Réincarnation.

Chapitre 2

Huit ans plus tôt.

Zhehan sort de son entrainement de basket avec son équipe. C'est l'un des joueurs les plus prometteurs de sa génération, en lies pour faire partie de l'équipe nationale et participé aux championnats internationaux. Peut-être même encore plus. Mais déjà, entrer dans l'équipe qui représentera son pays est le rêve qu'il cherche à attendre depuis le premier jour où il a touché un ballon de basket. Il s'est entrainé avec acharnement depuis sa plus tendre enfance pour atteindre son but. Il s'est consacré corps et âme à ce sport qui représente toute sa vie, tout ce qu'il est. Un champion dans l'âme. Un athlète de haut niveau. Un capitaine qui a déjà emmené son équipe à plus de victoires qu'il ne peut en compter. Ce qui lui a valu de se faire remarquer par les meilleurs recruteurs. La chance de pouvoir représenter son pays lors de championnats mondiaux est enfin à sa portée. Plus que quelques matchs et son rêve deviendra réalité.

Pourtant, une ombre plane sur ce joli tableau. Une petite chose qu'il refuse de voir, qu'il trouve insignifiante, sans importance. Un petit détail selon lui, mais qui pourrait changer le cours de sa vie, voir même, la réduire à néant.
Depuis quelques temps, il fatigue un peu plus vite, il s'essouffle un peu plus vite, et a de plus en plus de mal à récupérer. Ainsi qu'une petite pointe de douleur dans la poitrine. Juste assez pour le gêné, mais pas assez pour l'arrêter. Après tout, il est jeune et en bonne santé. Ce n'est que la fatigue dû aux entrainements intensifs et le stress des matchs à venir. Ceux qui pourraient tout changer pour lui. Son rêve au bout des doigts.

De plus, toute l'équipe est surveillée par des médecins sportifs compétents, qui les observent à la loupe en permanence. S'il y avait un problème, ils le verraient. S'il y avait un problème, ils feraient tout pour y remédier. Perdre leur poulain pour une simple négligence n'est pas envisageable. Alors, pas de quoi s'inquiéter. Tout ira parfaitement bien quand la saison sera terminée et la pression retombée. Il pourra souffler et se reposer. Mais en attendant, le show doit continuer.

- Hey ! Les gars ! On n'a pas entrainement demain, Si on allait boire un coup, histoire de décompresser un peu ? Tous les autres joueurs montrent leur enthousiasme sauf Zhehan, qui regarde l'heure sur son téléphone.

- Oh allez, Capitaine ! Fais pas ton rabat-joie ! Viens avec nous pour une fois, ça ne va pas te faire de mal.

- Ouais, c'est vrai. J'ai jamais vu un gars aussi sérieux que toi.

- Clair ! A se demander s'il a vraiment eu des petites amies.

- Il doit encore être vierge. Tous les joueurs ricanent comme des benêts tandis que Zhehan secoue la tête, dépité, un sourire sur les lèvres.

- Bande de crétins. Une seul verre et je rentre.

Des cris de joie de font entendre, assez pour ameuter tout le quartier, tandis que l'un des joueurs, Adrian, passe son bras autour des épaules de Zhehan, l'entrainant dans son sillage.

- En attendant, il n'a pas nié être vierge.

Zhehan s'apprête à répliquer quand son téléphone se met à sonner. En voyant le nom de son frère ainé, il répond aussitôt, malgré les taquineries de ses équipiers.

- Yuxan ? Un problème ? Quand ? Maintenant ? J'arrive ! Je te retrouve là-bas !

- Le bébé arrive ? Zhehan porte son regard sur eux, un grand sourire aux lèvres.

- Je vais être tonton ! J'y vais, à plus !

- Félicitations ! Et sois prudent !

A peine les mots prononcés qu'il part en courant vers l'arrêt de bus le plus proche. Il avait déjà été fou de joie quand son frère et sa belle-sœur lui avaient annoncé la grossesse, mais savoir que le petit homme tant attendu arrive enfin, le rend euphorique. Au point qu'il trépigne d'impatience, trouvant le trajet jusqu'à l'hôpital bien trop long à son goût. Si cela servait à quelque chose, il sauterait du bus et le pousserait pour le faire avancer plus vite.
Son regard oscille entre son téléphone et les arrêts encore trop nombreux, tandis que son pied tapote le sol d'impatience, s'attirant le regard des autres passagers. Chose qui l'importe peu. Non, ce qui l'importe, là, tout de suite, c'est de rejoindre son frère à temps. Temps qu'il voit passer trop vite à l'inverse de la distance qui le sépare de son but.