CHAPITRE 25

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Le soleil levant indique la fin de mon tours de garde alors que les autres commencent à se réveiller. Me frottant les yeux, je resserre ma queue de cheval et me lève. Les jambes courbaturées je fais quelques pas et me vide l'esprit. Encore un peu submergée par les émotions de la veille, j'ai eu le temps de réfléchir à tout cela et d'élaborer mon meilleur scénario de fuite.

Je voudrais croire que Kay ne me fera rien, que je rentrerai chez moi et que je le reverrai un jour, debout au milieu des bûcherons, une chemise à carreaux sur le dos et son sourire idiot sur le visage. J'aimerai croire à la fin heureuse de cette histoire mais je sais que rien ne sera comme avant à partir de maintenant. Ne m'éloignant pas trop du camp où tous sont en train de se lever, j'aime à me croire invisible. Comme si je ne faisais pas partie de ces jeux, mais que j'étais un personnage extérieur qui une fois le gagnant proclamé rentrerai chez et raconterai à tous ce qui s'est passé.

La pierre rugueuse du sol me rappelle la dalle de béton de la scierie et je racle le sol, regrettant un instant de ne pas avoir prit le temps d'observer mon chez moi. Karya m'appelle et je les rejoins, ils sont en pleines formes et ramassant leur armes s'apprêtent à partir.

Il ne reste plus rien à la Corne, les tributs restant étant passés faire le ménage après de notre départ.

-        On devrait tout brûler. Je propose.

-        Pourquoi ?

-        Parce qu'on s'en va. On ne reviendra plus jamais ici. Ça pourrait être une sorte de symbole. Je dis alors que Karya sourit à quelques mètres de moi.

Je dis ce que je pense et je me bats pour ce en quoi je crois.

-        Ok faisons ça. On ne perd rien de toute façon.

-        Heu, excusez-moi, si ! On perd du temps ! intervient Anna.

-        On ne perd rien du tout Annabelle. Tranche le carrière du deux.

Visiblement, ils ne sont plus amis. Kay descend chercher des herbes sèches tandis que je rallume le feu dont les braises peinent à reprendre.

Disposé en cercle en forme de bande pas très large autour de la Corne, les branchages et tas d'herbe partent en fumée comme de la poudre à canon. Le crépitement agressif des flammes qui dévorent le bois verts dégagent une épaisse fumée qui monte vers le ciel alors que debout face au feux je ferme les yeux.

-        Maintenant, on y va, je veux être là-bas avant la tombée de la nuit.

Personne ne contredit Kay et nous nous mettons en route, un gigantesque nuage de fumée s'élevant derrière nous tandis qu'un à un, nous disparaissons dans la forêt.

La Corne, là où tout avait commencé.

Le lac, là où tout se finira.

Ni Annabelle, ni Karya ne parlent. Comme si celui qui prononçait un mot serait le responsable de ce qui va se passer d'ici les heures qui vont suivre.

Le Capitole ne nous lâchera plus à partir de maintenant. Will est tout seul et son plan de rester caché jusqu'à ce que tout le monde s'entretue n'intéresse personne. Alors qu'un groupe au bord de l'implosion, ça, c'est quelque chose qui intéresse le public. Ils doivent tous se frotter les mains là-bas. Etant attentif au moindre faux pas, mouvement où paroles que nous allons prononcer à partir de maintenant.

Caesar doit préparer son discours d'accueil du vainqueur et les mentors restants sont certainement au bord du malaise. Quand aux habitants du Capitol, je peux sentir leur excitation à l'idée de savoir lequel d'entre eux verra son pari lui porter chance.

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