Chapitre 17 : Baiser embrasé

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J'ai laissé Ominis, il n'avait pas l'air dérangé de rester seul. C'était un peu son quotidien. Je l'enviais autant que je le plaignais. Il fallait avoir une bonne dose de courage pour affronter tout ce qu'il avait enduré par le passé. Malgré ça il restait un homme incroyablement ouvert et saint d'esprit si on le compare à d'autres.

Je vagabondais entre les élèves cherchant activement Sébastian mais ce dernier restait introuvable. La patience n'était pas mon fort et j'estimais être arrivée à la limite de mon quota de patience pour l'annee. Il fallait grandement que j'éclaircisse les choses. La colère montait petit à petit en moi. J'avais l'impression qu'il se jouait sans cesse de moi, de mes sentiments. Et je ne le tolérais pas. Il se trompait si il pensait que j'étais une marionnette avec laquelle on peut s'amuser. Lui s'amusait à me briser. C'est ce qu'il était en train de faire.

La soirée se terminait lentement et aux alentours d'une heure du matin, il ne restait plus beaucoup d'élèves sur la piste de danse. J'avais finalement arrêté de le chercher et j'étais partie danser quelques instants. Ominis à lui aussi déclaré devoir aller se coucher. Résultat, j'étais seule, ou presque. Il restait 5 élèves à tout casser sur la piste et trois autres sur les bancs. La grande salle était quasiment vide.

La musique elle-même avait diminué pour ne pas déranger ceux qui étaient partis dormir. Je m'assis sur un banc à mon tour. Je n'avais pas sommeil. Aucune envie de retourner dans mon dortoire non plus. Je savais que ma nuit serait surement remplie de tous ces cauchemars qui me hantaient.

Je cherchai une nouvelle fois le regard de Sébastian à travers la salle. Alors que je pensais ne plus le voir pour ce soir, je vis au loin une silhouette se dégager des autres.

Au fond de la salle, Sébastian était là, contre un mur, un verre à la main.

Il semblait absent. Lorsque nos yeux se croisèrent dans un échange silencieux, il n'eut aucune réaction. Il gardait seulement ses yeux braqués sur moi. J'avais l'impression qu'il me déshabillait du regard et qu'il tentait de m'analyser en penchant de temps à autre sa tête sur le côté. Il avait finalement retiré son masque laissant apparaitre son visage cerné, fatigué. Des mèches sauvages retombaient lourdement sur son front. Il avait abandonné son costume de mage noir pour laisser place à une chemise à moitié ouverte ou l'on apercevait son torse.

Par Merlin, ce qu'il pouvait être beau.

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine lorsque je réalisais qu'un scénario que je ne souhaitais pas voir se produire, s'était peut être déroulé pendant cette absence. Pourquoi diable avait-il disparu en début de soirée et s'était-il changé pour y revenir presque pas habillé ?

Je fermais les yeux, tentant de chasser les idées noires que me soufflaient mon cerveau. Je refusais de croire qu'il ait pu faire une partie de jambes en l'air avec quelqu'un le temps de la soirée où quoi que ce soit d'autre et surtout pas après le moment que nous avions passé ensemble à ouvrir le bal.

Je décidais de faire le premier pas. J'en avais marre de me sentir observée, dévorée par son regard perçant. Je marchai droit vers lui, sans sciller. Son expression se figea alors. Il ne s'attendait peut-être pas que je fonce sur lui comme ça. Ça me donnerai une seconde occasion de l'impressionner.

Arrivée à quelques mètres de lui, il releva la tête en arrière, passant une main dans ses cheveux bruns, les remettant en place. Il se décolla ensuite du mur pour me faire face. Il arborait une expression angoissée. Ses traits étaient crispés. Que lui arrivait-il?

Il me surplombait largement par sa taille. Mes mains tremblaient en sa présence. L'odeur qui se dégageait de lui n'était plus cette douce odeur de lavande que j'aimais tant et qui me rendait absolument folle.

Le Masque Du Serpent Blanc - Sebastian PALLOWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant