Chapitre 12: L'orage guide la passion!

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L'orage. C'est l'orage qui me réveilla à nouveau d'une nuit de torpeur ou je tentais encore de fuir les cauchemars incessants qui revenaient me hanter. Cette fois ci, j'étais morte. Je regardais mon corps inanimé à travers des yeux larmoyant. Ses yeux. Sébastian laissait alors sortir toute sa rage et lançait des sorts aux gobelins nous entourant. Avadakedavra. Il hurlait et un large filet vert sortait de sa baguette projetant sa cible inanimée contre le mur. Plus sa vue se brouillait de larmes, plus sa colère augmentait. Ominis était là lui aussi et assistait à cette scène qu'il ne pouvait pas contrôler. La fureur de Sébastian s'abattit sur son meilleur ami. Alors que le sortilège le percutait de plein fouet je me réveillais en sursaut.

La sueur parcourait mon corps et ma respiration était saccadée. Tous le monde dormait aux alentours. La tête dans mes mains je tentais de faire revenir mon esprit à la raison, essayant de chasser les images de la folie de Sébastian.

Un coup de tonnerre retentit à nouveau et un cri strident sortit de ma gorge. De nombreuses larmes coulaient sur mes joues sans que je ne puisse les arrêter. J'avais besoin de lui.

Je me levais les yeux encore mouillés et m'habillais aussi bien que je le pouvais. J'essuyais mes larmes du revers de la main avant de sortir du dortoir. La salle commune était vide à cette heure-ci. La cheminée laissait crépiter de faibles flammes. Il fallait que je m'occupe l'esprit le temps qu'il restait avant que le château reprenne vie au petit matin.

Je me dirigeai instantanément vers la crypte en gravissant les marches de la tour de Serdaigle. L'orage paraissait plus lointain, ma peur commençait à s'évaporer. Arrivée devant la crypte je pris ma baguette et ouvrit la porte pour y pénétrer. Elle était toujours éclairée par de grands brasiers en hauteur. Il y faisait de fait beaucoup plus chaud que dans les autres pièces du château. Je me laissais aller sur le canapé, espérant pouvoir me rendormir un peu devant les flammes de la cheminée qui dansaient devant moi.

Encore.

La mort. Dans mes songes.

- Eline ! Hé Eline ? Est-ce que ça va ?

Une voix que je connaissais très bien me sortit de mes cauchemars qui avaient repris. Peu importe où j'essayais de dormir ils revenaient encore et toujours. En face de moi, accroupi se trouvait Sébastian. Il avait le visage fermé, les yeux humides. Que lui arrivait-il ? Je me redressais, tentant à nouveau de calmer ma respiration. Il posa une main sur mon épaule.

- Tu parlais.

- Et qu'est-ce que je disais ?

- Tu me suppliais de ne pas tuer tout le monde.

Sa voix tremblait. Je soupirais en fermant les yeux. Pourquoi avait-il fallu que je parle dans mon sommeil. Il n'aurait jamais dû entendre ça. Je voyais dans son regard que mon cauchemar l'avait plus que troublé, il en était bouleversé. Je m'approchais de lui et posa mon front contre le sien.

Ma respiration se calait sur la sienne.

Sa main dessinait de petits cercles contre ma joue. Son odeur de Lavande me réconfortait plus que je ne l'aurais imaginé. Lentement il releva mon visage avec sa main. Plein de tendresse il effleura ma peau pour effacer une larme qui coulait le long de ma joue. Son toucher était comme une douce brise d'été, apportant un réconfort à mon âme bien trop tourmentée ces derniers jours. Ses yeux empreints de compassion cherchaient les miens, et lorsqu'ils les trouvèrent, ce fut comme si un océan d'émotions venait de s'abattre sur mon cœur.

Avec une tendresse que je ne lui avais rarement vu, Sébastian effleura ma peau de ses lèvres pour venir déposer un chaste baiser sur mon front. Chaque contact était chargé d'une émotion palpable et chacun de ses gestes était révélateur d'un amour naissant qu'il n'était plus possible pour nous de cacher.

Le Masque Du Serpent Blanc - Sebastian PALLOWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant