14-Serpent

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Le Poudlard express était encore plus bruyant qu'Evelyn ne l'avait imaginé. Elle posa sa tête sur l'épaule de Théo, reconnaissante que leur relation ne soit pas entachée par leur précédente discussion.

-Il faudrait vraiment que je te trouves un surnom. Quel genre d'ami je serais si je continue à t'appeler par ton nom complet?

Il n'attendit pas sa réponse avant de commencer ses propositions.

-Evy? Lynn? Lyny? Evil?
-Très drôle, Dory.

Il afficha une moue de dégoût.

-Quoi? Tu m'aimes pas ton nouveau surnom?
-C'est le surnom que me donne ma cousine.

Evelyn releva sa tête et rigola, alors que Théo frissonnait de répulsion.

-Alors, mon cher Dory, quelles sont tes autres suggestions?
-Arrêtes ça!

Elle s'esclaffa de plus belle. Théo croisa les bras et s'adossa au mur pour bouder, mais ne réussit à effacer le sourire qui se fraya un chemin jusqu'à ses lèvres. La porte du compartiment glissa, coupant court à l'hilarité.

-Comme je vous ai cherché, my lady, déclara Fred.

Il s'installa sans gêne sur le siège opposé et son précédent rictus fut remplacé par une mine sérieuse.

-J'aurais besoin de tes talents de fourchelangue.
-Comment est-ce qu...
-Pas important. Alors, c'est un oui ou un non?

Elle regarda Théo, qui l'encouragea d'un sourire, puis accepta.

-Je vais être avec Adrian, si tu me cherches, l'avertît ce dernier.

Elle suivit Fred dans le couloir.

-Est-ce que tu comptes m'expliquer la situation?
-Après. C'est plutôt urgent.
-Pourquoi moi et pas Harry Potter? Lui aussi, il est fourchelangue, à ce que je sache.
-Je n'y avais pas pensé, mais, honnêtement, il n'est pas le seul à pouvoir jouer au héros.

Ils s'arrêtèrent devant un compartiment gardé par George.

-Il y a une dizaine de serpents plutôt agressifs à l'intérieur, l'informa ce dernier. Te sens-tu capable de les contrôler assez longtemps pour qu'on puisse les faire disparaître?

Evelyn acquiesça. Il prit place à ses côtés, à l'opposé de Fred, alors qu'elle avança jusqu'à la porte. Elle appuya son oreille contre la paroi et écouta les voix sifflantes des serpents.

-Sssstupides sssorsssiers, ils pensssent que nous enffermer va nouss arrêter. Moi, je dis, à-bats lesss humains!
-À-bats lesss humains! s'exclamèrent tous les autres.
-Asssez, siffla Evelyn.
-L'humain nous comprend? s'apeura l'un d'eux.
-Oui, et je vous demande de ne pas attaquer lorssque nous ouvriront la porte.
-Pourquoi est-cce qu'on écouterait un humain?

La plupart des serpents refusaient d'obéir, mais les fourchelangues avaient la faculté d'influencer la volonté de ces animaux.

-C'est un ordre, dit-elle fermement, utilisant ce don.

Les serpents se turent. Evelyn compta jusqu'à trois, puis fit glisser la portière. Aussitôt, les jumeaux s'affairèrent à la disparition des bêtes.

-Sss'il vous plaît, j'aime less humains, moi.
-Attendez! s'exclama-t-elle.

Ce reptile d'un blanc immaculé était plus petit que tous les autres.

-Celui-là est inoffensif.

Elle s'approcha, s'accroupît à côté du serpent et lui tendit le bras. Immédiatement, il rampa jusqu'à elle pour y grimper. Les jumeaux reprirent leur travail, alors qu'Evelyn flatta les écailles de l'albinos.

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