Chapitre 11

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Cela fait deux jours que Jun est en Corée du Sud à enchainer des conférences interminables. Ce n'est pas que les sujets ne l'intéressent pas, c'est juste qu'il trouve le temps long. Loin de l'homme qu'il a laissé derrière lui et qu'il attend de retrouver avec impatience. Quand il a dû quitter ses bras, il a eu l'impression d'avoir perdu quelque chose d'important. Quand il a dû quitter la chaleur de son corps, le sien a eu froid. Quand il a dû quitter l'appartement, une sensation de solitude l'a submergé. Quand il est monté dans l'avion, c'est une partie de lui qu'il a eu l'impression de laisser. Et toutes ses sensations lui sont particulièrement désagréables. Il a perdu une partie de son âme. Même s'il sait qu'il va le retrouver dans quelques jours, cela n'en reste pas moins douloureux. 

Il manque de lui. De sa présence et de sa façon d'être. De la tendresse dans ses baisers et de ses étreintes. De la chaleur de ses caresses et de son corps. De la douceur de ses sourires et de sa peau. Du son de sa voix et du chant de ses gémissements. La confiance qu'il lui a octroyée, l'abandon qu'il lui a donné. Il lui a laissé les rennes et s'est offert corps et âme. Malgré cela, il n'a d'autres choix que d'endurer et attendre de rentrer pour se sentir de nouveau entier. Il ne peut même pas l'appeler, ne serait-ce que pour entendre le son de sa voix. Parce que comme deux idiots qu'ils sont, pris dans le plaisir d'être l'un avec l'autre, pas un n'a pensé à demander son numéro de téléphone à l'autre... Il aurait bien envie de se donner des baffes. Il n'a plus qu'à prendre son mal en patience. Et rêver de lui, quel que soit le nom qu'il porte.

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Alors que Chengling se fait enlever par les Scorpions Venimeux, une secte d'assassins venu récupérer son morceau d'armure en verre émaillé, Zishu doit partir à sa rescousse. Tout comme Kexing qui se retrouve à secourir Chengling... et Zishu.

Après leurs sauvetages, ils se réfugient tous les trois dans la forêt près de la ville. Assis autour d'un feu, plusieurs sujets sont évoqués, notamment le comment et le pourquoi de l'enlèvement de l'enfant, tout comme le fait que Zishu finit par accepter Chengling comme disciple, après lui avoir révélé qui il est vraiment. Cela fait un petit moment que tous se murent dans le silence quand Kexing se décide à le briser.

- A'Xu, donne-moi un peu de vin.

Pour toute réponse, Zishu boit une autre gorgée, refusant de le regarder. Kexing, lui, le fixe avec réserve et inquiétude, se demandant s'il va continuer à l'ignorer quand Zishu passe la gourde à Chengling, assis entre les deux.

- Donne-lui la gourde. Chengling s'exécute avant de les observer tour à tour.

- Maître. Oncle Wen. Vous vous êtes disputés ? Si Lao Wen porte son regard sur Zishu, lui, préfère regarder les flammes du feu danser. Ne... Ne soyez pas fâchés. Il n'y a rien que des bons amis ne puissent résoudre. Oncle Wen, dépêchez-vous de réconforter Maître. Il a l'air froid en surface, mais personne n'a le cœur plus tendre que lui. Il ira bien quand vous l'aurez réconforté. Ne m'avez-vous pas appris que les femmes coriaces ne peuvent pas résister aux hommes collants ?

- Tais-toi. Quelles idioties lui as-tu enseignés ? En regardant Kexing qui sourit, amusé. Qui a le cœur tendre ? Sale gamin qui dit des idioties. Pas déconcerté pour deux sous, Chengling attrape la main de Zishu.

- Maître, je comprends. Votre cœur est le plus tendre. Dites-moi. Qu'a fait Oncle Wen pour vous contrarier ? Je m'excuserai en son nom. Ne soyez plus fâché.

- Très bien.

Zishu retire sa main avant d'être pris de douleurs à la poitrine et de toux. Kexing, silencieux jusqu'à maintenant, chose étonnante venant de lui, réagit aussitôt, inquiet.

Réincarnation.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant