Chapitre 12

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Dans l'obscurité de la pièce éclairée de la simple veilleuse qui, de jour en jour baisse en luminosité, je fais les cents pas dans la pièce, le pouce entre mes lèvres.

Qu'est-ce que j'ai fait.

J'ai échoué, je devais le faire agoniser, le blesser profondément, le faire payer ses actes mais je n'ai pas réussi, j'ai été incompétente.

Je m'enfonce dans la noirceur de ma chambre, aussi sombre que mon esprit tourmenté.

Mes pas résonnent sur le sol, de lourd pas qui porte la pression de l'échec sur mes épaules.

Son sourire se dessiné dans les coins obscurs de la chambre, seulement ses dents coloré de sang dans le noir du dressing auquel je tourne le dos, le visage porté sur la porte de la salle de bain qui elle est éclairé.

Son rire diabolique bourdonne dans mes oreilles, faisant frissonner mon corps de terreur, les mains plaquée sur mes oreilles pour le faire taire, il s'accentue, ce n'est pas dans cette pièce qu'il est, c'est dans l'intégralité de ma tête, il me hante et me tourmente.

La folie me consume.

Rapidement, je me dirige vers la porte de ma chambr que j'ouvre avec force, me trouvent face au bureau de Atan ouvert, nos regard se rencontrent avant que je quitte le couloir en furie, j'ouvre les larges portes de la salle d'entraînement et me place face à un sac de boxe.

Les mains nues, je frappe avec force à m'en faire des marques rouges sur les phalanges sur le sac lourd qui claquent ferment à chaque coup qui fait taire sa voix dans ma tête, toutes les fois ou mes poing cogne je ne perçoit rien d'autre que ma respiration et mes poings fin qui frappent ce sac qui pour moi, n'est qu'un échappatoire.

Des picotements se forment sur mes poing du au coup répétitif et bien trop forts, je penche mon corps en avant, attachant mes longs cheveux en une queue de cheval, le visage rougi par l'essoufflement. Cet homme n'a pas eu ce qu'il méritait.

Je frappe une nouvelle fois, pour mon courage déplorable.

Une seconde pour ma lâcheté.

Une troisième pour cette peur enfantine du sang. Les bras douloureux des coups portés je m'arrête en me laissant complètement tomber sur les tapis au sol, les yeux perdus sur le plafond illuminés.

Mes mains caressent le froid des tapis lisses alors que mes doigts sont désormais douloureux.

- Tu t'entraînes à cette heure ? Qu'est-ce que tu essaies de fuir ? Je me redresse vers la porte, Atan ouvre un sac de sport et enroule ses mains de bande noires.

- Absolument tout.

- Il m'arrive aussi de fuir mes problèmes en me défoulant. Prends ça. Il me lance à moi aussi des bandes noires que j'enroule sur l'intégralité de mes doigts pour les protéger.

Atan s'approche de moi puis, il surélève ses mains, je me redresse et me positionne face à lui.

- Si tu veux vraiment oublier, il te faut un véritable adversaire et pas un sac.

- Qu'est-ce qui te fait penser que je veux oublier ?

- Parce que moi je le désire, pourtant je n'ai pas tué cet homme.

- Cette fille, elle aurait pu être...

- Sauvée ? Oui, elle aurait pu survivre, mais les traumatismes auraient continué à la hanter et l'auraient finalement conduit à sa perte. Toutes les filles ne survivent pas à ce genre d'événement, on ne peut pas savoir ce qu'elle serait devenue si elle s'était échappée.

Il s'approche de plus en plus de mon corps,

-Tu ne dois pas te sentir coupable, tu as puni cet homme, tu as eu le courage de le rencontrer, de percevoir à quel point c'était une ordure, tu as été à la hauteur.

- Mais il n'a pas souffert comme elle...

- Elle était face à un homme répugnant alors que lui était face à toi... Je peux t'assurer que mon ego aurait souffert de me faire poignarder par une si jolie fille.

Les mots lui jaillissent avec facilité, comme s'il avait passé sa soirée à réviser son texte.

Il s'éloigne tout en attrapant des gants de boxe qu'il me tend.

- Tu es venue ici pour te défouler, alors je vais t'aider à le faire.

Je revêts les gants et je les attache à mes poignets pendant qu'il prend mes mains pour les enfoncer davantage.

Il recule d'un grand pas, son parfum imprègne mes narines sensibles tandis qu'il lève une nouvelle fois les mains.

- Cela ne t'aidera pas à oublier ce minable, mais au moins cela te fatiguera suffisamment pour que tu puisses au moins te reposer cette nuit. Ses doigts gigotent pendant qu'il me désigne sa main gauche que je frappe fortement.

Il indique ma main droite, puis il persiste dans cette direction pendant de longues minutes, la lourdeur des gants me fatigue rapidement les bras que je n'arrive pas à maintenir en position d'attaque.

- Tu as mal ? il me demande tout en attrapant mes gants qu'il me force à garder en position.

- J'ai simplement des crampes.

- La douleur, c'est une distraction qui te permettra de penser à autre chose. Ses mains glissent sur mes avant-bras, la chaleur de sa peau contre ma peau froide m'offre une sensation agréable, il presse mes os douloureux crispant mes poignets qui se tendent lorsqu'il appuie sur mes nerfs.

- Il n'y a pas que les lames qui peuvent faire beaucoup de mal, avec quelques doigts, tu peux tordre une personne de douleur sans même la faire saigner, tu peux contrer le sang, tu peux l'éviter et je peux te montrer comment le faire. Tu dois simplement avoir confiance en moi.

Avoir confiance en lui... Il m'a inscrit à un jeu de la confiance qui aurait pu être fatal, il m'a kidnappé et il m'a effrayé en roulant imprudemment sur la route car je l'avais contrarié.

Pourtant, ce soir il se montre délicat et attentif.

Comme si ce n'était pas lui.

- je suis navré mais il me faudra beaucoup plus de temps pour un jour te donner un minimum de ma confiance.

Je retire les gants ainsi que les bandes que je pose sur le tabouret avant de quitter la pièce.

𝕃𝕖 𝕔𝕠𝕥𝕖 𝕠𝕓𝕤𝕔𝕦𝕣 𝕕𝕖 𝕝𝕒 𝕞𝕒𝕗𝕚𝕒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant