Chapitre 20

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Ils étaient finalement retournés dans la salle aux tambours. A la fin de la visite, ils avaient échangé un regard et rebroussé chemin sans même prononcer une parole. Draco lui avait attrapé la main et ils avaient traversé le tunnel sans que Harry n'éprouve la moindre angoisse. A présent, ils se faisaient face dans cette pièce aux lumières tamisées, seuls au monde, indifférents au temps qui passait. Harry ne pensait à rien d'autre que ces yeux gris plantés dans les siens, et cette bouche qu'il trouvait soudain si attirante à quelques centimètres à peine de son visage.

Il y avait aussi la chaleur sur sa main, enveloppée par celle du blond, qu'il la serrait comme s'il avait peur de le perdre.

Les battements frénétiques de son cœur.

Et son odeur. Cette odeur tellement réconfortante, dans laquelle il avait envie de se plonger entièrement. Cette odeur qui lui ôtait tout bon sens, l'empêchant de réfléchir.

Alors Harry ne réfléchit plus.

Il s'avança encore plus vers Draco, approchant son visage du sien, jusqu'à rencontrer ces lèvres tant désirées.

Harry embrassait Draco et c'était la chose la plus merveilleuse au monde. Il ne voulait plus s'arrêter, jamais. Pourtant, il finit par se rendre compte que le blond ne lui rendait pas son baiser, qu'il ne bougeait pas du tout. Étonné et légèrement inquiet, Harry se détacha de Draco pour le regarder, et constata avec horreur que sa peau était pâle, ses cheveux couleur cendre. Même ses lèvres avaient perdu toute trace de vie, et la main dans la sienne était glacée.

La personne en face de lui était morte.

Horrifié, Harry voulut s'éloigner de ce corps qui lui faisait face, mais les doigts froids se resserrèrent sur son poignet, lui coupant la circulation. Le brun ne comprenait pas ce qu'il se passait, pourquoi Draco était-il soudainement mort ?

- Tu m'as tué.

C'était sa voix. Pas celle de Draco, celle de ses cauchemars. La froide, l'horrible. Celle qui le hantait et cherchait à le détruire.

Harry secoua la tête. Non, non. Je ne t'ai pas tué, ça n'est pas possible. On était bien, on s'embrassait, pourquoi tout avait subitement basculé ?

- Parce que tu as voulu m'aimer.

Non ! L'amour ne faisait pas ça, l'amour ne tuait pas ! Cette voix voulait lui faire croire des choses fausses, il ne devait pas l'écouter ! Draco lui avait dit... Il lui avait dit qu'elle n'était pas réelle, qu'il devait lutter pour ne pas la laisser gagner.

Alors il lui parla.

Alors pour la première fois, il lutta. Il lui ordonna de partir, de le laisser tranquille, invoquant tous les bons souvenirs qu'il avait avec Draco afin de la faire fuir. Cette voix n'aimait pas la lumière, alors il devait emplir son cœur de soleil. De son soleil.

Son soleil à lui avait des yeux gris et un sourire moqueur.

Son soleil aimait le café tiède et se chamailler avec lui.

Son soleil brillait si fort qu'il en était ébloui.

Son rire,

Son arrogance,

Ses mains douces,

Son odeur,

Ses manières

Alors Harry ouvrit les yeux et se redressa brusquement dans son lit. Il était trempé et son corps tremblait, mais sa bouche souriait. Il avait réussi, il ne s'était pas laissé engloutir, il l'avait fait fuir.

Café Crème (Drarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant