Chapitre 15 - Ambre

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Je m'étire longuement avant de me lever puis je vais à la douche en repensant au merveilleux week-end que nous venons de passer.

Dimanche matin, nous avons fait une grasse matinée puis nous sommes allés manger les restes chez Maé. Après une séance de cinéma, nous sommes allés récupérer Dilan chez les parents de Tayler.

Lorsque je suis prête, je vais préparer le petit-déjeuner avant de réveiller Dilan pour aller à l'école. Comme chaque matin, il se réveille de bonne humeur et est heureux de retrouver ses copains ainsi que sa maîtresse. Cette dernière me fait un grand sourire au moment où je souhaite une bonne journée à Dilan.

Arrivée au travail, je dis bonjour à Tiago et Stefen puis je m'active pour que la salle soit propre avant le service du midi.

Dehors, il pleut des cordes. Un temps qui me donne juste envie de retourner sous la couette. Je prépare le bar pour le service lorsque mon patron arrive. Même s'il vit juste au-dessus, il arrive trempé. Je lui tends une serviette afin qu'il se nettoie puis nous allons manger. Malgré ce temps pitoyable, nos clients sont au rendez-vous et tant mieux, car ainsi, je ne vois pas le temps passer. Lorsque le dernier client sort du bar, un rayon de soleil pointe le bout de son nez.

— C'est à n'y rien comprendre ! Il y a deux minutes, ont se serait cru au milieu d'une tempête tropicale et maintenant, il y a du soleil, dit Dean.

— Je ne sais même plus comment m'habiller, parfois, il fait chaud ensuite froid, affirme Stefen en sortant de la cuisine.

Je les écoute discuter pendant que je finis de laver et ranger les verres. Dean me demande comment s'est passé l'anniversaire de Maé et je lui raconte la soirée tout en continuant de travailler.

Clara arrive une bonne demi-heure avant de prendre son service et comme j'ai fini, Dean me dit de prendre quelque chose à boire et de papoter avec ma collègue. Il a toujours privilégié la bonne entente entre ses employés.

— Alors comment c'est la vie avec Tayler et Dilan ? Pas trop difficile ? me demande-t-elle en souriant.

— Non, mais j'avoue avoir beaucoup de chance. Dilan est un enfant facile à vivre, en ce qui le concerne, j'appréhende plus l'adolescence.

— L'adolescence, c'est la rébellion. Je sais de quoi je parle, j'ai fait la misère à mes parents, dit-elle en riant.

— Nous avons encore quelques années d'ici là.

— C'est vrai. Et avec Tayler, vous arrivez à avoir du temps pour vous ? Car ça ne doit pas être facile avec son emploi du temps et son neveu.

— Ça va, on arrive à s'organiser. Puis Dilan passe du temps avec ses grands-parents et Ange.

— Au fait, j'ai vu ta belle-sœur en bonne compagnie l'autre jour.

— Oui, elle est avec un ami de Maé, Tom.

— Oh, je savais bien qu'il me disait quelque chose.

— Et toi avec Lorenzo ? Ça a l'air d'être le grand amour.

— J'en ai l'impression aussi. Il est aussi taré que moi ! C'est sûrement pour ça qu'on s'entend super bien.

Je ne peux m'empêcher de rire. Puis Clara me demande si j'ai entendu parler d'un homme qui rôde dans la rue depuis quelques soirs. Je lui réponds ne rien savoir puis elle me dit que notre patron l'a à l'œil, car il trouve cela bizarre. Je me dis que je vais en informer Maé et Ange afin qu'elle fasse attention lorsqu'elle rentre tard.

Après ce moment de détente, je vais chercher Dilan à l'école. Nous nous arrêtons à une boulangerie pour acheter notre goûter puis nous rentrons à la maison. Comme chaque jour de la semaine, Dilan fait ses devoirs puis il joue pendant que je prépare le dîner.

Je suis en train de mettre la table lorsqu'on tape à la porte. Je regarde à travers le judas et vois un homme assez jeune que je ne connais pas. Je me dis que cela doit être quelqu'un de l'immeuble et j'ouvre la porte.

L'homme lève une jambe et je tente de refermer la porte, mais le coup de pied qu'il donne m'empêche de la fermer. La panique m'envahit d'un coup, je me demande ce que cet homme me veut alors que je recule pendant qu'il s'avance puis je pense immédiatement à Dilan. L'homme me saisit par le tee-shirt alors que je lui dis que je vais lui donner tout l'argent que j'ai.

— J'en ai rien à foutre de ton fric !

— Qu'est-ce que vous voulez ? j'arrive à demander malgré la peur que je ressens.

Au même moment, Dilan sort de sa chambre. L'homme le regarde et sourit comme si c'était lui qu'il voulait.

— Tata, c'est qui ?

— Personne mon poussin, va dans ta ch...

Un coup-de-poing s'abat sur mon visage, je tombe à terre alors que j'entends Dilan crier « Tata ». Je suis complètement sonné, mais j'entends l'homme lui dire qu'il va aller avec lui puis la voix de Dilan me parait étouffée. Quelque chose de chaud coule sur mon visage et je comprends que je saigne. Malgré tout, ma principale préoccupation est mon neveu. Dans un effort, je me relève et attrape le manteau de l'homme qui marche déjà vers la sortie avec Dilan dans ses bras. J'unis toutes mes forces et le tire en arrière pour l'empêcher de partir. Il se tourne d'un coup et la dernière chose que je vois est sa chaussure qui s'approche violemment de mon visage suivi d'une douleur atroce. Il me donne des coups de pieds dans les côtes, Dilan cri mon prénom, mais sa voix s'éloigne.

Le silence est apaisant. Je tente d'ouvrir les yeux, mais j'ai l'impression que mes paupières sont collées. J'essaye de bouger, mais c'est comme si un énorme poids m'en empêchait puis je crie à l'aide, mais ma voix est faible.

J'entends une porte s'ouvrir puis des pas précipités qui s'approchent.

— Oh mon Dieu ! Ambre !

À travers mes cils, je vois Maé qui se penche au-dessus de moi, le téléphone à son oreille. Elle indique à son interlocuteur notre adresse en disant que je me suis fait agresser. Ange s'agenouille et me demande de lui parler.

— Dilan, est le seul mot qui me vient.

— Ne t'inquiète pas, Noa est en train d'essayer de le récupérer.

— Je vais voir si notre voisin, qui est médecin, est chez lui en attendant que les secours arrivent. Je reviens tout de suite, dit Maé.

Je la vois disparaître alors qu'Ange apparaît et je me mets à pleurer.

— Je suis désolée.

— Tu n'as pas à l'être Ambre, tu as fait tout ce que tu as pu. Allez calme-toi, tout va s'arranger.

Maé revient suivi d'un homme qui se présente en même temps qu'il me prodigue les premiers soins. Il ne cesse de me parler, il me demande où j'ai été frappé et je lui réponds. Par moment, je grimace de douleur surtout lorsqu'il tente d'arrêter le sang qui coule de mon visage. Je regarde autour de moi et j'ai l'impression d'être au milieu d'une scène de guerre, je ne vois que des compresses ensanglantées. Mais ma seule pensée est pour Dilan, je prie pour qu'il nous revienne sain et sauf.

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