AURAA ALVAREZ
18 Septembre 2023
Santiago, Chili-
Je continuais d'avancer le long de cette rue passante, Manuel toujours sur mes arrières. Commencer à m'énerver. Mais aujourd'hui, il a su se faire assez discret.
Malgré le fait que je sois bien entouré, les regards que je ressentais sur ma personne étaient nombreux. Et ceux-ci depuis plusieurs années maintenant.
J'entendais les hommes qui passaient près de moi dire à leurs amis, qu'il m'aurait certainement mis dans leur lit, si je n'étais pas la fille de Cristobal Alvarez.
Ces conversations où j'étais le sujet principal m'écœuraient au plus haut point.
J'arrivais aux abords du restaurant où ce fameux Abel m'avait donné rendez-vous. Mais ce que je vis me faisait froncer les sourcils.
Une armée de paparazzis l'entourait. Le trottoir qui menait à ce lieu était jonché d'hommes et de femmes accompagnés de leurs appareils photo dernier cri.
J'essaie tant bien que mal à me frayer un chemin, mais un homme me bousculait. Il se retournait afin de - je l'espère me présenter ses excuses -, mais non.
Il dégaine son engin et le flash me brûla les rétines quand il rencontra mes yeux.Je posais ma main sur mon front afin de cacher l'amas de lumière quand soudainement j'entendis :
— C'est Auraa Alvarez. MADEMOISELLE ALVAREZ, UNE QUESTION POUR « EL MERCURO » S'IL VOUS PLAÎT, COMMENT VIVEZ...-
— MADEMOISELLE ALVAREZ, COMMENT EST LA VIE DE VOTRE PÈRE DEPUIS SON ÉLECTION ?
— UNE QUESTION POUR « LE NATIÓ », COMMENT VOTRE MÈRE VIT SA DÉPRESSIO...-
Mon corps se retournait à une vitesse folle. Qu'a-t-il dit ? Venait-il de parler de mi mama en publique ?
Les lumières blanches continuent de m'éblouir, mais voyez vous, la rage avait pris possession de mon corps. Personne ne connaît la vérité à propos de l'arrêt brutal de mi mama auprès des caméras du monde entier.
L'arrêt brutal de sa carrière avait provoqué un émoi, d'après les quelques journaux que j'ai pu lire.
Comment pouvait-ils savoir qu'elle était dépressive ?
Je m'apprêtais à parler, je voulais défouler ma haine contre cet imbécile de basse classe. Mais j'ai senti mon avant bras se faire tirer en avant.
— MONSIEUR DAVIES, QUE FAITES VOUS AVEC MADEMOISELLE ALVAREZ ? ÊTES VOUS EN COUPLE ?
— MONSIEUR DAVIES, ÉPOUSEZ-MOI. JE VOUS EN SUP...-
— MONSIEUR DAVIES UNE QUESTION POUR « LE JOURNAL » QUELS SONT LES CHIFFRES DE CETTE ANNÉE, ONT'ILS BAISSÉS PAR RAPPORT À CEUX DE L'ANNÉE DERNIÈRE ?
Mes talons se mirent à claquer fortement contre le carrelage du restaurant. Mon bras, toujours enfermé dans une forte poigne.
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𝐓𝐡𝐞 𝐊𝐢𝐥𝐥𝐞𝐫 𝐋𝐨𝐯𝐞
RomancePour le meilleur ou pour le pire... Ce n'était pas ça la phrase ? Le proverbe si connu ? C'était ce que nous nous étions dit sous la contrainte, sous la pression de nos parents, d'un mariage sans amour. Il était devenu un mari, et moi une mariée...