Chapitre 6.

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Atan Ginberg.

Sous la lueur rougeoyante de ma cigarette presque éteinte, mes doigts se réchauffent tandis que je m'abandonne à de longues aspirations. Chaque fois plus profondes, elles apaisent cette sensation persistante qui m'assaille depuis l'arrivée de La Fugitive. Elle n'a pas choisi d'être ici, elle n'aurait jamais consenti à le faire. Je la connais parfaitement pour prévoir chacune de ses réactions. Je connais tous les détails de sa vie sans qu'elle puisse l'envisager.

Pour elle, je ne suis qu'un inconnu, ou simplement Atan Ginberg, le chef de Adibes, ou sur tous les noms qu'on à pu me donner, égoïste, cruel, méchant, manipulateur...

Je me demande lequel de ses adjectifs elle va me donner, si ces atrocités viennent d'elle, mon cœur se tordra bien plus qu'il ne devrait.

Je sens le froid de ce mois de Novembre qui pénètre ma peau, la faisant frissonner tandis que les poils de mes bras se dressent sous les rafales de vent de plus en plus intenses.

La grille d'entrée s'ouvre alors que la vive voiture rouge de Jenna pénètre dans la cour. Au loin, je la vois lever sa main droite pour me saluer avant de rentrer dans le garage intérieur.

Elle rentre en avance.

Je suis convaincu qu'elle me rejoindra d'ici un instant. Il me suffit de partir rapidement pour éviter de devoir lui parler.

Je presse mon mégot dans le cendrier avant de me relever. La main gauche sur la poignée, j'ouvre la porte noire et je pénètre dans la pièce. La chaleur m'envahit rapidement pendant que la porte menant au garage s'ouvre aussi vite que la chaleur imprègne ma peau.

— Salut, s'est-elle écriée en s'approchant beaucoup trop près de moi, une proximité que je préfère éviter avec elle de sa peau bien trop grasse de crème hydratante.

Un pied en arrière, je me recule pour casser cette proximité qui n'a pas à avoir lieu alors que sa main encore froide enroule mon poignet qu'elle tire de force jusqu'à elle.

— J'ai de nouvelles tâches pour toi, je l'ai informée en espérant qu'elle s'en aille à nouveau.

— Ne penses-tu pas que je suis partie trop longtemps... ? sa main me caresse de plus en plus la peau pendant qu'elle se rapproche pour casser à nouveau cette proximité que j'avais récupérée.

— Pas suffisamment, malheureusement. je me libère de son emprise en glissant mes mains dans mes poches remplies d'un paquet de cigarettes, de mon téléphone et d'un briquet. J'ai des contrats à finaliser, je reprends, en m'éloignant pour retourner à mon bureau dans l'espoir qu'elle me lâche cette fois-ci.

— Ça te dérangerait si je venais avec toi ? Elle revient à la charge en enroulant mon bras entres le sien.

— Ouais, maintenant lâche-moi.

Je retire brusquement mon bras de son emprise alors que ses yeux se remplissent de larmes. Malgré cela, je continue d'avancer sans me retourner, je me fiche d'elle et de ses pleurnicheries.

J'entre dans le couloir menant à mon bureau, l'odeur du parfum raffiné de La Fugitive embaume les murs en bois marron. Sa chambre est plongée dans un silence envoûtant. Avec précaution, j'entrouvre la porte et je la découvre allongée dans son lit, la lueur violette de sa veilleuse éclairant doucement la pièce, pendant qu'elle respire calmement et régulièrement. Je suis surpris qu'elle ait trouvé le sommeil après les événements récents.

Cela me fait comprendre que je me suis trompé à son sujet. Elle recèle des mystères que je suis déterminé à élucider, et j'apprécie ce défi.

— Qu'est-ce que tu fais...?

𝕃𝕖 𝕔𝕠𝕥𝕖 𝕠𝕓𝕤𝕔𝕦𝕣 𝕕𝕖 𝕝𝕒 𝕞𝕒𝕗𝕚𝕒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant