Chapitre 14: Dans l'ombre de la rage

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Je me réveillais dans mon lit. Comme beaucoup de matins, il était tôt. Beaucoup trop tôt. Je n'avais pas bien dormi et cela devait faire au moins une bonne heure que je fixais le plafond en lierre au-dessus de mon lit.
Il y a une semaine déjà, j'avais accompagné Sebastian voir sa sœur et j'avais par la même occasion pu enfin faire sa connaissance. Anne Pallow semblait être une fille pleine d'énergie si elle n'avait pas par moments les symptômes de sa malédiction qui re faisaient surface. Elle m'avait touchée et je serai retournée la voir à de nombreuses reprises pour apprendre à la connaître un peu plus si j'avais pu.

Quand nous étions rentrés au château, j'avais tenté de comprendre ce qui se passait.

Je repensais continuellement à notre dernière conversation avec Sébastian.

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Je m'étais tenue là, impuissante, dans la crypte alors que Sébastian, dans un accès de rage, lançait des objets à travers la pièce. Son visage s'était déformé par la colère, ses yeux brûlaient d'un feu incontrôlable. De lourdes larmes s'écrasaient les une après les autres sur le sol sec. Il hurlait à gorge déployée, lançait des sortilèges à travers la pièce et sur les mannequins d'entraînement. J'avais même peur par moments pour ma sécurité. Le voir dans cet état me paralysait, je ne savais plus quoi faire pour tenter de l'apaiser.

J'ai tenté de m'approcher de lui, de lui offrir un soutien dans ses moments de tourmente, mais il m'a repoussé violemment a chaque fois, ses mains tremblantes de rage.

- Laisse-moi, Eline. Je n'ai pas besoin de toi. Avait-il craché avec une amertume qui m'avait déchiré le cœur.

La douleur de son rejet me transperça comme une lame, mais j'ai refusé de m'éloigner. Il était absolument hors de question que je le laisse hors de contrôle.

- Sébastian. Tu n'as pas à affronter ça tout seul.

Je n'oublierai jamais la manière dont il m'a regardé par la suite. Il a posé ses yeux froids sur moi, vide d'émotions, ses poings serrés. Un rictus fit élever sa lèvre droite, quelques goutes de sueur se mélangeaient à ses larmes. Il s'approcha de moi, en titubant presque, gêné par les sanglots qui l'assaillaient dès qu'il tentait de faire un pas.

- Tu ne comprends pas, Eline. Personne ne peut comprendre. Avait-il marmonné, sa voix empreinte de désespoir et de colère.

J'ai senti mon cœur se briser alors qu'il s'est détourné de moi pour s'en aller. Avant de partir j'ai juste senti son hésitation quand à se retourner. Mais il ne l'a pas fait. Il a laissé tomber ses mains de long se son corps et à disparu derrière la porte. Ce fut à mon tour de tomber à terre. Le visage dans mes mains je laissais la tristesse envahir mon être et les larmes couler le long de mes joues.

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Les yeux toujours grand ouverts, je savais que le sommeil ne reviendrait malheureusement pas. Il fallait que je fasse quelque chose, que j'extériorise ce que j'avais ressenti. Son absence me bouffait de l'intérieur depuis une semaine ou je l'évitais précautionneusement. D'un côté je n'avais pas envie de me reprendre les foudres de sa rage, de l'autre je voulais respecter son envie d'être seul. Je savais que si il souhaitait vraiment me voir il pouvait m'envoyer un hibou. Je répondrai toujours présente à ses appels.

Je fermais les yeux quelques instants et le visage d'Ominis m'apparut. Il m'avait fait parvenir en début de semaine qu'il s'était gravement blessé en cours de potions. Il avait été envoyé à l'infirmerie. Résultat, je n'avais pu me confier à personne. Adelaïde et Poppy ne comprendraient sûrement pas l'enjeu derrière la friction entre Sebastian et moi. Surtout que personne ne se doutait encore dans l'école que je m'étais rapprochée à ce point de lui. J'étais étonnée que le venin d'Imelda ne se soit pas répandu partout dans l'école.

Le Masque Du Serpent Blanc - Sebastian PALLOWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant