomber et la lutte de garder mes distances.

Les barrières que je me suis montées, la promesse faite à Nick de ne rien tenter avec sa sœur, semblent s'évaporer dans l'air chaud du couloir. Les yeux de Harley croisent les miens, me dévoilant un flux émotionnel qui résonne étrangement avec la tempête qui gronde en moi.