30

478 17 1
                                    

Je maudis intérieurement mes talents de menteuse en sortant. Livaï ne m'avait volontairement laissé apprendre qu'une seule chose. Cet homme s'appelait Marco. Je pinçais mes lèvres en me demandant avec quelle approche j'allais réussir à obtenir plus d'informations sur lui. Il ne fut pas nécessaire de réfléchir plus longtemps. À ma vue, l'homme adossé contre le mur se redressa pour venir à ma rencontre.

-: T/p? Pourquoi tu reviens?

C'était le moment parfait pour savoir si Livaï m'avait roulé.

T/p: Oui, mais je suis venue pour une raison importante.

Il haussa un sourcil en attente de la suite.

T/p: Eh bien, tu connais mon prénom mais moi j'ignore absolument qui tu es.

Il sourit et fit une révérence absolument ridicule.

-: Marco, victime du caporal chef Livaï et assigné au cachot jusqu'à nouvel ordre.

Je lui souris. En d'autres circonstances, j'aurais sans aucun doute trouvé cela agréable de discuter avec lui. Mais, je dus forcer un sourire amusé en déclarant.

T/p: Ravie de faire ta connaissance alors Marco.

Il me regarda quelques secondes avant de demander.

Marco: Donc tu es juste venue pour ça?

Je le détrompais.

T/p: Je dois aller voir Mélya.
Marco: Pas de problème. Mais, évite de traîner.

Je me renfrognais.

- Couvre-feu à la con.-

Voyant mon air rembruni. Il se précipita pour ajouter.

Marco: C'est pas que je t'aime pas hein! C'est juste que le caporal m'a déjà dans le viseur après ce que j'ai fait, alors, si en plus il apprend que sa...

Il laissa sa phrase mourrir entre nous avant de se racler la gorge.

Marco: Si il sait que tu est sortie après le couvre feu, il va m'égorger.

-Tu sais beaucoup de choses pour une simple... "Victime"-

Sans réfléchir beaucoup plus, je passais à la question qui risquait de semer la pagaille entre nous.

T/p: Hier... Tu m'as présenté tes condoléances pour mes parents.

Je vis ses paupières se fermer, il rouvrit les yeux tandis que je continuai.

T/p: Mais l'avant veille tu m'avais aussi dit que tu n'étais pas autorisé à connaitre les raisons de réclusion des détenus.

En premier temps, il s'abstint de répondre. Mais, voyant que je ne laisserai pas ce détail me passer au dessus, il prit un air surpris et lâcha.

Marco: Je ne t'ai jamais dit ça...
T/p: Si, je te l'ai même demandé plusieurs fois!

Je commençais à m'emporter. Mais, heureusement pour moi, le souvenir que Falker m'avait demandé de gagner sa confiance s'imposa. Je pris une grande inspiration et continuai faussement hésitante.

T/p: Enfin je crois... C'est peut être pas toi...

C'était exactement le moment que j'attendais. Si il sautais sur l'occasion pour mentir, Marco était sûrement un traître. Et c'est avec déception que j'observais sa réaction à ma phrase.

Marco: Tu avais l'air plutôt fatiguée, peut être que tu as confondu avec quelqu'un?
T/p: Peut être... Excuse moi de t'avoir fait une scène.

Il passa une main sur sa nuque et eut un petit rire gêné.

Marco: Pas de problème, ça arrive à tout le monde.

Je serrai les dents et dus me retenir de ne pas lui sauter au visage pour lui arracher son petit sourire satisfait. Je pinçais mes lèvres et partis en cachant du mieux que je pouvais la vague de haine qui m'envahissait. Un autre sentiment me fit frissoner de haut en bas. Était-ce de la déception? Non, impossible.

**
Je n'avais pas pris le temps d'aller demander à Falker si je devais rallier Mélya à notre cause, et je n'en avais rien à faire.

Mélya: Ma foi, je sais pas ce qu'il y avait dans la soupe de ce midi mais c'est pas sain pour toi T/p... Évites d'en reprendre.

Je lançai des regards distraits autours de moi.

T/p: C'est pas une blague Mélya.

Elle maugréa.

Mélya: Je ne vais pas me répèter longtemps T/p. Oui je fais partie d'une association criminelle et oui, la marque que tu as a un rapport avec elle. Mais, là tu me demandes des choses qui dépassent mes capacités.

J'allais reprendre mon laïus mais l'échos des pas de Marco me pressèrent. Je me rapprochais et soufflai.

T/p: C'est pourtant simple. Est-ce que tu veux sortir d'ici.
Mélya: Oui.
T/p:Et tu veux continuer à tuer de shens pour eux?

Elle plongea ses yeux dans les miens avec une telle intensité que je chancelait sur mes pieds. Elle dit d'une voix où perçait une note de désespoir.

Mélya: Oui.

Je dus m'y prendre à plusieurs reprises pour trouver mes mots.

T/p: Tu es sûre de toi?
Mélya: C'est pas comme si j'avais le choix...
T/p: Tu m'expliqueras quand on sera sortie. Reste vigilante pendant les prochains jours, il se peut que l'on parte précipitamment. Tu auras besoin de quelque chose?

Elle secoua la tête négativement. Je vis Marco au bout du couloir. Il me restais une dernière question à poser à mon ancienne camarade. Je me penchai encore et murmurai d'une voix que je ne reconnaissais pas.

T/p: Marco en fait partie aussi?

La réponse me perdit encore plus que ce que je n'était déjà.

Mélya: Autant que le caporal.

Je ne savais pas si je devais me sentir rassurée ou paniquée. Dans les deux cas, mon cœur ratta un battement. Je m'acrochais au barreau pour supporter le frisson qui me secoua.

T/p: Quoi...?

J'étais quasi sur que Marco était un traître. Cela voulait-il dire que Livaï faisait également partie de cette association? Je laissais Marco m'éloigner de Mélya. Quand je sorti, je me précipitai vers la chambre de Falker et ouvrit la porte hors d'haleine. Je devais absolument l'informer que Marco était une taupe...ou pas. Et que Livaï en était une aussi...ou pas. Falker écarquilla les yeux quand j'entrai sans préambule. Il était torse nu et ses cheveux ébènes dégoulinaient. Il se précipita vers moi sans prendre la peine de se vêtir correctement, je lui avais visiblement transmis ma panique. Il posa ses mains sur mes épaules et demanda d'une voix grave.

Falker: Qu'est-ce qu'elle t'a dit T/p?

Elle avait seulement aligné quelques mots, mais pourtant, j'avais compris trop de choses qui se bousculaient maintenant dans ma tête pour pouvoir former une phrase correct. Je voulais tout déballer, mais ce serai comme lâcher une bombe. À la place, je pris sur moi et adoptais la mine la plus joyeuse que je pouvais afficher pour le moment. D'une voix transpirante de panique et sans le lâcher des yeux, je lachais.

T/p: Je... Elle m'as dit...

Au lieu de sourire et me faire une blague de mauvais goût sur le fait que je n'arrive pas à placer trois mots côte à côte. Il me regarda de haut en bas avec une mine sérieuse et me poussa jusqu'à un lit pour que je m'y assied. Il s'accroupit face à moi pour être à ma hauteur.

Falker: Tu vas tout m'expliquer.

Sa voix me rappelait vaguement celle de Livaï. Elle ne laissait aucune place aux négociations.

Livaï x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant