Chapitre 21. L'imprévu.

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Mes mains sont dans les larges poches de mon long manteau pendant que Atan est assis sur la balancelle à l'extérieur du manoir, une cigarette entre les lèvres. Les lanternes du jardin nous éclairent pendant que je ferme la porte d'entrée et vais m'asseoir à ses côtés. La fumée de sa cigarette atteint mes narines en suivant le courant du vent, faisant danser les mèches de mes cheveux libérées de ma dague. Je sors mes mains des poches pour les glisser derrière mes oreilles ornées de piercings, croisant les jambes pour conserver un peu de chaleur.

La nuit est noire et la température est glaciale. Je frotte mes cuisses exposées avec mes mains pour les réchauffer et mettre fin aux picotements du froid qui m'assaillent. De là, nous pouvons entendre les mafieux discuter entre eux, semblant tous plus détendus en l'absence de Atan à l'intérieur. Mon visage se détourne discrètement vers lui, les muscles de sa mâchoire se contractent, comme s'il était lui aussi témoin des mêmes pensées que moi.

- Pourquoi est-ce qu'ils semblent tous te haïr de cette façon ? Mes paroles fusent sans que je puisse me retenir, une question que je regrette immédiatement d'avoir exprimée à voix haute. Il lève les yeux tout en tapotant sa cigarette pour en faire tomber la cendre, laissant échapper un rire bref et audible, avec un sourire tellement faux dessiné sur son visage. Pourquoi est-ce qu'il a fallu que je prenne la parole... Je mords l'intérieur de mes joues pour me punir pendant qu'il allume un briquet qui éclaire son visage d'une lueur orange vif pendant qu'il allume sa cigarette rouge éclatante.

- Je n'avais pas l'intention de...

- D'être honnête ? demanda-t-il en relevant son visage pour me fixer d'un regard si glacial et dénué de toute émotion positive.

- Je n'avais pas l'intention de te blesser, j'ai... Je ne sais pas, c'est sorti tout seul. Je lui ai avoué en le fixant droit dans les yeux afin qu'il comprenne que ce n'était pas ce que je voulais. Ses yeux semblaient beaucoup plus sombres, il a inhalé sur sa cigarette qui s'est ravivée.

- Il me déteste pour les mêmes raisons que toi, réplique-t-il.

- Quand est-ce que j'ai dit ça ? Quand est-ce que j'ai dit que je te détestais ? Ma voix exprime une détermination profonde, contrariée d'être accusée de propos que je n'ai jamais tenus.

- Ta simple façon de me regarder en dit beaucoup sur ce que tu penses de moi.

- Je dois te rappeler que tu m'as enlevé, attaché à une chaise et laissé dans le noir pendant des heures ? Je me redresse de la balancelle qui se balance lorsque je la quitte, puis je me place face à lui qui redresse son visage. Oui, parfois il m'arrive de ressentir une rage immense à ton égard mais je ne te déteste pas, il m'en faut bien plus pour que je ressente ce sentiment.

Il se redresse et avance vers moi, écrasant sa cigarette dans le cendrier avant de tourner la tête vers le portail qui s'ouvre. Une voiture est stationnée là, un homme en costume se tient face au portail.

- Bonsoir Monsieur Ginberg, l'homme porte une oreillette, et ses mains sont derrière son dos, il porte son attention sur moi en m'adressant un signe de la tête que je lui rends puis il ouvre la portière arrière de la voiture nous invitant à y entrer.

Atan me permet de passer en première, puis il entre à son tour. L'homme en costume prend place derrière le volant avant de démarrer en suivant le GPS que Atan lui a remis.

Assis à droite, je fixe la fenêtre tout en posant mes mains gantées sur mes cuisses froides. Une veste vient ensuite s'y poser, j'oriente mon visage vers Atan, qui descend les manches de sa chemise, d'un air totalement nonchalant.

- Je n'ai pas envie que tu tombes malade, on a encore énormément de contrats à finaliser, souffle-t-il en m'ignorant, puis il détourne aussi son attention vers sa vitre. Les poils de ses bras se dressent, ce qui laisse penser qu'il a aussi froid dans cette voiture, mais malgré cela, il m'a donné sa veste pour réchauffer mes jambes glacées.

𝕃𝕖 𝕔𝕠𝕥𝕖 𝕠𝕓𝕤𝕔𝕦𝕣 𝕕𝕖 𝕝𝕒 𝕞𝕒𝕗𝕚𝕒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant