Chapitre 41

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Ali

Son corps bougeait en rythme avec le mien, et ses hanches ondulaient à la perfection. Je n'arrivais toujours pas à me faire à l'idée que je couchais avec Murphy Amilton. Sur le moment, je ne pensais ni à Mason, ni aux problèmes qui m'attendaient à l'extérieur. Juste mes mains froides qui parcouraient ses courbes et sa chaire frissonnante sous mon touché. La nuit nous gardait dans l'intimité, et seul les quelques rayons de la lune qui traversaient les vitres m'autorisaient à voir son visage enjolivé par l'extase. Ses traits fins étaient contracté avec le plaisir, et son souffle chaud frappait ma peau de plein fouet. Tout en elle était excitant, et ce n'est pas ses putains de blessures qui la rendaient moins attirante. Pour la première fois, j'arrivais à déchiffrer ce qu'elle voulait me transmettre. J'avais l'impression de découvrir une tout autre personne, moins emmerdante, mais surtout plus vulnérable. Si l'on m'avait dit que quelques temps après l'avoir embrassé à Saint Sébastien, je serais allé plus loin avec elle, je vous aurez rit au nez. Et pourtant, contre toutes attentes, ça me paraissait plus qu'évident à l'instante. Son anatomie était digne des plus beaux poèmes, ses yeux aussi intenses qu'une balle en plein cœur, et sa cambrure incliné à l'excellence donnait un côté irréaliste à l'acte. L'atmosphère devenait de plus en plus humide, et je sentais des gouttes perler sur mon front. De la buée recouvrait les vitres de la voiture, troublant la lumière lunaire. Alors que je balançais ma tête en arrière pour reprendre mes esprits, la brune détachait ses cheveux qui ondulaient naturellement, les faisant passer d'une épaule à l'autre. Sous cet angle là, elle ressemblait à une vision angélique tout droit sorti de mon imagination. Murphy devait surement cacher une part de jour quelque part, mais l'espoir semblait l'avoir quitté depuis tellement de temps. Les ténèbres l'avaient coulés plus bas que terre, et d'une certaine façon, je me reconnaissait un peu en elle. Deux âmes meurtris par l'impureté de la vie, ne formant plus qu'une durant un temps limité. Je savais certaines choses à son propos, mais ce n'était que l'extérieur de la coquille, et je suis sur qu'elle renfermait de plus lourds fardeaux qu'une jeune femme comme elle ne devrait pas porter aussi tôt. Cette fille m'intriguait plus que je ne le voudrait, je voulais connaitre les moindre aspect de ses pensées, toutes les failles qu'elle se forçait à dissimuler, les phases sordides qu'elle avait pu vivre. Je désirais tout savoir de sa personne.

Nous avions repris la route direction notre logement de secours. Walter m'avait appelé juste après que l'on se soit rhabillé, m'informant d'écouter la radio. Ce connard de Grayson avait tué la moitié des adolescents qu'il avait kidnappé, ce qui foutait Murphy encore plus dans la merde. Nous étions le soir même de ma triche, qu'il avait déjà mis sa première vengeance à exécution. J'avais rêvé un nombre incalculable de fois de lui trancher la gorge, et de le laisser se vider de son sang. Mais ces envies meurtrières s'étaient renforcées depuis qu'il la voulait elle. J'avais promis de la protéger, mais je ne sais plus trop si je le faisait que pour lui, ou aussi un peu pour moi. Je garais la voiture dans le garage pour éviter d'attirer l'attention, même si la villa était vraiment inconnue de tous. Après l'avoir verrouillée, la petite brune me passait devant, chopant les clé au passage pour ouvrir à toute vitesse.

- Notre effort de tout à l'heure m'a donné chaud, je vais nager un peu , tu viens ? Elle avait à peine fait un pas dans la baraque qu'elle avait remarqué la piscine sur la terrasse.

- J'ai la flemme, et puis je préfère prendre une douche froide tant qu'à tout faire. Elle soufflait en tapant son pied contre le carrelage, m'indiquant sa désapprobation. Quoi, tu crois peut-être que ton air énervé va me faire changer d'avis ?

- Je dis juste qu'après avoir traversé une forêt remplie de psychopathe ce soir, je mérite au moins ça. Elle avait peut-être raison.

- Que je te baise dans ma voiture de luxe ne t'a pas suffit alors ? Je mimais un ton faussement touché, lui arrachant un léger sourire.

The Devils FamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant