C H A P I T R E 18

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SETH
2085, District Bram

Il s'est déjà passé plusieurs jours depuis qu'on a sorti Ery de la prison et elle se rétablit plutôt bien pour mon plus grand soulagement. Elle n'est cependant pas encore apte à courir un marathon, elle boîte légèrement, mais elle est en voie de guérison et c'est le principal.

Zedkiel et Olympe sont rentrés quelques heures chez eux pour se laver, mais surtout se changer après cette nuit plus que cauchemardesque. Tout commence enfin à reprendre de l'ordre, pour le bien de l'équipe.

- Tu ne m'as toujours pas dit ce qui t'étais arrivé au visage, demande soudain Ery alors que nous sommes installés dans le canapé.

Elle me lance un regard insistant que je soutiens. Elle parcourt des yeux chaque parcelle de mon visage avec un regard inquisiteur.

- J'ai eu un accident, répondé-je banalement en détournant le regard vers la télé allumée.

- Q-quoi ? bégaye-t-elle en se redressant.

Je sens son regard sur moi alors que je m'efforce du mieux que je peux pour rester concentrer sur la télé. Après de longues secondes de silence, je finis par craquer et lui fais volte face.

- Ce n'était qu'un petit accident de rien du tout, je me sens obligé de justifier.

- De rien du tout ? répète-t-elle, incrédule. Regarde toutes les cicatrices que tu as ! s'exclame-t-elle en portant sa main à mon visage.

Elle frôle la cicatrice de ma pommette avec son pouce avant de remonter vers mon sourcil, son geste me procure des frissons le long du corps. Elle semble vraiment inquiète pour de petites marques de rien du tout alors qu'elle est dans un état bien pire que moi. Je ne peux m'empêcher de trouver adorable la manière dont elle s'inquiète pour les autres, même pour une raison qui m'échappe, j'aimerais être le seul à avoir cette attention de sa part.

Elle enlève brusquement sa main et retourne sur sa réserve habituelle, semblant se rendre compte de son acte. C'est alors qu'on toque à la porte, m'offrant une échappatoire à ce moment qui devenait vraiment étrange. Je fais un rapide signe à Ery pour lui informer que je vais voir et m'extirpe du canapé sans plus attendre. Sans grande surprise, je retrouve Olympe et Zedkiel de l'autre côté de la porte. On se salue brièvement avant de retourner au salon où Ery est toujours installée.

Olympe s'empresse de s'asseoir auprès de la fallon avant de lui demander comment elle se sent.

- Je vais bien, assure-t-elle d'un faible sourire.

- Tu es sûre ? s'enquiert une Olympe sincèrement soucieuse.

Ery hoche lentement la tête dans un autre sourire. Au cours des derniers jours, je peux assurer que les mots "aller bien" étaient tout sauf adaptés pour décrire l'état d'Ery. Elle va mettre du temps à s'en remettre, même si elle prétend le contraire.

Tout le monde se regroupe autour de l'îlot de la cuisine où je leur sers à boire.

Je dois me faire pardonner pour leur avoir fait subir ça, je ne comprends même pas pourquoi ils continuent à me parler comme si de rien était, ils devraient m'en vouloir pour tout ce qui est arrivé ces dernières 48 heures. Après ce qu'Ery a subi, je me rends compte de l'absurdité de mon idée. Tu pensais vraiment que tu allais pouvoir sauver Vénus ? Tu as juste mis encore plus de gens en danger ! Je n'arrive pas à faire taire les stupides voix dans ma tête, elles parlent sans cesse, résonnant dans mon esprit. La culpabilité me ronge et va finir par m'achever si je ne fais pas taire toutes ces putains de voix dans ma tête. Ça doit s'arrêter et vite.

FALLONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant