𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟕 : 𝑨𝒍𝒐𝒏𝒆

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AURAA ALVAREZ


18 Septembre 2023
Santiago, Chili


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Mes yeux s'ouvraient. Précipitamment. Trop rapidement. Pourquoi me réveillais-je ?

Aucun cauchemar n'était arrivé dans mes draps en soie pour m'accompagner dans ce sommeil coupé, aucune ombre démoniaque.

Mon corps se tournait, pour atteindre mon téléphone, de l'autre côté. Ma main tâtait, dans le noir, ma table de nuit.

Jusqu'à ce que l'objet froid touche les particules de ma peau. Alors je l'allumais pour vérifier l'heure, juste après que la lumière fit brûler les rétines.


03:36


Au Diable, pourquoi cette heure si soudaine était celle à laquelle je me réveillais ? Je ne comprenais pas. Mais c'était avant que je ne sentais mon crâne s'embrumer d'obscurité.

Des pensées par millier, toutes destinées à me nuire. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Il y avait toujours ce problème. Le problème c'était moi-même. Mes jambes sortaient de ce lit, la couverture tombant au sol. Je m'entourais de mon peignoir, avant de rejoindre les deux lanières et les nouer autour de ma taille.

Mes pieds retrouvaient refuge dans mes chaussons aux tons rose clair. Je sortais de ma chambre. Cette pièce était trop chaude, beaucoup trop chaude.

Respiration devenait sifflante.

Ma paume se posait contre la rambarde froide de l'escalier. Et je les descendais tous en me frottant l'œil avec ma main de libre.

Nuit blanche était manifestement mon destin.

Arrivé en bas, je passais ma tête dans le salon. C'est Cristobal qui se présentait à moi. Dans ses bras, le corps endormi de mama.

Une seconde fois, je frottais mes yeux. Cette fois, pour être sûr de ne pas rêver. Mais rien n'y fait. Mon père tenait bel et bien mama dans ses bras.


— Tu ne dors pas Auraa ?!

— Si, je dors debout.


Il levait les yeux au ciel et je ne pouvais retenir le rictus de s'installer sur mon visage. Il remettait bien son corps, et montait à l'étage en me laissant seule avec mon questionnement.





Mes talons Slingback de la haute maison de couture Dior claquaient frénétiquement contre le marbre de mon couloir.

Je me mettais à descendre les escaliers, ignorant en même temps volontairement les regards insistants de Manuel.

Il était accro à moi, ce chico.

Je restais activement les yeux baissés vers mes ongles peints d'une couleur rouge cerise. Comme si cela changeait de d'habitude.

𝐓𝐡𝐞 𝐊𝐢𝐥𝐥𝐞𝐫 𝐋𝐨𝐯𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant