𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟓 : 𝑳𝒆 𝑽𝒊𝒍𝒍𝒂𝒈𝒆 𝑺'𝑬𝒏𝒅𝒐𝒓𝒕

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AURAA ALVAREZ


Nuit du 17 septembre 2023
Santiago, Chili


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La semelle de mes talons claquait sur une dizaine de mètres goudronnés avant que je ne me mette à plisser les yeux en voyant une grosse voiture noire se garer sur le bas côté de la route.

Mon corps s'avançait tranquillement vers elle, le chauffeur descendait de celle-ci, et je pouvais facilement reconnaître Manuel, malgré l'éclairage moindre.

Ses jambes s'avancèrent vers moi. Il me faisait un léger sourire en prenant mon sac à main que je tenais du bout de mes doigts. Mais je sentais sa main se déposer dans le bas de mon dos.


Frisson

Dégoût

Ôte tes pattes de mon somptueux corps, crapule.


Je me décalai rageusement vers la gauche en déposant une paume sur son avant bras.



—  Je n'ai pas besoin d'aide pour marcher. Mais merci.

—  De rien mademoiselle, c'est juste de la politesse-...

— De la politesse ? Alors veuillez me le demander avant, surtout si vos mains me touchent. Ça aussi, c'est de la politesse.



Manuel hochait la tête en affichant une petite mine avant de m'ouvrir la portière, je plaçai ma longueur rousse sur le côté de mon épaule afin de ne pas écraser mes magnifiques cheveux.

Je dormais tous les soirs avec un bonnet en satin, ce n'était sûrement pas un siège de voiture qui allez me faire des puttana de frisottis.

Il s'installait sur le siège conducteur avant d'allumer de nouveau le contact et la voiture se mettait enfin à avancer.

Mon regard se posait vers la vitre, le soleil était déjà bien loin dans le ciel, les étoiles apparaissent, certaines étaient déjà présentes. Les plus fidèles à leur poste.

Et les autres qui l'étaient un peu moins. Mon doigt se positionnait dessus, et inconsciemment je me mettais à les compter, partant de la plus ancienne à la plus belle. De la plus petite à la plus grosse.

Mais c'était en entendant la forte respiration de Manuel qui me faisait tourner de l'œil.



— Ça ne va pas ? Vous voulez peut-être que je conduise ? !

— Ça va parfaitement.



Mes yeux ne s'attardèrent plus sur lui. Je le laissais me conduire chez moi. En calme.

Puis mon doigt se repositionnait sur la vitre froide, le comptage des étoiles reprenait, m'endormissant presque. Mais la voiture se mettait a faire une secousse.

Mon regards se lève de nouveau. Et je remarquais que nous nous étions arrêtés sur le bord de la route, plus aucune lumière ne l'éclairait.



— Un problème ?

— Je suis désolé, mademoiselle Alvarez. Mais je n'y arrive plus.

— Vous êtes fatigué ? Je peux condu-...

— Non, je-... Je ne veux pas être désobligeant avec vous, mais ça ne peut plus durer.



Je détachai soudainement ma ceinture, afin de me tourner complètement vers lui et je remarquai ses yeux se baisser vers ma poitrine.

𝐓𝐡𝐞 𝐊𝐢𝐥𝐥𝐞𝐫 𝐋𝐨𝐯𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant