CHAPITRE 13

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Le repas du soir se passe dans une ambiance assez tendue. J'ai passé près d'une heure à cuisiner en espérant me divertir assez pour faire passer le temps jusqu'à l'heure du coucher. Je pensais que Nash allait me tenir compagnie pour manger, mais non, alors même que je me suis cassée la tête à mettre la table pour deux, il s'est contenté de débarquer, de prendre son assiette avant de repartir dans le canapé. J'ai encore du mal à savoir si je suis vexée ou énervée par son comportement.

Je suis donc seule dans la cuisine, en train de manger tout en m'ennuyant profondément. Je n'ai rien de mieux à faire que d'observer la tempête se déchaîner à travers la fenêtre de la cuisine. La pluie s'est mise à tomber en quelques secondes et le vent s'est levé, faisant onduler les arbres. La nuit étant tombée, l'ambiance qui se dégage est assez oppressante et me donne l'impression qu'un tueur en série s'apprête à débarquer pour me tuer, bien qu'en y réfléchissant, le tueur se trouve dans le même chalet que moi et fait je ne sais quoi sur son nouvel ordinateur.

Après un long soupir, je débarrasse ma table et me mets à faire la vaisselle. C'est quand même triste que la seule chose qui parvient à m'occuper c'est de faire à manger et de ranger. Je sens que les prochains jours vont être un enfer.

Lorsque je termine, je prends soin de remettre de l'eau dans le bol des chiens puis rejoins l'étage sans le moindre regard pour Nash. Une fois dans la chambre, je ferme les rideaux et prépare la chambre pour me coucher.

Lorsqu'un énième éclair brise le ciel et éclaire la pièce, je pousse un long soupir puis me relève pour aller dans la salle de bain. Avec des gestes lents et ennuyés, je fais ma toilette et enfile un t-shirt propre volé dans les affaires de Nash. J'ai vu qu'il m'avait acheté quelques fringues ce matin, mais je n'ai pas encore regardé.

Une fois que j'ai fini de me préparer, alors que je suis sur le point de retourner dans la chambre pour dire adieu à cette fatigante journée, mes pieds se dirigent vers la chambre vide. J'y tire les rideaux poussiéreux et m'installe à même le sol. Je m'allonge devant la fenêtre et observe le ciel.

L'orage, la tempête et la pluie ont beau donner une aura inquiétante à cet endroit, je ne peux pas nier le fait que le spectacle est magnifique lorsque les éclairs éclairent ce ciel si sombre et nuageux. J'aimerais pouvoir ouvrir cette baie vitrée et m'allonger sur le balcon, mais le déluge dehors m'en dissuade. Il manquerait plus que je tombe malade.

Depuis petite, j'ai toujours trouvé du réconfort dans l'orage. En général les enfants en ont peur, mais pas moi. J'aime cette ambiance, elle m'attire, et chaque fois que j'arrive à trouver un moment pour observer ce ciel fendu par la foudre, je me sens apaisée. Parce que parfois, j'ai l'impression que la météo est le reflet de ma propre vie. Quelque chose de sombre et de tempétueux, mais qui, lors de chaque éclair, laisse apparaître une source de lumière. Ça ne dure qu'un bref instant, mais ce bref instant est suffisant pour parvenir à redonner de l'espoir en attendant le levé du jour.

Bercée par ce spectacle et hypnotisée par la danse des arbres face au vent, je finis par m'assoupir au milieu de la poussière sur le parquet.

~ ~ ~

Au beau milieu de la nuit, un bruit me réveille en sursaut. Il me faut un temps interminable pour parvenir à me situer. Mon dos me fait un mal de chien et bien que je ne me suis assoupie que quelques heures, mon corps est courbaturé. J'ai mal partout et je meurs d'envie d'un lit pour me rendormir. J'ai besoin de bien plus de sommeil. Des journées entières de sommeil.

Douloureusement, je me relève et constate que la tempête s'est calmée, bien que le vent fait toujours rage dehors. Je sors alors de la pièce et m'apprête à rejoindre ma chambre pour retrouver mes chiens, mais alors que je sors dans le couloir, je remarque que la lumière en bas est toujours allumée. Je suppose que je ne suis pas la seule à m'être réveillée au beau milieu de la nuit. À moins que Nash n'ait même pas cherché à se coucher.

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