FALLON

C H A P I T R E 2

OLYMPE
2085, District Rook

- Merde ! je m'énerve en m'activant.

J'attrape ma blouse et mes clés avant de sortir de mon appartement à la va-vite, le pas pressé. Maudit réveille, je dois vraiment en changer avant d'écoper d'une remarque de mon supérieur. Je saute dans le voltalia à la dernière minute, avant qu'elle ne parte sans moi. Je souffle de soulagement en jetant un œil à mon cadran de montre. Je ne suis pas en retard, du moins, pas encore...

Je prends mon téléphone pour regarder mes derniers résultats d'analyse qui sont enfin prêts. Je ne sais même pas pourquoi je continue à travailler pour cette entreprise, ils sont vraiment ignobles, mais il y a un bon salaire et je ne peux pas me permettre de faire sans. Je dois aider ma famille qui compte sur moi, alors je ne peux pas démissionner, même si je culpabilise de plus en plus de continuer à faire ce que je fais.

Arrêt district Orlie. Ouverture des portes.

Je relève la tête de mon écran pour constater qu'on est déjà arrivé. Je descends du voltalia et me dirige vers Watts Corp. Je passe devant l'immense statue en pierre, construite juste après la guerre, qui trône en plein milieu de la place centrale du district. C'est une femme qui brandit fièrement, l'air triomphant, une couronne. Le symbole du gouvernement depuis que les Watts sont au pouvoir. Elle est bien voyante pour rappeler à tout le monde qui détient le pouvoir.

Il y a encore un groupe de jeunes fallons qui sont en train de se faire arrêter parce qu'ils lançaient des débris sur l'immeuble. J'ai de la peine pour ce qui va leur arriver. Pourtant, de nouveaux reviennent chaque semaine comme s'ils ne se souciaient pas de leur sort, de ce qu'il peut leur arriver. J'admire leur courage, eux au moins ils ne se cachent pas...

Je soupire en me sortant ces idées de la tête et accélère à nouveau le pas en me rendant compte que j'avais ralenti.

Je présente mon badge au scanneur de l'accueil et pénètre dans l'enceinte du bâtiment dont la propreté me surprendra toujours. Les murs sont toujours impeccablement blancs malgré les années et c'est presque déroutant à quel point ils sont à cheval sur ça. Au lieu de psychoter sur ça, je suis sûre qu'il y a des choses bien plus importantes à régler.

- Salut Olympe.

Je réponds à mon collègue avant de m'installer derrière mon microscope après avoir tout préparé pour me pencher sur mon travail. J'ai encore beaucoup à faire, j'ai beau passer mes nuits à bosser, la charge de travail commence à être excessive et je prends bien trop de retard.

De ce que je peux constater, les cellules du dernier patient réagissent bien au vaccin, m'indiquant qu'il se propage bien dans les neurones et le cerveau. Le sujet y est donc compatible.

J'ai constaté durant mes années de travail que le "vaccin" ne faisait pas effet sur tout le monde. Certaines personnes ne sont pas réceptives au Latius présent dans la composition du vaccin, ce qui est une chance. Au moins, on ne peut pas les contrôler, eux. Ils resteront toujours libres.

C'est horrible et j'ai toujours suivi sans rien dire, mais j'avoue que je me sens de plus en plus mal de ce que je fais. J'ai honte de moi-même et des fois c'est dur de continuer, mais je repense à ma famille et je me dis que je n'ai pas le choix après tout.

La sonnerie de mon téléphone me sort de ces pensées sombres, me faisant tourner brusquement la tête vers lui.

- Mince, je croyais l'avoir éteint... je chuchote pour moi-même, les sourcils froncés.

Je regarde la notification qui apparaît et écarquille les yeux en voyant l'auteur du télégramme.

Pourquoi mon ex m'envoie un message si soudainement ? Intriguée, je m'empresse de déverrouiller l'écran pour accéder au message et le lire rapidement.