CHAPITRE 17

211 18 0
                                    

ÉRIS

De nos jours

Un bruit me sort en sursaut de mon sommeil. Je dors tellement mal ces derniers temps que je peine à savoir si ça vient de mon rêve ou si j'ai vraiment entendu quelque chose. En me frottant les yeux, je me redresse et manque de faire tomber Nyx du lit puis tâtonne la table de chevet jusqu'à trouver le bouton de la petite lampe. La lumière m'éblouit et me force à fermer les yeux, pourtant même si je suis encore dans les vapes, je me lève et me dirige vers la fenêtre.

Stressée, je tire le rideau et observe les alentours. L'obscurité m'empêche d'apercevoir quoi que ce soit, pourtant plus je reprends mes esprits, plus je suis persuadée d'avoir entendu un bruit. Après la frayeur que j'ai eue il y a quelques jours lors de la balade dans la forêt, quelque chose a changé et je suis constamment sur les nerfs.

Même si Arès n'est pas revenu depuis, je ne lui fais toujours pas confiance et je crains qu'il nous ait balancés. Après tout, comment pouvons-nous faire confiance à un homme d'Alexander ? Surtout qu'il n'est pas qu'un simple homme. Il est son bras droit. Alors non seulement le moindre de ses faits et gestes doit être surveillé, mais en plus il ne doit pas être fiable. S'il est capable de trahir son patron, c'est qu'il est capable de trahir Nash.

Alors oui, même si j'ai peut-être halluciné en pensant entendre ce bruit, je préfère ne pas l'ignorer et m'assurer que personne ne rôde autour du chalet. De toute manière, je ne parviendrai pas à me rendormir sereine tant que je ne serais pas certaine que personne d'autre que Nash et moi se trouve dans cette forêt.

Je ne tarde donc pas à sortir de la chambre, aussi pressée qu'anxieuse. Je suis certaine de ce que j'ai entendu et je suis certaine que quelque chose ou quelqu'un rôde autour du chalet. Je ne perds pas de temps et suis motivée à aller me recoucher alors je descends les escaliers assez rapidement en prenant grand soin de ne pas marcher sur la dernière marche qui, je le sais, grince et pourrait réveiller Nash. Le salon est plongé dans le noir et vu les respirations régulières que je parviens à entendre depuis l'autre bout de la pièce, il dort profondément.

J'essaie donc de faire le moins de bruit possible, pas prête de subir sa mauvaise humeur s'il s'avère que j'ai halluciné, mais alors que je me tourne vers l'entrée pour mettre mes chaussures, je me rends compte que la lumière de dehors est allumée, enclenchée par un détecteur automatique de mouvements. Mon cœur cesse soudainement de battre parce que ça ne peut vouloir dire qu'une chose : quelqu'un est dehors.

J'enfile en vitesse mes chaussures et me jure que si c'est Arès, je le tue de mes propres mains pour m'avoir fait flipper à ce point. De toute manière, je ne vois pas qui ça pourrait être d'autre puisqu'il est le seul à connaître notre position. Ça veut dire que si ce n'est pas lui qui fait tout ce grabuge, c'est qu'il nous a balancés auprès d'Alexander et que celui-ci a envoyé du monde nous chercher.

Bon sang, je flippe tellement. Et puis, d'un autre côté, je psychote aussi énormément. La situation est tellement stressante que je vois du danger là où il n'y en a pas et ça me fait perdre la boule. N'importe quel animal aurait pu faire ce bruit et avoir allumé la lumière, pourtant je dois être certaine que nous ne courons aucun danger si je veux espérer refermer l'oeil pour finir ma nuit.

Je sors donc en essayant de faire le moins de bruit possible et me retrouve aussitôt frigorifiée. La neige a recommencé à tomber et je me les gèle, surtout que j'ai oublié de prendre un manteau. Heureusement, je ne compte pas m'éterniser et je viens juste m'assurer que personne n'est présent. Sur le qui-vive, j'avance alors et fais le tour de la maison, absolument pas rassurée.

The Hunt of FreedomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant