The Hunt of Freedom

CHAPITRE 4

ÉRIS

Voilà quatre jours que j'ai quitté cet endroit de malheur. Quatre jours que j'erre à droite et à gauche en essayantdésespérément de trouver de l'aide. J'ai besoin de plus de temps pour parfaire mon temps et être certaine de ne pas échouer, mais j'ai bêtement gâché les jours que j'avais à ma disposition pour chercher inutilement un homme qui refuse de se mêler de mes problèmes. À quoi est-ce que je m'attendais de sa part ? Il est parvenu à fuir ce monde, alors lui demander de replonger dans les emmerdes pour me sauver était culotté de ma part. Je n'aurai pas dû placer tant d'espoir en lui et garder mon temps et mon énergie pour mettre un plan au point. Maintenant je n'ai rien.

Me voilà donc dans ma tenue noire, entrant sur ces terres de malheur en essayant de passer inaperçue. Contrairement à Lucas, je n'ai jamais eu le moindre entraînement au combat et à la furtivité alors j'ai l'impression d'être un éléphant dans un magasin de porcelaine. Mes pas sont trop lourds, trop bruyants, alors même que je ne suis pas encore dans le tunnel qui mène à ma chambre. Je ne suis que dans cette forêt obscure qui m'effraie. Chaque bruit me fait sursauter et manque de me faire faire marche arrière. Pourtant je ne renonce pas. Tout devrait bien se passer. Pas vrai Éris ? Tout devrait bien se passer parce que peu de monde se trouve au manoir ce soir. J'ai tout prévu. Alexander, Lucas et pas mal d'autres sont à l'autre bout du pays pour une vente d'armes. Je n'ai donc pas à m'en faire. Pas vrai hein ?

Après un énième bruit, je n'en peux plus de flipper alors que je ne suis pas encore dans le manoir donc j'accélère le pas jusqu'à arriver au vieux chalet qui servait autrefois de lieu de vie pour les employés du manoir. Cet endroit a été laissé à l'abandon lorsque mon grand-père a racheté ces terres et je me demande si quelqu'un a déjà mis les pieds ici. Tout porte à croire que ce n'est pas le cas vu l'amas de poussière qui règne sur les vieux meubles. Je ne me plains pas. Moins de personnes connaissent ce lieu, moins de personnes sont susceptibles de savoir qu'un passage est relié à ma chambre. Et dire que pendant tout ce temps, n'importe qui aurait pu débarquer dans ma chambre au beau milieu de la nuit.

J'entre en trombe dans la maisonnette et avance jusqu'à la porte qui mène à la cave. Par chance, j'ai pensé à prendre une lampe de poche pour m'éclairer et éviter de manger des toiles d'araignées. Ayant déjà exploré les lieux, je descends sans crainte dans cette cave sombre en essayant de ne pas penser à tous les insectes qui doivent s'y trouver. Arrivée à la dernière marche, je continue tout droit jusqu'à trouver l'énorme planche en bois qui cache l'entrée du passage. La planche est tellement lourde qu'elle manque de m'écraser quand je la tire, mais je la laisse tomber au sol dans un fracas sans me soucier de devoir la ramasser par la suite. Après ce soir, je n'ai pas l'intention de remettre les pieds ici alors cacher ce passage ne m'importe que peu.

L'avantage de passer par ici est que je pourrais entrer et disparaître du manoir sans même être vue. Aucun risque ne va être pris. Le tunnel va m'emmener jusqu'à ma chambre où se trouvent mes chiens et l'argent. Je pourrai ensuite partir sans même devoir faire attention aux rondes des gardes qui doivent s'attendre à ce que je revienne chercher mes affaires. Je suis même presque sûre que quelqu'un attend sagement devant la porte de ma chambre. Mais personne ne s'attend à ce que j'entre par l'intérieur. Ça me laisse l'avantage de la discrétion.

Sur le chemin, je me prends plusieurs toiles d'araignée dans la figure et dois prendre sur moi pour ne pas hurler et me débattre contre le vide comme une cinglée. Je n'ai pas de temps à perdre et je dois reprendre ma route. Sans m'arrêter, je continue de marcher jusqu'à arriver devant une porte qui, je le sais, est camouflée par la tapisserie de ma chambre. Ce passage est tellement bien camouflé que même en ayant vécu dans cet endroit toute ma vie, je ne l'ai trouvé qu'il y a peu de temps.