The Devils Fames

Chapitre 26

Murphy

Nous avions pris la route à dix heures pour rentrer à Minneapolis. J'avais tout d'abord crue comprendre qu'il me ramenait enfin chez moi, mais non. Il m'avait nonchalamment annoncé : "Tu ne reverras pas tes proches d'aussitôt. Pour le moment tu dois rester sous ma vigilance, je suis destiné à faire babysitteur à présent. Quel calvaire." Mes yeux s'étaient embués de larmes, et il m'avait traité de faible. Le surnom que me donnait mes camarades de classe, face à mon sous-poids. Nous avions roulés jusqu'à une villa non loin de mon quartier résidentiel. En passant devant mon ancien appartement, j'avais aperçue Félicie à la fenêtre. Mais elle, elle ne m'avait pas vue, elle fumait sa cigarette sur le balcon, en observant le paysage. Elle me manquait, son odeur, ses blagues et ses comportements qui pouvaient m'agacer parfois. Elle était ma seule famille, et le fait d'avoir été séparée d'elle du jour au lendemain me déchirais le cœur en miettes. Ali ne m'avait pas fait visiter, il s'était contenté de me présenter ce qui semblait être ma nouvelle chambre, et était repartit en claquant la porte. Je l'avais vraiment énervé pour le coup, je pensais qu'il se vengerait directement. Mais au lieu de ça, il m'ignorait, ce qui n'était pas plus mal en fin de compte. Je n'avais aucune idée de pourquoi j'étais ici, ni pourquoi je n'avais pas le droit de retourner à ma vie normale. Trop de questions qui se déversaient dans ma tête à longueur de journée, et je commençais réellement à saturer. Ma piaule contenait une salle de bain privée, ce qui me plaisait grandement. Je filais prendre une douche, essayant tant bien que mal de me détendre. J'enroulais une serviette autour de mon corps, et récupérais des vêtements dans mon minuscule sac. Soudain, un inconnu entra en trombe dans la pièce, mais s'arrêta net en voyant que je me tenais face à lui.

- Heu... Je suis désolé, encore hier c'était ma chambre alors... Dit-il en me regardant de haut en bas. Mon dieu, mais tu es couvertes de bleus et d'entailles, il ne m'avait pas exagéré. S'exclama-t-il en s'approchant de moi. Je reculais d'un pas, ne sachant pas quoi faire.

- Oh, désolée, c'est Ali. Il m'a dit de m'installer ici, que je dormirais ici à présent. Je me demandais justement pourquoi il y avait des affaires de mecs dans le placard. Dis-je embarrassée de la situation. Il aurait au moins pu me prévenir que je piquais le lit d'un de ces amis. Je ne réagis pas à sa réflexion sur mon corps et décidait de retourner dans la salle de bain pour enfiler mes habits.

- Je m'appelle Cameron, j'en déduis que tu es la fameuse Murphy Amilton ? Me demanda-t-il à travers la porte qui nous séparait. J'ouvrais la porte, le laissant entrer avec moi.

- Bonjour Cameron. Comment tu me connais ?  Ali t'a parlé de moi je suppose. Questionnai-je intriguée de voir qu'il connaissait mon nom.

- Entre autre, mais tu es assez connue dans le coin. À ce qu'on dit, tu es- Il fut coupé par Ali qui débarqua, fusillant Cameron du regard. Ah, te voilà mon pote ! Cria le garçon en passant son bras autour des épaule de l'autre type, qui restait insensible. Toujours autant bavard. Je riais discrètement à cette remarque. Bon, content de t'avoir rencontré Murphy. Je suis dans la chambre d'à côté maintenant, alors si tu cherche des bras forts pour te réconforter de tes cauchemars, pense à moi !  Il s'en alla en me souriant et quand il fut hors de ma vue, je vaquais à mes occupations, pensant qu'Ali s'en irait. Mais il restait là, planté comme un piqué. Un piqué costaud et sexy alors. Orhh ta gueule toi ! Il observait tout ce que je faisait, comme si il m'analysait en tous points. Ce que je comprenais, j'avais fait de même à notre première rencontre.

- Je peux t'aider en quelque chose ? Commençais-je en le fixant, attendant la moindre réaction de sa part. Il posa ses yeux sur mes blessures, serrant son poing gauche jusqu'à ce que ses phalanges en deviennent blanches.

- Non, je venais m'assurer que tu ne t'étais pas enfuie. Ce soir, tu seras seule avec Cameron, j'ai des trucs à régler en ville. J'acquiesçais en le détaillant. Il semblait suspect. Qu'allait-il faire pour qu'il agisse de la sorte. Tout le trahissait, ses gestes, les trait de son visage. Il n'était pas comme d'habitude. En présence de Cameron, tu es en sécurité. Dit-il en baissant ses yeux vers le sol.