Réincarnation.

Chapitre 21

Un mois vient de passer et l'état de Zhehan s'est a peine améliorée. Il a récupéré une bonne partie de sa motricité du haut de son corps. Il se redresse seul, mange seul, se douche seul. Il peut se déplacer de son lit à son fauteuil roulant et inversement, de son fauteuil aux toilettes ou au siège de douche et inversement. Il s'habille ou se déshabille seul, plus ou moins. Ce qui est déjà un grand progrès en soi mais, il n'y a pas de réel progrès concernant ses jambes. Elles sont toujours faibles, incapables de le porter, incapables de le faire marcher et il commence à désespérer. Le docteur Lee l'avait prévenu que ce serait long, épuisant, douloureux et dur à encaisser. Mais il se raccroche à tout ce qu'il peut, à sa famille, à l'idée d'emmener Leebao en balade, jouer au foot, lui apprendre le basket, et plus encore. Mais surtout, il se raccroche à lui, Jun, Kexing, Lao Wen, Lao Gong, peu importe comment il l'appelle. Au bout du compte, ça reste lui. 

Bien que là, et depuis un bon moment déjà, il aurait bien envie de le baffer, de le secouer comme un prunier, de le... grrr ! Il sait que Jun fait tout cela pour lui, pour l'aider, pour lui faciliter les choses, et parce qu'il s'inquiète pour lui. Mais là, il n'en peut plus. Il le couve comme une mère poule, se plie en quatre pour lui et exauce la moindre de ses volontés. Il est d'accord avec tout ce qu'il fait, tout ce qu'il dit, même si c'est complètement farfelu. Il le sait, il a testé. Alors, il va falloir qu'il lui en parle avant que cela ne dégénère. C'est Jun qu'il veut auprès de lui, pas une pâle copie de qui il est. Pas cet homme qui porte un masque, qui, comme son frère le fait également, le traite comme une petite chose fragile qu'il faut protéger à tout prix, comme quelqu'un de faible.

C'est déjà difficile pour lui de se battre tous les jours, à chaque instant, de garder espoir, mais si en plus on le traite avec condescendance, cela ne l'aide pas. Bien au contraire. Cela lui donne l'impression d'être encore plus inutile.

C'est donc avec un soupir à fendre l'âme, que Zhehan sort de son lit d'hôpital, se déplace dans son fauteuil roulant d'hôpital, se rend dans la salle d'eau de sa chambre d'hôpital. Une fois douché, il enfile une tenue d'hôpital puis retourne dans sa chambre d'hôpital. Bon sang ! De tout ça non plus il n'en peut plus. De l'hôpital et de tout ce qui s'y rapporte. Il veut sortir de là, rentrer chez lui ou n'importe où ailleurs. Il sait qu'il devra y revenir tous les jours mais au moins, il ne sera plus dans cet endroit à longueur de temps. Il veut changer d'endroit, de décor, respirer un autre air que celui de cette chambre stérile. Une autre source d'espoir, une autre source d'inspiration, une autre raison de se battre, une autre chose à laquelle se raccrocher. Tout simplement.

Il soupire encore une fois, alors qu'il regarde par sa fenêtre avec sa magnifique vue sur le parking. Il aurait presque envie d'en rire, ou d'en pleurer, il ne sait pas trop, quand on frappe à sa porte. Celle-ci s'ouvre sur la jolie infirmière qui lui fait les yeux doux depuis le début, et qui continue de le faire, malgré qu'elle ait déjà surpris Jun avec lui dans son lit. Il faut croire qu'elle garde un espoir à toutes épreuves, et elle doit sûrement se dire qu'il changera d'avis pour son joli minois. Si elle pense vraiment cela, elle se trompe lourdement. Pour rien au monde et pour personne, il ne laissera Jun. Encore une fois, elle lui adresse un sourire charmeur, tout en posant son petit déjeuné sur la tablette à roulettes.

- Bonjour, Zhehan. Comment allez-vous aujourd'hui ? Il tourne son fauteuil et roule jusqu'au plateau repas. 

- Bonjour, Lin. Bien, merci.

- Je vais vous aider. Elle commence à lui beurrer ses tartines en lui adressant quelques œillades aguicheuses, ce qui l'agace prodigieusement.

- Lin, je peux le faire moi-même. Elle lui sourit gentiment, tout en continuant ce qu'elle fait. A bout, il lui prend le couteau à beurre des mains ainsi que la tartine. J'ai dit que je pouvais le faire ! Je ne suis pas impotent !