C H A P I T R E 16

43 6 4
                                        

ERY
2085, District Orlie

- Lâchez-moi ! je hurle aussi fort que ma voix me le permet.

- Ferme-là ! m'ordonne l'un des militaires qui me tient fermement avant de me donner une violente gifle dans ma joue gauche tout en enfonçant ses bagues dans mon visage.

Je serre les dents lorsque la douleur se propage dans mon crâne avant que je ne sente une goutte de sang rouler le long de ma tempe.

Je suis tenue si fort par les bras que tenter de m'extirper serait du suicide, j'ai déjà essayer de toute façon et je sais que c'est peine perdu face à ces armoires à glace.

- Tu nous en auras causé des problèmes, ricane l'un des militaires, on va bien pouvoir t'en faire payer les conséquences maintenant qu'on te tient enfin.

J'écarquille les yeux face à ses mots tout en réalisant que depuis des années je devais être devenu la fallon la plus recherchée du pays et que pas conséquences, tous les militaires et policiers d'Opìa sont sur mon dos - à part Seth et Zedkiel, si on peut encore dire qu'ils sont militaires.

- Voilà ton palace pour les prochains jours, ricane le même militaire sur le ton de l'ironie avant de me pousser dans une cellule miteuse.

Une odeur nauséabonde d'urine, de sang et sûrement de tabac me saisit les narines me provoquant une réaction de dégoût qui me force à plaquer ma main sur la bouche pour ne pas joindre une odeur de vomi à ce mélange. Tout ici indique que l'endroit à dû accueillir tout un tas de personnes dont je ne préfère même pas imaginer le séjour. L'endroit transpire la souffrance et la solitude et j'imagine très bien tout ce qu'on va à mon tour me faire subir si je reste ici une seule seconde de plus. Il se pourrait que je ne ressorte pas vivante... Il faut que je trouve un moyen de sortir.

- Tu vas voir, tu vas te plaire ici Theron, sourit un autre militaire en fermant ma cellule.

Leur voix laisse clairement entendre qu'ils jubilent tous de m'avoir enfin attrapé pour pouvoir me punir de ma rébellion ainsi que de celle de mon père et de façon très peu légal à mon avis. De toute façon, je pense que rien de ce qui ne se fait ici est vraiment légal et que ça à sans doute un lien avec les jumeaux Watts.

Je parcours la cellule du regard et contemple l'endroit où je vais dormir ce soir. Tout est si sale et ça me répugne de devoir rester ici, mais je ne pense pas avoir le choix - je n'ai plus qu'à espérer que les autres viennent me chercher, même si je pense qu'ils ont une chose plus importante à faire, je vais donc prendre mon mal en patience.

Je m'assois, non sans dégoût, sur une espèce de petit banc rouillé par le temps. Il faut que je trouve une solution pour survivre avant que tous ces flics ne s'occupent de mon cas et dieu sait que je risque de vraiment vivre un enfer si ça arrive. Toutes ces années de frustration accumulée parce que je leur filais entre les doigts, j'imagine bien qu'ils vont s'en donner à coeur joie.

- Tiens, tiens, mais ça ne serait pas Theron, dit une voix qui surgit au loin.

Mon regard se pose sur l'un des policiers dont Seth m'a sauvé lors de notre première rencontre. Mon regard s'assombrit alors qu'il s'approche lentement des barreaux de ma cellule, esquissant l'ombre d'un sourire qui dévoile de larges dents blanches et biens alignés.

- Quand on m'a dit ça, je n'ai pas voulu le croire, pourtant tu es bien là, constate-t-il en posant un regard amusé sur moi.

Si je le pouvais, je prendrais joie à lui arracher les yeux, là maintenant.

J'avale ma salive, la boule au ventre à cause de la peur de ce qu'il compte me faire subir. Je sais qu'il ne va pas être clément, pas après toutes ces fois où je l'ai fait tourner en bourrique. Il réclame vengeance, je le vois dans ses prunelles.

FALLONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant