Chapitre 22

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Murphy

J'étais plongée dans la pénombre de cette pièce sinistre, qui m'oppressais plus que jamais. J'avais presque pas fermé l'œil de la nuit, repensant à ce que m'avait fait subir Sid. Je comprenais maintenant ce qu'avait ressentie ma mère. C'est comme si l'on mourrait, mais que notre corps restait en vie. Toutes les images d'hier soir me retournaient le cerveau, sans me laisser un temps de répit. Honnêtement, je n'avais même plus envie de m'échapper, mais de m'abandonner à mon triste sort. La police n'était toujours pas venue, comme si le monde extérieur n'avais même pas remarqué ma disparition. Mais je savais pourtant, au plus profond de mon être, que mes meilleurs amis me cherchaient désespéramment. Je le sentais. Je fus sorti de mes songes quand Sid entra et m'ordonna de me lever, pour se diriger vers la salle de bain. Youpi, c'était mon jour de douche. Je me sentais sale, souillée. Comme à son habitude, il restait devant la porte, attendant que je finisse. Comme si il ne m'avait pas détruite la nuit dernière. L'eau chaude coulait sur ma peau, et me faisait grimacer quand elle entrait au contact de mes blessures au couteau. Ce connard ne m'avait même pas désinfecter. Plus tard, alors que Diego m'avait apporté à manger, je m'étais effondrée de fatigue sur mon lit.

Livrée à ce monde affreux, mon poux s'accélérait plus nous avancions dans le couloir. Les pas de mon ravisseur tapaient contre le sol, me filait les jetons. J'avais encore essayé de m'enfuir, mais ils m'avaient rattrapé. Quel sort allai-je recevoir cette fois ? Nous n'étions qu'à quelques centimètre l'un de l'autre, et je sentais son souffle alcoolisé sur mon visage. Il défit sa ceinture et me poussa à terre. Sa main se leva une première fois pour venir abattre le cuir sur mon corps. Puis une deuxième fois, et une troisième. Il y allait tellement fort que je ne ressentais plus la douleur, comme si ma peau était anesthésiée. Je ne comptais même plus les coups qu'il m'assignaient, ils étaient trop nombreux. Mes yeux emplies de larmes, ma tête qui semblait sur le point d'exploser, et l'odeur métallique du sang qui giclait sur les murs. Tous me ramenait à la mort, à cette envie irrépressible de m'arracher la vie pour en finir avec cette souffrance. 

J'étais à bout, il ça le faisait sourire. Quel sadique. Mes membres s'activèrent d'eux même sans que mon conscient de puisse rien contrôler. Je venais de lui prendre la ceinture, lui avais encerclée autour du cou, et l'étranglais de toutes mes forces. Malgré qu'il se débattait, j'avais l'impression que j'étais plus forte que lui. Et ce fut le cas, quand je le vis abandonner tus gestes, et que sa respiration haletante s'arrêta brusquement. Je venais de le tuer de rage. De le tuer tout court. Je laissais son cadavre tomber au sol, et reculais d'une dizaine de pas pour regarder la scène. Mon cœur s'emballa, et même si j'avais déjà assassiné une personne dans ma vie, je détestais ça. Le fait d'ôter la vie d'un être humain, de le voir sans vie. C'était une sensation désagréable que je m'étais juré de ne plus ressentir. Et voilà que je venais de recommencer. Toujours la ceinture à la main, je m'allongeais sur le lit, attendant mon supplice pour avoir commis ce meurtre. Des sirènes de polices arrivèrent au loin, je les entendis défoncer la porte d'entrée et il déboulaient dans la chambre. Sans me lasser le temps de me justifier, un des flics me passa les menottes.

- Mademoiselle, vous êtes en états d'arrestation pour meurtre. Tout ce que vous direz sera retenu contre vous. Si vous souhaitez prendre un avocat c'est possible. Mais soyons réaliste, vous méritez ce qui vous arrive, et vous devez pourrir en prison pour le mal que vous avez fait. À ces mots, je laissais la haine et la peine se déverser, comme un magma de sentiments que j'avais tenté de dissimuler tout ce temps, et qui sortait enfin. On m'avait kidnappée, violée, frappée, et c'était moi qui allais payer pour ces atrocités, alors que je n'avais fais que me défendre.

Je me relevai brusquement, ce n'était qu'un rêve. Mais vous savez, ce moment où l'on n'arrive plus à différencier le vrai tu faux. La réalité de l'irréel. Il avait paru si vrai, si vivant, que je ne me remettais pas de suite de mes émotions. Encore plongée dans ce foutu bordel qui hantait ma tête. J'attendais qu'on vienne me voir, je devais aller au toilettes. Mais au bout de trois heures, toujours personne. C'étais à la fois déstabilisant et rassurant. Etrangement, j'entendis des bruits sourds provenant de l'autre côtés, puis des cris, et des coups de feu. Mon dieux, que se passait-il à l'extérieur. Mon anxiété grandissait, et la peur me submergeait quand une balles vint transpercer la porte. Mon souffle se coupa, en voyant un homme tomber à terre Je regardais autour de moi pour trouver un endroit où me cacher, et malheureusement pour moi, ils avaient condamné le carré qui menait aux tunnels souterrains. Il ne me restait que le lit, je me glissais dessous discrètement, attendis un moment sans comprendre la situation. 

The Devils FamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant