chapitre 8 : debut d'orage

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Mise à part cette pensée intrusive qui avait fait ratter plusieurs battements de coeur à Lucas, tout se passa relativement bien le reste du sejour.

Auke avait réussi son defit et saigné  suffisamment de plants pour remplir  son stock  avant l'hiver et désormais, il ne restait plus qu'à récolter la sève. Désormais  les deux Erodes passaient plus de temps à la maison à aider au potager et aux travaux. Ou du moins c'est ce dont Lucas avait l'impression.

Aujourd'hui, il faisait particulièrement frais pensa Lucas lorsqu'il sorti étendre  de linge loin de l'ecurie.

Dans le ciel, deux lunes se faisaient face et au loin on voyait les esquisses des rayons de soleil, traverser le barrage forestier.

Lucas n'avait jamais vraimment été un grand  fan de l'Hiver.

Dans sa vie précédente mais surtout maintenant. Et il avait la net impression qu'ici l'hiver était beaucoup, beaucoup plus froid qu'à Toronto et Dieu savait qu'il faisait froid au canada.

D'un autre côté, Lucas commençait à aprecier la vie à la ferme. Même si l'enquête et son soi du passé vennaient  le hanter parfois.

En effet, Lucas avait parfois des souvenirs en rapport avec sa vie passé, son université, sa petite amie et son père. Rien de vraimment concret mais plutôt des flashback violent qui le deracinait de la réalité quelques secondes.

Au debut de son arrivé c'etait assez recourant puis ce s'était  calmé au fur et à mesure. D'ailleur, il efleura son front et deux bosses bien dur se faisaient sentir. Il se demanda à quoi ses cornes pourraient bien ressembler.

En retournant dans la chaumière, Lucas croisa Auke au detour d'un couloir, il se remémora son dérapage aux champs et chassa ce souvenir honteux, loin de lui:

- Bonjour ! Fit-il les joues un peu rose.

L'erode  répondit brièvement. L'air ailleur.

"Auke, j'ai terminé de préparer le matériel pour la journée..", annonça-t-il d'une voix légèrement tremblante. Il essayait vraimment de se rendre utile. Ainsi, avant la lessive il avait pris soin de ranger faux et cisailles.

Auke hocha distraitement la tête, les yeux fixés dans des papiers. Lucas sentit un frisson de déception le parcourir. Habituellement, Auke était si alerte  à son égard. Peut-être était ce du à la culpabilité de son accident  ou à son statue d'Onas. Mais quelque chose avait changé récemment. Et Lucas ignorait si c'etait depuis les saignées ou avant.

Plus tard cette journée là, alors qu'ils travaillaient côte à côte dans les champs, Lucas entendit des murmures étouffés provenant de l'autre côté d'une rangée de Sergueï. Intrigué, il se pencha légèrement pour écouter. C'était la voix de Auke,...et il parlait de lui.

"L'Onas n'est vraiment....pas à la hauteur", disait-il à Fyur,d'un ton las "Il a mal taillé les plants et ça me coûte de te demander de réparer ça...

- "Tu n'aurait peut-être pas du accepter son aide...depuis le debut." Repondit Fyur.

Les mots transpercèrent le cœur de Lucas. Il se raidit, incapable de croire ce qu'il entendait. Auke, celui pour qui il faisait des efforts, critiquait son travail.

Certe de son côté, il avait bien des idées reçu sur lui entre son statut d'exilé et ses airs sombres. Mais quand bien même, et peut-être était-ce à cause de ses sentiments, il fut blessé.

Tout au long de la journée, Lucas était plongé dans un tourbillon d'émotions contradictoires. La tristesse, la colère et la confusion se mêlaient en un tumulte indescriptible. Il commença à remettre en question ce qu'il  croyait savoir sur ses sentiments pour Auke.

Après tout pourquoi était-il si en colère? C'est vrai ! Peut importait qu'il est mal taillé les plants, il faisait de son mieux. Auke aurait pu lui en parler. Mais au lieu de ça il avait préférer le faire avec Fyur. Ah qu'est ce qu'il détestait ce Fyur !

Le soir venu, il bouillonait alors que le soleil se couchait à l'horizon, Lucas se retrouva à tout hasard  seul avec Auke près de la grange.

L'atmosphère était lourde de tension, chargée d'un silence pesant, et Lucas ne savait pas qui d'entre les deux la rendait ainsi. Finalement, Lucas prit une profonde inspiration et confronta Auke, les yeux brillants de douleur.

"Auke, j'ai entendu ce que tu disais à Fyur à  propos de mon travail ", commença-t-il d'une voix tremblante. "Je ne sais pas quoi penser. Je croyais bien faire...enfin c'est ce que tu m'a donné l'air.... mais maintenant..."

Eh merde! Mais pourquoi fallait-il qu'il l'a ramène avec ça ? Pourquoi diable  se sentait-il si mal ?

Les mots se perdirent dans sa gorge nouée.

Auke baissa les yeux vers lui, semblant soudain mal à l'aise. Après un moment de silence tendu, il leva  les yeux vers le ciel, une lueur de regret dans son regard.

"Petit, je... je suis désolé", murmura-t-il. "Je ne voulais pas que tu entende ça.." fit il.

Les mots d'Auke résonnèrent dans l'air. Jamais il ne termina sa phrase. 

Lucas dégludit : -"c'est tout..?"

Mais le regard d'Auke devint dure, les particules brillantes avait vite fait de dégager et Lucas fini par se dire qu'il était stupide là, à mendier pour une reconnaissance non mérité. Mais à quoi s'attendait-il bon sang ?

Il avait prit cela tellement à coeur que ses propre réaction l'effrayait.

-"bonne nuit" fit il avant de s'enfuir dans la chaumière. La voix au bors de l'implosion. Durant un moment le seul bruit qu'il put entendre fut le bourdonnement sourd de son coeur. Et cela lui alla bien. Dans son lit, il se roula en boule. Il détestait Auke...et Fyur aussi d'ailleurs. Ils ne méritaient pas ses efforts.  Et peu importe ce qu'on pu lui faire croire, pour lui  ces deux personnes étaient vraimment  machiavéliques.

Le lendemain matin, il évita les Erodes. Passant le plus clair de son temps avec les alpagus. Si Guria eu l'air de le remarquer, il ne fit pas de commentaires.

Cette Après-midi là, la milice passa pour verifier les conditions de vie de Lucas et il fut heureux de revoir Iva.

Apprendre sur les avancées de l'enquête allait lui faire penser à autre chose.

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