Chapitre 25. A.G

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- Mon fils ne va pas mourir, il est débrouillard. Il va trouver un moyen de se faire soigner. J'espère que cette mise en garde lui servira de leçon.

- S'il décidait de se venger, vous n'avez tout de même pas oublié qu'il est le dirigeant de la mafia la plus influente de la ville. Pour en arriver là, il a dû collaborer avec d'autres organisations du pays, n'est-ce pas ?

- Je vais lui fournir une raison convaincante de ne pas contre-attaquer.

La lame de mon couteau transperce la photo de cette jeune fille désormais appelée La Fugitive.

- Envoi cette photo à la mafia d'Adibes, et fais convoquer Rodrig ici, je pense avoir retrouvé sa fille bien-aimée.

*

Atan Ginger.

Un gémissement de douleur m'a échappé alors que cette blessure me torture. Mes yeux se sont ouverts progressivement, et j'ai vu La Fugitive assise contre le mur, les yeux clos, affichant une profonde lassitude sur son visage. Ses cheveux retombent sur son front, cachant la moitié de ses traits. Elle dort paisiblement, les mains nues, complètement tachées de sang. Mon regard glisse sur ma plaie recousue ainsi que mon t-shirt déchiré, elle m'a sauvé la vie.

Je désire exprimer ma gratitude envers elle mais je suis immobilisé par la douleur. J'ai tenté de m'ajuster légèrement pour trouver une position plus agréable, mais chaque mouvement m'a fait grimacer. Soudain, elle a ouvert les yeux, comme si elle avait ressenti mon regard. Nos yeux se sont croisés et elle s'est redressée.

- Tu es réveillé ? Demanda-t-elle d'une voix douce, encore imprégnée de sommeil.

Je ne pus que hocher la tête, incapable de parler.

- Comment te sens-tu, demande-t-elle d'une voix beaucoup plus familière, un soupçon de sa voix que je connais par cœur.

Je suis perdu pour des mots. Je me sens comme si j'étais pris dans un rêve étrange, partagé entre la douleur physique et la confusion, me demandant pourquoi elle m'a sauvé.

- Je me sens bien... Murmurai-je, essayant de paraître plus fort que je ne le suis. En partie grâce à toi...

Mon regard croise le sien un bref instant. Ses magnifiques yeux verts sont profondément plongés dans les miens, que je détourne d'elle.

- Tu m'en dois une, je veux que tu me révèles tous les détails concernant tes projets avec Enrico.

- Tu n'as toujours pas compris alors ? mon visage se tire lorsque je m'assieds sur le divan. Mon seul projet c'est d'en finir avec lui, rien d'autre.

Une sensation de chaleur envahit mon visage à cause de la douleur. Je n'aime pas me sentir impuissant et exposé.

- Malgré tout, tu as visité Philadelphie à plusieurs reprises, pourquoi ? Reprend-elle.

- Je n'arrivais pas à accepter le fait que...

Les mots peinent à s'échapper de mes lèvres, comme si j'éprouvais des difficultés à admettre que tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour elle. Je détourne le visage, mordant ma lèvre inférieure pour m'empêcher d'en dire davantage.

Elle dépose sa main nue sur mon menton, douce mais aussi ferme, me ramenant vers elle. Ses doigts sont chauds, ce qui crée un contraste saisissant avec la fraîcheur de la pièce. Je suis obligé de la regarder, incapable de résister à son emprise. Ses pupilles sont plongées dans les miennes, avec une expression indéchiffrable dans leur profondeur.

Ma respiration se coupe, Le monde autour de nous disparaît, ne laissant que le silence de nos regards et de sa main que je sens pour la première fois.

𝕃𝕖 𝕔𝕠𝕥𝕖 𝕠𝕓𝕤𝕔𝕦𝕣 𝕕𝕖 𝕝𝕒 𝕞𝕒𝕗𝕚𝕒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant