Elle s'est enfuie !
Cette phrase tourne en boucle dans ma tête.
Je regarde Ambre sortir de la salle de bain et aller dans la cuisine. Je comprends très bien ce qu'elle ressent, elle a des doutes et c'est à moi de lui prouver que rien n'a changé entre nous, que je tiens toujours à faire ma vie avec elle.
— Ambre, regarde-moi s'il te plaît.
Elle se tourne, ses yeux sont remplis de larmes.
— Je ne sais pas qui lui a donné mon numéro, mais ce n'est pas moi. Crois-moi bébé.
— Si tu l'avais entendu lorsqu'elle est venue au bar, elle parlait comme si vous étiez ensemble depuis quelque temps. Je lui ai dit de dégager et Dean m'a soutenue, il a tout entendu.
J'effleure sa joue avec mon pouce et la prends dans mes bras. Elle éclate en sanglots. Je caresse son dos dans un geste de réconfort puis je nous fais asseoir sur le canapé.
— Je sais que tu as des doutes et je le comprends vu ce qu'elle t'a dit, mais je te promets qu'il n'y a rien du tout entre cette fille et moi.
Elle hoche la tête en essuyant ses larmes pour me signifier qu'elle me croit. Elle me demande ce que mes supérieurs m'ont dit et ce qu'ils vont faire.
— Ils ont contacté la police et ils vont sanctionner mon collègue qui lui a donné mon numéro.
— Ils savent qui c'est ?
— Oui, ils n'ont pas voulu me le dire, mais j'ai déjà une idée de qui ça peut être.
— Pourquoi un de tes collègues ferait ça ? Un numéro, c'est personnel...
— On ne s'entend pas.
Elle secoue la tête en levant les yeux au ciel.
— Les hommes ne sont pas mieux que les femmes.
Je souris alors que je caresse sa main.
— Ambre, apparemment cette nana s'est enfuit de l'hôpital psychiatrique où elle séjourne depuis son accident. Mon caporal-chef me demande d'aller à la caserne et de l'appeler pour la faire venir afin que la police la ramène à l'hôpital. Mais...
— Alors qu'est-ce que tu attends ?
— Je veux que tu viennes avec moi, ça pourrait te prouver que...
— Je n'irai pas, Tayler. Elle pourrait nous voir et comprendre que c'est un piège. Il vaut mieux que tu le fasses seul.
Je ferme les yeux un instant alors qu'elle ne me quitte pas des siens.
— Est-ce que tu seras toujours là lorsque je reviendrais ?
— Où veux-tu que j'aille ?
Un timide sourire apparaît sur ses lèvres. J'appelle la caserne et leur dis que j'arrive. Avant de partir, je pense à prendre la lettre, j'embrasse ma fiancée et lui dis de se reposer.
J'envoie un message à Marile pour lui dire que je préfère la voir ce soir. Elle m'appelle aussitôt pour me demander si je souhaite dîner en sa compagnie. J'accepte, mais lui demande de venir me rejoindre à la caserne dans une demi-heure. Elle accepte, folle de joie.
Ou plutôt folle, tout court !
Dès que je raccroche, je cours vers mon lieu de travail. Lorsque j'arrive, la première chose que je dis, c'est qu'elle arrive dans quinze minutes. Mon caporal me suit dans les vestiaires suivi d'un flic à civil qui se trouve être un inspecteur, je me tourne vers eux.