Café Crème (Drarry)

Chapitre 29

Il était tard dans la nuit lorsque Harry apparut au pied d'un immeuble d'époque, dans une rue pavée. Le garçon leva la tête et inspira profondément pour se défaire de cette sensation désagréable qui suivait les transplanages. Il faisait frais, même ici. L'hiver était là et bien qu'il soit plus doux qu'en Angleterre, il n'était pas agréable de rester dehors en pleine nuit vêtu seulement d'un costume. Pourtant, Harry prit quelques secondes pour apprécier le calme et la sensation d'être de retour chez lui, dans sa ville. Le silence contrastait avec la fête qu'il venait de quitter, et le brun ne se rendit compte que maintenant à quel point tout cela l'avait épuisé.

Il avait été heureux d'y aller, cependant. D'avoir vu le bonheur sur le visage de ses amis, d'avoir pu leur parler en vrai et non pas à travers l'illusion de leur salon, la tête emprisonnée dans une cheminée. Il avait apprécié la chaleur réconfortante des bras de Hermione, ainsi que les tapes amicales de Ron, qui risquaient de le propulser trois mètres plus loin à chaque fois. Tout cela lui avait fait du bien.

En revanche, une chose lui avait manqué durant toute la soirée : les moqueries grinçantes de Draco. Il y avait pensé chaque fois qu'il s'était pris les pieds dans ceux d'une chaise, qu'il avait fait tomber sa nourriture par terre par maladresse, ou qu'il avait tenté de desserrer le nœud de sa cravate qui l'empêchait de respirer, peu habitué aux habits mondains qu'il portait. Il avait pensé aux paroles que lui aurait balancé le blond, lui disant qu'il était insortable et irrécupérable. Mais il avait surtout pensé à la tendresse qu'il aurait lu dans ses yeux, contrastant avec ses mots acides. À un moment, tous les invités avaient fait léviter des pétales de roses au-dessus des mariés, avant de les relâcher en une pluie colorée sur leurs têtes. Harry, quant à lui, s'était empressé de les lancer à la main, n'ayant pas eu le réflexe d'utiliser sa magie. Il avait souri en pensant à quel point Draco se serait moqué de lui.

Une fois que sa légère nausée fut passée, Harry se tourna vers la porte d'entrée de l'immeuble, et l'ouvrit. Il avait pensé à utiliser sa magie cette fois-ci. Lentement, fatigué de sa soirée, il monta les étages qui le séparaient du lit douillet dans lequel il rêvait de se plonger. Il desserra enfin sa cravate et déboutonna les premiers boutons de sa chemise en poussant un soupir de soulagement, longeant le couloir jusqu'à la porte de l'appartement.

Là, il hésita. Les barrières magiques qui le protégeait allaient-elles le laisser entrer ? D'habitude, Draco était là pour les abaisser pour lui, mais pas aujourd'hui. Il espérait qu'il n'aurait pas à le réveiller en criant son nom à travers la porte, réveillant ainsi ses voisins, ce qui ne manquerait pas d'agacer le blond. Non, Harry pensa que dans ce cas, il vaudrait mieux qu'il rentre chez lui, il verrait Draco le lendemain de toute façon.

À l'idée de devoir attendre, le cœur de Harry se serra. Il avait besoin de le sentir contre lui maintenant, pas dans quelques heures. Il y avait pensé toute la soirée et n'arriverait pas à s'endormir seul dans son lit glacé qu'il ne réussirait pas à réchauffer.

Priant Merlin que le blond ait pensé à lui, Harry pointa sa baguette sur la porte et tenta de l'ouvrir. Au début, rien ne se produisit, et le brun se sentit triste. Mais tout à coup, un souffle magique traversa Harry, passant à travers tout son corps, comme pour le scanner. Harry n'osa pas bouger, se demandant brièvement s'il ne s'agissait pas là d'un sort de protection qui le désintègrerait sur place. Il espérait que non, Draco se sentirait bien bête en découvrant ses cendres devant sa porte en se levant le lendemain.

Clic.

Ce bruit sortit l'ancien Gryffondor de ses pensées, et il découvrit avec soulagement que la porte s'était ouverte. Le sort devait l'avoir reconnu et autorisé à passer. Harry sourit. Draco avait bel et bien modifié ses barrières magiques pour lui permettre d'entrer chez lui à sa guise, lui témoignant ainsi de sa confiance aveugle.