Sa sœur avait beau lui dire qu'elle aurait sûrement une autre occasion de retourner là-haut, Horty ne pouvait s'empêcher de se haïr.
Elle avait repris connaissance dans son lit. ZeratoR était venu aider Onutrem à la transporter. L'homme semblait toujours savoir quoi faire pour les membres de sa troupe. Les deux hommes avaient eu la lucidité de la laisser tranquille. Le seul être vivant toléré dans son espace vital était Pouic, qui avait bien compris que quelque chose n'allait pas.
C'était Baghera qui avait essuyé les larmes, les cris, et les sentiments d'Horty qui débordaient. Pourquoi est-ce qu'il fallait toujours qu'elle déborde ? Même lorsqu'elle s'était faufilée chez Florence et qu'elle avait eu l'occasion de squatter sa baignoire, luxe extrême, elle avait toujours fini par inonder la salle de bain.
Depuis combien de temps n'avait-elle pas pris de bain ?
Le visage de Florence lui revint en tête et elle comprit une fois encore que son esprit s'était égaré. Comme il le faisait en permanence. Parce qu'elle était incapable de se concentrer. Son cerveau ne servait à rien, comme tout le monde ici, elle était défectueuse. Et c'était pour ça que Florence avait fui. Et c'était pour ça qu'elle ne pourrait jamais la rattraper.
Elle avait raison d'être là-haut, loin de tout, loin d'elle...
La porte du réfectoire claqua. Horty tourna la tête vers Onutrem.
— Cadeau ! signa-t-il.
Le soleil n'était pas encore levé, elle prenait un petit déjeuner matinal pour fuir l'ambiance oppressante de sa chambre. Lorsqu'elle était partie, Baghera était encore en train de vomir dans leurs sanitaires après un dîner un peu trop fastueux.
La jeune femme attrapa la petite boîte en bois que lui tendit l'ingénieur. Ils ne s'étaient pas revus en dehors des répétitions depuis l'incident. Pour être honnête, c'était plutôt elle qui l'évitait, honteuse de son oubli et de sa faiblesse.
— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
— C'est plus une surprise si je te le dis !
Il glissa en cuisine pour se servir à manger.
Horty inspecta un moment la petite boîte, cherchant à comprendre comment elle s'ouvrait. Après quelques essais infructueux, elle parvint à faire glisser l'un des côtés. À l'intérieur se tenaient deux étranges boules de mousse raccordées à un fil de métal tordu.
Elle joua un moment avec en les observant. Est-ce que c'était pour l'aider à contrôler l'électricité ? Il lui arrivait parfois de laisser échapper des éclairs lorsqu'elle ressentait des émotions fortes.
Onutrem lui laissa un moment pour se familiariser avec l'objet avant d'avoir pitié.
— C'est à mettre dans les oreilles, expliqua-t-il. Je les ai testés avec Kenny. Essaye !
Horty glissa l'étrange instrument dans son lobe. Aussitôt, le cliquetis constant qui la hantait depuis son arrivée disparut. Ses yeux brillèrent.
— C'est incroyable ! Comment t'as réussi à faire ça ?
— C'est Ponce qui m'en a donné l'idée. Lui aussi il a du mal avec le bruit. Il se met du coton dans les oreilles. Je me suis dit que ça serait plus efficace. Il a été bien pratique pour les tests.
Horty se sentit très idiote. Comment avait-elle pu penser une seconde qu'Onutrem aurait honte d'elle ?
— Je suis désolée de t'avoir évité... déclara-t-elle.
— Non... c'est moi qui suis désolé de pas être venu te rassurer. Je voulais me rattraper. Si je t'avais pas pressé, t'aurais pas oublié ton badge...

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La Troupe des Damnés
FanfictionDans un monde qui les déteste, la troupe de Twitch tente de survivre et de se reconstituer une famille. Rayenne et Florence appartiennent à la noblesse. Ils dominent la ville d'Amazon depuis les nuages, mais une chute est si vite arrivée... (TW : hé...