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Elle ne continua pas sa phrase, et se mordit la lèvre, l'air coupable. Elle se retourna vivement, projetant sa chevelure de geai devant mes yeux. Sa voix chevrotante s'éleva.

Mélya: Vous avez le talent de me mettre dans la sauce vous deux...

Falker haussa les épaules.

Falker: Disons que t'as pas beaucoup de volonté.

Elle marmonna un "vas te faire voir" pas très sûr et retourna vers son cheval pour fouiller sa selle.

Le soleil avait déjà bien entamé sa descente. Je demandai alors à notre -désormais à nouveau- camarade.

T/p: Pourquoi on y va pas de suite.

Elle se tourna vers moi. Son expression humiliée et apeurée avait fondue comme neige au soleil face à ma question. Elle essuya le semblant de larme qui semblait vouloir franchir ses paupières en hochant la tête. Un sourire indescriptible s'affichait désormais sur son visage. Des fossettes dont je n'avais aucune idée de l'existence illuminèrent ses joues.

Ce n'est qu'en descendant de la colline, à la vue de toutes les personnes présentes devant le manoir, que je réalisai que ce sourire était radieux et bienveillant avait été forcé par Mélya pour que nous la suivions. Je pestai à voix basse. Falker pressait le pas devant moi. Je passai à côté pour rejoindre Mélya et glissai à son oreille.

T/p: Je sais pas ce qu'elle nous a prévu mais ce ne sera pas un cadeau de bienvenue.

Falker me regarda en clignant des yeux. Je vis le coin de sa lèvre remuer en même temps qu'il ne fermait les yeux. Je m'étais habituée à ce tic propre à Falker. Il se retenait de rire.

T/p: Qu'est-ce qu'il y a?

Il rouvrit les yeux au bord du fou rire et s'exclama presque.

Falker: C'était évident T/p! On parle de Mélya là.

Je pestai à nouveau contre moi. J'avais pensé, une fraction de seconde, qu'après l'avoir fait sortir de ce trou à rat que constituaient les cachots du bataillon, nous pourrions lui faire confiance. Visiblement ce n'était pas encore le cas.

Nous arrivâmes devant le bâtiment, Mélya le contourna et se dirigea  vers des box pour chevaux quelques mètres devant nous.

Mélya: Trouvez un box libre et dépêchez-vous de me rejoindre.

Je sentais un goût amer envahir ma bouche. Pour qui se prenait-elle à nous donner des ordres?

T/p: On prendra le temps qu'il faudra.

Mélya posa ses yeux sur moi et hocha la tête par dépit.

Je ne mis pas longtemps à desceller et panser mon cheval. Je rejoins Mélya plus rapidement que Falker et en profitait pour lui demander.

T/p: Quand tu disais que Marco et Livaï étaient impliqué au même stade, tu voulais dire quoi.

Elle jeta des regards méfiants autours d'elle et chuchota l'air hagard.

Mélya: Je t'avais dit de ne pas parler du bataillon ici!

Je soupirai et montrai d'un geste du bras qu'il n'y avait personne autours.

T/p: Qui peut nous écouter?
Mélya: Les murs ont des oreilles T/p.

Je pinçais mes lèvres. Ma voix se fit presque suppliante. J'y avais pensé tout du long du trajet. Livaï ne cessait de hanter mes pensées. Pourquoi était-il impliqué? Qu'avait-il fait? Avait-il été en danger? Allait-il m'en vouloir? Allait-il me retrouver? Était-il réveillé?

T/p: Dit moi Mélya... S'il te plaît.

Elle semblait se satisfaire du fait que je dépense d'elle pour obtenir cette information. Elle jeta à nouveau des regards en coin autours d'elle. Toujours en gardant un air suffisant, elle dit d'une voix qui se voulait désolée.

Mélya: Tu l'observera par toi même bientôt.
T/p: Qu'est-ce que...

Des pas lourds me coupèrent, précédant l'arrivée d'un homme barbu. Il se posta face à nous, les bras croisés. Je vis du coin de l'œil l'expression de Mélya changer du tout au tout. Son visage se transforma en un masque de marbre. Elle n'attendit pas qu'il commence à parler et m'ordonna d'un ton tranchant.

Mélya: Suis moi.

Elle partit vers le box qu'avait choisit Falker avec impatience. Une voix rocailleuse s'éleva derrière nous.

-: Ça fait plaisir de te revoir Mélya. J'ai bien cru que j'allais devoir prendre ta place.

Sa phrase était teintée de sarcasme. Mélya s'arrêta et se retourna pour lui répondre en détachant chaque syllabe de ses mots.

Mélya: Le plaisir est partagé...

Un sourire carnassier se dévoila sur le visage abîmé de l'homme. Il me pointa du doigt et la questionna.

-: Qui c'est?

Mélya plongeai ses yeux dans les miens, me mettant en garde de jouer le jeux, avant de dire d'une voix où l'on ne pouvait pas desceller le mensonge.

Mélya: Une nouvelle recrue, t'inquiète pas tu entendra bientôt parler d'elle.

Il plissa les yeux méfiants.

-: Je peux au moins avoir son prénom?
Mélya: Non, ce sera payant.

Je doutais que cette remarque suffise à le décourager. Cependant, je ne put me retenir de froncer les sourcils quand l'homme jeta trois pièces que Mélya réceptionna agilement.

Mélya: Elle s'appelle T/p.

- Il vient vraiment de la payer pour avoir mon prénom? Putain je vais devenir riche moi aussi!-

-: Intéressant... Je ne te souhaite pas la bienvenue T/p.

Sur ces mots charmants il se retourna et partit, toujours en faisant vibrer le sol.

Mélya: Dépêche toi.

Je me retournais et emboîtai le pas à Mélya. Je lui demandais, toujours étonnée.

T/p: Il t'a vraiment payé pour savoir mon prénom?

Elle se contenta de hocher la tête avant de poursuivre.

Mélya: Les nouvelles recrues sont plutôt rares.
T/p: Et ils sont tous aussi... accueillants?
Mélya: La plupart oui. Estime toi heureuse d'avoir être avec moi, il ne ce serai pas juste contenter de parler s'il avait été seul avec toi.

Je m'offusquai en arrivant à côté de Falker.

T/p: Je sais me battre. Il était peut être un peu trop imposant mais je sais me défendre!
Mélya: Je n'en doute pas. Mais, cet homme ne se bat pas à la loyale. Il aurait sans doute sortit un poignard pour se débarrasser de toi en vitesse. Sans vouloir t'offenser t'as pas le profil des nouvelles recrues habituelles.

Sarcastique, je lui répondis lentement.

T/p: Ah bon? Je pensais qu'il avait une tête à ne pas frapper les femmes?

Mélya passa sa main devant elle comme pour effacer ma remarque.

Mélya: Personne n'osera s'en prendre à toi devant moi. Et ça vaut aussi pour toi Falker.

Il releva la tête, finissant juste le pansage de son cheval. Il sourit lui aussi.

Falker: Je pense que je suis en capacité de me défendre, mais c'est gentil.

Mélya grogna.

Mélya: Vous comprendrez bientôt. En attendant, il faut que j'aille vous présenter.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 27 ⏰

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Livaï x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant