Chapitre 18

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Chapitre 18. Broyé par les souvenirs.

Il va bientôt arriver, je sais qu'il sera bientôt là, ce n'est pas dans ses habitudes d'arriver en retard, d'autant plus lorsqu'il s'agit de moi.

Un rayon laser vert traverse ma fenêtre et se projette sur le mur de ma chambre plongée dans l'obscurité. C'est lui encore une fois, le jeune garçon de la maison en face. Il est étrange qu'il sache quand sortir son laser, il le fait toujours une heure avant l'arrivée de cet homme, comme s'il le savait, comme s'il me mettait en garde.

J'inspire profondément avant de me pencher vers mon lit pour saisir la bouteille de whisky cachée dessous, puis je me redresse en la maintenant contre ma poitrine, sentant sa fraîcheur sur ma peau brûlante.

J'enlève le bouchon d'un geste sec, puis je bois le liquide qui brûle mon estomac. La première gorgée est un choc pour ma poitrine, elle est douloureuse mais me procure une sensation de vivacité en accélérant les battements de mon cœur que je sens tambouriner dans ma poitrine.

Gorgée par gorgée, je ressens mon corps s'engourdir, mon esprit commencer à planer, comme si je m'évadais de mon corps que je laisse là, abandonné à son destin.

Je laisse le whisky couler sur ma langue, perçant son goût âcre et brûlant.

Il descend dans ma gorge, provoquant une sensation de brûlure qui se répand dans mon estomac déjà tourmenté par l'angoisse qui m'envahit.

Ma tête commence à tourner, comme si les gouttes d'alcool étaient des pierres tombant dans un bassin d'eau tranquille.

Mes joues sont mouillées de larmes, mon cœur se brise à chaque gorgée, comme si c'était un uppercut à chaque fois. Je déteste cette saveur, mais je suis incapable de m'arrêter. Je refuse d'être consciente lorsqu'il reviendra dans ma chambre, je ne veux plus sentir ses mains sur mon corps.

C'est la seule issue.

La bouteille vide échappe à mes mains et atteint rapidement le sol pendant que mon corps s'effondre sur le tapis. C'est tout ce que je voulais, ne plus être consciente de ce qui va se passer.

La porte de ma chambre s'est ouverte avec un grincement familier, et il est entré en verrouillant la porte.

La pièce est plongée dans une obscurité beaucoup trop sombre, mais je peux le voir retirer sa ceinture.

Le matelas s'enfonce sous son poids alors qu'il s'avance à genoux vers moi, et je suis totalement incapable de faire le moindre geste, tétanisée par lui.

— Tu te souviens des règles ? En s'approchant de plus en plus, il me demande d'une voix claire et terrifiante, son regard ressemblant à celui d'un fauve prêt à attaquer sa proie.

J'ai acquiescé, utilisant mes dernières réserves de force alors qu'il retirait son pantalon.

— Je veux t'entendre les prononcer. Reprend-il tandis que je suivais le laser vert des yeux pour ne pas penser à lui.

— Ne pas pleurer, ne pas bouger...

À quel moment ai-je arrêté de me battre ? Pourquoi ai-je cessé de le faire ?

Il est allongé sur moi, son poids m'écrase et il grogne dans mon oreille pendant qu'il fait de moi ce qu'il désire.

Je reste muette, tandis que je passe ma main droite sous le drap pour attraper une dague que je tiens désormais fermement.

À l'instant où il retire son caleçon, la lame se plante dans son dos, et je la retire immédiatement alors qu'il recule en se tournant dos au miroir pour constater les dégâts.

𝕃𝕖 𝕔𝕠𝕥𝕖 𝕠𝕓𝕤𝕔𝕦𝕣 𝕕𝕖 𝕝𝕒 𝕞𝕒𝕗𝕚𝕒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant