FALLON

C H A P I T R E 9

ERY
2085, District Nexus

Je regarde l'heure sur le four de la cuisine en constatant que je ferais mieux d'aller me préparer si je ne veux pas arriver en retard à la réunion que j'ai moi-même organisée.

Alors que je suis dans la douche, j'entends des cris qui me font immédiatement débarquer dans l'entrée après m'être rapidement séchée et habillée. Je tombe sur deux flics en train de maintenir ma mère les mains derrière le dos contre le mur de l'entrée sous les yeux de mon petit frère. Mon premier réflexe est de me précipiter vers Lowen pour me mettre devant lui, comme un bouclier.

- Lâchez ma mère ! j'ordonne en fusillant les policiers du regard.

- Ery Theron ! s'exclame l'un d'eux que je reconnais bien puisque c'est l'un de ceux qui m'ont poursuivi lors de la dernière réunion sous le pont.

Cet homme serait prêt à tout pour réussir à m'attraper une bonne fois pour toute.

Je plaque mon petit frère contre mon dos tout en reculant alors que le policier s'avance de quelques pas, un sourire joueur aux lèvres que j'ai juste envie d'arracher.

- De quel droit vous venez ici, je demande, la colère prenant possession de mon corps.

Je dois serrer les dents pour ne pas exploser alors que je le fusille du regard.

- On vient t'arrêter pour complot contre le gouvernement et entrave à la justice.

- Vous avez des preuves ? je ricane malgré moi. Non ? Alors vous serez bien priés de sortir de chez nous et de lâcher ma mère ! Si vous voulez tant m'arrêter, revenez avec un putain de mandat !

Ma respiration s'accélère de plus en plus au fur et à mesure que la colère grimpe en moi. C'est la tempête dans mon crâne alors que je lutte pour garder mon calme et ne pas laisser l'orage éclater.

L'autre policier semble serrer ma mère un peu plus puisque je la vois grimacer. Je serre davantage les poings en fronçant les sourcils.

- Sortez d'ici, je demande à nouveau, le regard de plus en plus sombre.

L'un des policiers me regarde hautainement. Encore un petit blanc que se sent supérieur simplement parce qu'il possède un enseigne de police et un uniforme, c'est pitoyable et ça me fou la gerbe.

- Continue encore tes petites magouilles de fallon, et on vous coffre tous, toi, ta très chère mère et ton frère, me prévient-il, d'un ton plus que menaçant.

Je lève le menton en affrontant son regard. Je ne saurais décrire le dégoût que j'éprouve pour ces gens.

- Pour ça, il faudrait que tu aies de quoi m'arrêter, connard de raciste, je marmonne pour moi-même, la mâchoire crispée.

- Qu'est-ce que tu as dit Theron ?

- Lâchez ma mère, j'articule en séparant bien chaque mot, sur un ton autoritaire, en espérant que ma voix ne tremble pas. C'est pas assez clair ? Je crois pourtant m'exprimer en français.

- Je te conseille de changer de ton lorsque tu t'adresses aux autorités, ordonne-t-il d'un ton menaçant qui se veut intimidant.

La colère grimpe d'un cran, me faisant voir rouge. Ils finissent par enfin abandonner avant que je ne fasse une connerie qui leur donnera de réelles raisons de m'embarquer. Je me précipite vers ma mère quand on la relâche enfin et l'attrape par le bras pour l'aider à se relever.

- On reviendra Theron, me menacent-ils avant d'enfin partir pour de don, en prenant bien la liberté de claquer la porte derrière eux.

Connards de flics.