Le Masque Du Serpent Blanc - Sebastian PALLOW

chapitre 13: La blanche colombe Anne

Le cours de l'après-midi s'est déroulé plutôt normalement. Nous avons commencé à étudier le sortilège du patronus. Ce sortilège semblait plutôt simple mais en réalité sa complexité résultait en la concentration qu'il fallait avoir pour produire un patronus assez puissant pour détourner de leurs chemin une horde de détraqueurs. Ma tête voguait vers de tout autres horizons que le but du cours. Alors évidemment aucun sortilège n'arrivait à sortir de ma baguette. La matinée vécue faisait à chaque fois remonter toujours plus de souvenirs en mémoire. Je repensais sans cesse au visage de Sébastian penché sur le mien. Ses mots me revenaient en tête de façon incessante. J'étais sienne. Et il était mien. Qu'est ce que cela voulait dire concrètement ? Etions-nous en couple ? Ou étions-nous en train de vivre une simple amourette de passage ?

C'était autre chose. Et je ne savais mettre de mots sur notre relation. C'était comme si nous avions toujours eu besoin l'un de l'autres et que le destin nous avait enfin réunis. La noirceur de ses iris me troublait tout autant qu'elle m'hypnotisait, je savais que Sébastian avait en lui une part sombre et je savais que la folie dont il faisait preuve dans mes rêves pouvait très bien devenir réelle. Je repensais à ses mots prononcés la première fois où nous nous étions retrouvés seuls dans la crypte. Sil il devait faire un choix entre moi et sa sœur il aurait probablement choisi sa sœur. Et je le comprenais. Je n'avais pas autant d'attaches avec ma sœur qu'il n'en avait avec la sienne. Je savais qu'il irait jusqu'au bout pour la sauver.

- Mademoiselle Haltman, alors ce patronus, il arrive ?

Le professeur Hécate semblait m'attendre depuis de longues secondes. La main d'Adélaïde se posa sur mon épaule, le regard soucieux.

Je me levais et marchai jusqu'au centre de la classe. Les élèves devaient passer un par uns montrer les progrès qu'ils avaient faits quant à leur patronus. Je sentais tous les regards se poser sur moi. Une fois de plus, Sébastian n'avait pas répondu présent à ce cours. Je ne savais pas pourquoi. Ni ce qu'il faisait. Peut-être avait-il été une fois de plus collé ?

Je levais ma baguette avec le plus d'assurance possible.

Un souvenir heureux. Il me fallait un souvenir vraiment heureux.

Je re pensais aux repas de famille avant que celle-ci n'éclate en morceaux. A cette époque tout semblait me réussir. Mes parents ce jour-là m'avaient acheté un hibou en animalerie moldue. Je me souviens d'avoir été heureuse car Carmen, elle n'avait rien eu. Je fis tourner ma baguette dans ma main.

- Expecto patronum !

Rien. Rien ne se dégageai de ma baguette à part une très légère vibration. Le professeur Hécate fronçait les sourcils et me demanda de recommencer. Il fallait selon elle que je me concentre sur un souvenir d'avantage heureux. Alors je pensais à Sébastian. A notre matinée dans la Crypte, à notre baiser. A son odeur sur ma peau.

- Expecto patronum !

Cette fois, ma baguette se mit à vibrer de plus belle. Un léger souffle d'une couleur blanchâtre fit son apparition. Je me concentrai davantage sur le souvenir mais le sortilège s'estompa devant la professeure qui semblait presque déçue.

- Je vous accorde un troisième essai comme je l'ai fait avec monsieur Weasley. Il faut que ce souvenir ait une réelle importance pour vous. Il faut qu'il ait duré qu'il soit véritablement heureux, sans traces d'ombres. Allez-y.

Je me sentais démunie, je n'avais plus d'idée, je pensais que la vision de Sébastian et moi me rendait vraiment heureuse mais la vérité était donc toute autre. Comme l'avait précisé le professeur Hécate, il devait y avoir trop d'ombres au tableau pour que le patronus ait réussi.

Je me concentrais. Un souvenir vraiment heureux. Alors je revis mes premiers moments dans la crypte. Avec Ominis et Sébastian. Les petits gâteaux proposés par ce dernier, le rire d'Ominis et les œillades complices que j'avais avec lui. Mon cœur s'excita alors. Je levais ma baguette et fit l'incantation.