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Finalement, c'est Livaï qui se retrouva endormi sur mon épaule. Je fermai les yeux du plus fort que mes soubresaut me le permettaient. Il était si calme et je l'enviais pour ça. Son odeur rassurante m'enivrais. Je ne savais pas vraiment quelles émotions se bousculaient en moi, mais, elles m'empêchaient clairement de distinguer depuis quand j'étais assise droite comme un piquet sur mon lit. Mes yeux toujours fixé sur un pan du mur remarquèrent cependant la tête de Falker passer silencieusement derrière la porte. Je battis des cils plusieurs fois avant qu'il ne s'approche en silence. Il regarda autours de lui, sûrement pour chercher quelque chose. Il ne mit pas longtemps à dénicher un simple papier et un crayon. Il griffona dessus avant de me le tendre avec prudence pour ne pas réveiller Livaï. Ses mots me firent à nouveau frissonner

"On part."

Je lui lançai un regard interrogateur, presque suppliant. Il reprit le mot et continua.

"Maintenant, vite.
Chevaux et nourriture sont prêts, plus que Mélya ."

Je mordis ma lèvre et posai le papier sur mon genoux comme support pour inscrire maladroitement.

"C'est trop tôt."

Il secoua la tête et articula silencieusement.

Falker: Tout de suite

Mes espoirs de passer un peu plus de temps avec Livaï s'effondrèrent. Il devait y avoir une raison à ce départ précipité. D'un regard anxieux je désignais Livaï. Comment allais-je pouvoir partir avec lui sur mon épaule? Falker hocha la tête et prit notre moyen de communication avant de me le remettre.

"Je vais l'endormir c'est bon."

Je mis ma main devant lui. J'avais très bien compris de quoi il en retournais. Pendant nos cours, Hanji nous avais expliqué comment endormir quelqu'un en appuyant sur un point précis du haut du cou. Sauf qu'un mallheureux pressentiment me poussait à croire que Falker n'y irai pas de main morte. Je lui fis comprendre que je m'en occuperai et le sortit de ma chambre. Je pris une grande inspiration. D'une main hésitante, je réveillai Livaï en lui caressant la joue. Il n'étais pas nécessaire de le réveiller, mais je voulais lui parler une dernière fois. Il cligna plusieurs fois des yeux et bailla et se redressant.

Livaï: Tu dors pas?

Je m'accrochais une dernière fois à son regard sans lui répondre. Il fronça une fois de plus les sourcils, faisant battre mon coeur toujours plus vite. Je crochetais mes bras autours de son cou et me penchai vers lui pour l'embrasser. Sa bouche cherchait la mienne. Mes doigts tâtaient  le haut de sa nuque. Je ne mis qu'une fraction de seconde à le trouver. Les yeux fermés j'enfoncais mes doigts sur cette partie tendre de son cou. Je murmurai contre ses lèvres.

T/p: Je t'aime Livaï... Excuse-moi.
Livaï: Qu'est-ce que... T/p?

Sa voix devenue pâteuse se mua en un grognement. Ses yeux quant à eux, ne semblaient pas démunis. Ils ne reflétaient que de la tristesse. Il ne mit pas longtemps à s'affaler sur mon lit comme un poids mort. Une larme franchit mes paupières sans que je ne ressente ni l'envie ni le besoin de l'arrêter. Je me levais et l'essuyai d'un revers de manche.

T/p: Falker. Aide moi s'il te plaît.

Il entra dans la pièce, chargée d'émotions si négatives quelles étaient quasi palpables.

À deux, nous avions très vite remis le caporal dans sa chambre. Sur le point de refermer la pièce, je ne pus m'empêcher de lui écrire un mot précipitamment. Décidément, ce soir, les bouts de papier ne manquaient pas. J'écrivais sans le moindre espoir qu'il accepte ma demande.

"Ne cherche pas à nous trouver,
Remercie Hanji de ma part pour le cours sur la neutralisation expéditive.
Je t'aime."

Ça me paraissait étrange. J'avais l'impression d'enfin réaliser ce que je ressentais pour Livaï. Et, en une soirée, je le lui avais plus fait comprendre, je l'espérais, qu'en plusieurs semaines. Falker posa sa main sur mon dos pour me presser. Je dus me retenir de lui sauter à la gorge. Il avait intérêt à avoir une bonne raison.

Il faisait nuit noire et Falker avait eu la "bonne idée" de m'envoyer en première pour neutraliser Marco. Mon ami s'était caché derrière le mur au cas où de l'aide serait nécessaire. Je pris une grande inspiration en priant pour que les techniques de Livaï fonctionnent. En me voyant m'approcher, Marco posa immédiatement une main sur une de ses lames.

Marco: Donne moi une seule bonne raison de ne pas te mettre à terre et appeler Livaï pour non respect du règlement?

-Ouvert à la discussion c'est génial...-

Je levai les mains avec un sourire plus faux que jamais.

T/p: En fait... Là tout de suite j'ai un gros problème.

Les traits tirés de méfiance, il inclina la tête pour me faire continuer. Je m'approchai encore de quelques pas, ne laissant d'une vingtaine d centimètres entre nous. Ce n'étais même pas la peine de lui mentir sur la nature du problème, je devais juste le mettre hors d'état de nuire.

T/p: Il faut que je fasse sortir Mélya d'ici mais tu bloque le passage.

Un sourire remonta ses lèvres.

Marco: Ça va pas le faire...

Était-il au courant que nous contions passer à l'action ce soir? Sans doute, au vu de sa réaction. Il était informé, oui mais par qui? Sans prendre plus de temps pour comprendre. Mon genoux partit dans son estomac. Plus sous l'effet de la surprise que de la douleur, il se plia en deux pour grogner. Je reculai d'un bond pour éviter toute réplique de sa part. Il releva la tête vers moi et lâcha d'un ton badin qui me fis me glacer de peur.

Marco: C'est bizarre, il m'avais pourtant dit que vous viendrez demain...Vous avez avancé la date?

Ses yeux brillant dans la pénombre reflétaient une émotion que j'aurais préférée ne pas voir dans ses iris. Il avait l'air heureux de nous voir. Heureux de vouloir me mettre une raclée.

Livaï x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant