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Il fait encore nuit quand les lumières de la ville s'allument pour signaler le matin. Ces illuminations attirent la panthère qui cesse de jouer et se dirige vers les fenêtres. La vue de l'immeuble, surtout à cette hauteur est magnifique mais à force de la voir, on perds de son intérêt. On rejoint alors tous les trois Nilea qui a posé une patte sur la vitre. De nombreuses maisons sont encore éteintes mais quelques commerçants se lèvent tôt et commencent à ouvrir leur échoppe et certains ouvriers partent pour le travail. Il n'y a presque aucune voiture n circulation pourtant les réverbères dessinent les rues une par une, teintant celles-ci d'un jaune sombre presque orange. Le félin se dirige vers la porte et s'assoit devant. On échange alors un regard triste avec mes deux amis et nous l'accompagnons dans l'ascenseur. A l'aide de sa grosse patte, elle parvient à sélectionner le bouton pour se rendre sur le toit sous nos regards surpris. Le ding de l'ascenseur signale notre arrivée après quelques minutes d'attente et la panthère des neiges saute dehors sitôt les portes ouvertes. Elle respire fort et je comprends qu'être dans un ascenseur provoque son angoisse. Le félin se dirige vers le bord et s'assoit pour contempler la vue. On l'imite et reste dans le silence appréciant ce moment de calme avant d'être surpris.

"Je n'avais jamais vu une telle splendeur. Ça change de la vie que j'avais avant, nous dit Nilea, humaine à nouveau.

-La vue de ton appartement n'avait pas l'air si mal, lui répondis-je.

-Je ne parle pas de cette vue là mais celle d'avant encore.

-Tu vivais où avant ? lui demande Josh.

-Dans un laboratoire... et ce n'était pas la grande vie..... Bon j'ai encore faim moi."

Nilea se lève et s'arrête devant l'ascenseur en tremblant. On s'approche rapidement d'elle et je lui demande ce qui ne va pas.

"C'est une boîte, je veux pas me retrouver enfermé dedans."

Sa voix traduit sa détresse et Josh lui caresse doucement le dos en lui indiquant qu'il y a les escaliers. On les emprunte et à quelques étages de l'arrivée, la jeune femme commence à courir les mains sur la bouche, les gars et moi ont lui emboîte le pas. Elle ouvre à la volée la porte d'entrée et se dirige vers les toilettes. Le bruit d'un vomissement nous stoppe à la porte des WC lorsque celui-ci s'arrête, je frappe et demande :

"Nilea, tout va bien ?

-Je ne crois pas. Le plat de tout à l'heure est ressorti.

-J'entre."

Je m'exécute et aperçoit mon amie, penchée au dessus des toilettes, les cheveux pendent sur le côté de la cuvette et le visage blanc comme un linge. En m'approchant, elle me remarque et tire la chasse. Josh me suit et dit:

"Ça fait un moment que tu n'a rien mangé, ton estomac n'est peut-être plus habitué à avaler quelque chose, surtout une telle quantité."

En y réfléchissant, c'est vrai qu'elle avait une intraveineuse mais son estomac ne servait pas et ce depuis plusieurs semaines. Nilea incapable de dire un mot, se contente d'hocher la tête et de se relever difficilement. Je passe mon bras sous ses genoux et la porte en mode princesse. Je la dépose sur le canapé et Peter la recouvre d'une couverture pendant que mon second apporte un seau. À peine est-il posé qu'il remplit sa fonction, c'est pas beau à voir. On doit tirer une tête bizarre car à peine la jeune a fini qu'elle se cache sous le plaid en s'excusant. Mon agent tente de la rassurer et de lui montrer notre compréhension mais ses excuses ne cessent pas.

"Vous n'avez que des soucis depuis que vous m'avez vu au bar. En ce moment, vous vous retrouvez avec un boulet malade en prime. Pourquoi vous m'aidez d'ailleurs ? dit-elle en pleurant.

-Ce n'est pas vrai, lui répondis-je. Nous avons rencontré une incroyable jeune femme qui s'avère capable de métamorphose. Mais tu as raison sur un point, je pense que je suis bien incapable d'expliquer pourquoi je tiens à tout prix, à te protéger. C'est comme si c'était quelque chose de naturel, une sorte de besoin primaire."

La panthère des neiges Où les histoires vivent. Découvrez maintenant