𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟗 : 𝑨𝒃𝒆𝒍 𝑫𝒂𝒗𝒊𝒆𝒔

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ABEL DAVIES


18 Septembre 2023
Santiago, Chili


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—  Voilà pourquoi. À moins que vous faire prendre en photo à votre insu est un de vos fantasmes, je peux vous y laisser là.

—  J'ai de meilleurs fantasmes, Abel. Comme faire l'amo...-


Elle se stoppait en se rendant compte de sa bêtise.

Allait-elle vraiment m'avouer un de ces fantasmes là ?

Continuez votre phrase Auraa, je vous en prie. Je pourrais peut-être vous les réaliser, avec votre accord ? !

Mes yeux passaient de la route à elle, la regardant à travers le rétroviseur avant.

Un sourire malicieux était présent au commissure de ces lèvres teintées de rouge. Comme la couleur de mon sang, m'avait-elle dit.

J'en rigolerai toujours de cette répartie qu'elle avait. Cette qualité de ne jamais se laissait faire par qui que ce soit était un défaut à conserver à jamais.

Je fus surpris de la voir regarder le paysage qui défilé. Moi qui pensais qu'elle allait me regarder haineusement pendant tout le trajet.

Après tout, je l'avais kidnappé...

Pendant le reste de la route, un silence nous englobait. Le bruit de nos respirations sifflantes et du moteur vibrant étaient la seule chose qui nous accompagnait.


— C'est quand que l'on arrive ? Ça fait long, là.

— C'est malpoli votre demande le saviez-vous Auraa ?

— Je m'en fiche. Le fait de ne pas répondre à ma question l'est aussi, Abel.

— La mal politesse ne vous va pas au teint, ma chère.

C'est normal, la seule chose qui me va au teint est le fond de teint Yves Saint Laurent teinte LN4, mon cher. Et c'est gentil, vous venez de me faire rappeler que je dois en racheter un.


Elle prenait un malin plaisir à me répondre de la sorte. Sa phrase fit relever la commissure de ma lèvre.

J'étais persuadé que pour sa peau de porcelaine, la teinte LN4 - comme elle le dit si bien - était la plus claire du rayon.


— On vient d'arriver. Justement.


Je me garais dans le parking prévu à cette effet. Très rapidement, un portier venait ouvrir la porte à Auraa.

Celle-ci revêtue son visage hautain et prit la main que l'homme habillé d'un uniforme ridicule lui tendait.

Je sortais à mon tour de la voiture, et dans un premier temps me dirigeait vers la rousse.

Automatiquement, ma main se posait contre ses reins pour lui montrer le chemin jusqu'à mon habitat.

Nous pénétrons dans le hall du bâtiment, et immédiatement marchons vers l'ascenseur. Seuls nous étaient dedans quand les portes se refermaient.

Je lâchais Auraa et me posais dans un des quatre coins. Attentivement, je la regardais remettre son rouge à lèvres en se regardant dans un des trois miroirs qui figuraient sur les parois de l'ascenseur en mouvement.


— Pourquoi me regardez-vous de la sorte ? Je suis une œuvre d'art, mais quand même.


Un rire franchisa la barrière de mes lèvres en très peu de temps.


𝐓𝐡𝐞 𝐊𝐢𝐥𝐥𝐞𝐫 𝐋𝐨𝐯𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant